Les coulisses de l'exfiltration d'Amadou Toumani Touré à Dakar
On en apprend sur les coulisses de ce qu'on pourrait appeler l'opération d'exfiltration de l'ancien Président malien Amadou Toumani Touré. Nous savons par exemple que c'est bien Macky Sall qui a de lui-même pris l'initiative de d'accueillir le Président malien au Sénégal. Le lobbying a été mené avec le président burkinabè Blaise Compaoré, Alassane Dramane Ouattara du Burkina Faso et les toutes nouvelles autorités dont le Président intérimaire Dioncounda Traoré et le capitaine Sanogo. Et c'est après cela qu'il a pris le risque d'envoyer la Pointe de Sarène pour récupérer Amadou Toumani Touré.
Mais sur place, le tout nouveau ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé va vivre le stress de sa vie. Car non seulement les militaires se sont opposés pendant une heure à ce que l'avion décolle, mais ils sont allés plus loin, menaçant tout bonnement d'abattre la Pointe de Sarène au cas où elle décollerait sans leur aval. « Il faut qu'il descende de l'avion », ont-ils menacé. Des coups de feu ont même été tirés pour qu'ATT descende de l'avion. Il a fallu envoyer un émissaire militaire dans l'avion présidentiel pour que le dialogue puisse enfin avoir lieu. Ce militaire est revenu, après quelques minutes de tête -à-tête avec l'ex-président malien, qui a sans doute dû lui passer un téléphone pour qu'il prenne directement ses ordres d'un de ses supérieurs. Et Att de pousser un « ouf » de soulagement, en quittant ainsi Bamako, sous la tension. Une tension qui était d'ailleurs bien visible sur le visage d'Att.
Il faut d'ailleurs dire que le Président malien a vécu des moments très difficiles ces derniers moment, dormant mal et mangeant sous régime militaire, ces dernières semaines. Il s'était ensuite replié dans la résidence de l'ambassade du Sénégal, et non à la chancellerie où il n y a que bureaux et administration. Un espace que les militaires ne pouvaient pas investir parce qu'étant une excroissance du territoire sénégalais. En tout cas, c'est un bon point pour Macky Sall parce que l'opération aurait pu se terminer en fiasco.