Publié le 15 Nov 2014 - 08:20
LIBRE PAROLE

Encore un malade mental errant décède en pleine rue !

 

Ce mardi 12 novembre 2014, lorsque nous rédigions le communiqué dans lequel nous demandions à Madame le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale, le Professeur Awa Marie Coll SECK, de bien vouloir démissionner du Gouvernement pour marquer ainsi sa solidarité avec les malades mentaux errants, suite à leur exclusion totale dans la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre Mahammad Abdallah Dionne, un d’entre eux était malheureusement en train de mourir sans que nous soyons au courant. C’était à Rufisque même, plus précisément au niveau de la gare ferroviaire où il avait élu domicile, que le malade mental errant dont nous taisons le nom, âgé d’une soixantaine d’années, a rendu l’âme aux environs de 10 heures sans être assisté même dans ses ultimes moments, difficiles, de sa vie.

Informés, la police et les sapeurs pompiers ont effectué le déplacement pour transporter vers 13 heures son corps à l’Hôpital le Dantec et ses parents sont d’ailleurs en train depuis ce matin de s’affairer pour sa récupération afin de procéder à son enterrement. D’après ces derniers qui nous avaient saisi tard dans la nuit pour nous faire un compte rendu de cette affaire que nous regrettons énormément, vu toutes les grandes possibilités déjà existantes pour venir en aide à ces malades mentaux errants qui ne sont aidés qu’après leur mort, celui-ci, comme la majeur partie d’entre eux, était gravement malade et devait même être conduit au Centre hospitalier national psychiatrique de Thiaroye.

Seulement, dans cette situation aussi, le malade mental errant, une fois arrivé dans cette structure, est généralement référé dans d’autres établissements de santé qui, à leur tour, le rejettent automatiquement à cause de son état de santé mentale.

C’est la raison pour la quelle, nous interpellons encore une fois le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, pour nous recevoir en audience dans les meilleurs délais possibles afin que nous puissions discuter des solutions réelles et pratiques (…) pour résoudre efficacement ce problème national sans rien absolument demander à son Gouvernement.

Aujourd’hui, en ce début de vingt et unième siècle, est-il vraiment normal qu’un citoyen ne jouissant pas de ses facultés mentales, meure en pleine rue surtout dans un pays dit de solidarité ou de téranga ?

Non, il est temps que les nouvelles autorités se décident enfin pour que le phénomène des malades mentaux errants puisse être correctement pris en charge. Et pour cela, il va falloir obligatoirement qu’elles s’entretiennent sérieusement avec l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (ASSAMM), connue pour son engagement et sa détermination à réduire considérablement ce grave problème préoccupant l’ensemble des citoyens.

Rufisque, le 13 novembre 2014

Ansoumana DIONE,

Président ASSAMM 

 

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