Le Sénégal perd 3,5 milliards par an
Le commerce illicite du tabac cause des problèmes sociaux et sanitaires, en plus de la perte des recettes fiscales et des taxes. Pour lutter contre ce trafic, la Ligue Sénégalaise contre le Tabac (LISTAB) a tenu hier une conférence de presse, pour mieux sensibiliser sur les méfaits de la cigarette.
‘’Eliminer le commerce illicite du tabac.’’ C’est le thème de la journée mondiale de lutte contre le tabac qui sera célébrée demain. En prélude à cette journée, la Ligue Sénégalaise contre le Tabac (LISTAB) a organisé hier une conférence de presse pour sensibiliser sur ‘’le produit qui tue autant que le paludisme’’. Selon le président de la LISTAB, Docteur Abdoul Aziz Kassé, le Sénégal perd chaque année environ 3, 5 milliards du fait de la contrebande du tabac.
‘’Le premier problème du commerce illicite est sanitaire. Car quand on vous vend de la cigarette illicite, l’on n’est pas obligé de respecter les normes définies par la loi du pays. Le commerce illicite va entraîner des cigarettes non contrôlées en termes de qualité, et lesquelles vont entraîner des effets sanitaires beaucoup plus importants que les cigarettes licites. Le commerce illicite cause des problèmes de santé’’, a informé Dr. Kassé. De l’avis de ce dernier, ce commerce peut compromettre le travail fait jusqu’ici dans le cadre de la lutte contre le tabac. ‘’Le Sénégal n’a pas encore signé le protocole pour éliminer le commerce illicite. L’heure est venue de se battre pour signer ce protocole parce que si nous ne signons pas, nous gênons les autres pays. En outre, cela va rendre les avertissements sanitaires moins efficaces’’, a-t-il dit.
Toujours, selon le professeur Kassé, une enquête de la Listab avait révélé l’existence d’un trafic important de cigarettes à Rosso. ‘’On a proposé aux entreprises de tabac de faire des cigarettes ‘’traçables’’, c’est-à-dire des cigarettes sur lesquelles il y aurait un marquage, mais elles ont refusé’’, a fustigé le conférencier. Qui a par ailleurs dénoncé le fait que des ONG américaines rédigent les décrets d’application de la loi. ‘’C’est dommage qu’on ait besoin des ONG américaines pour pouvoir faire ce travail. Les ONG vont encore une fois nous soutenir pour réunir des personnes ressources et rédiger les décrets d’applications’’, a déploré le président de la LISTAB selon qui il appartient au peuple et au gouvernement d’œuvrer pour la mise en application de la loi sur le tabac.
VIVIANE DIATTA