Taylor accusé d'être à la source de l'alliance qui a semé la terreur
L'ancien président du Liberia Charles Taylor, reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone, était à la "source" de l'alliance des troupes qui ont mené une "campagne de terreur" en Sierra-Leone, a déclaré mercredi le procureur Brenda Hollis devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL). "Monsieur Taylor était la source qui aidait, encourageait et maintenait l'alliance en vie : sans lui, les mouvements rebelles seraient morts plus tôt", a affirmé Mme Hollis, lors d'une audience à Leidschendam, près de La Haye, où siège le tribunal.
Les troupes de M. Taylor, président du Liberia de 1997 à 2003, avaient combattu aux côtés des rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF), auquel l'ex-président fournissait armes et munitions en échange de diamants, durant la guerre civile de Sierra Leone qui avait fait 120. 000 morts entre 1991 et 2001. L'accusation avait demandé le 3 mai que Charles Taylor, 64 ans, soit condamné à 80 ans de prison, estimant que son rôle dans les crimes commis en Sierra Leone était "essentiel".
Charles Taylor devait prendre la parole en fin de matinée, selon son avocat.
Reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis en Sierra Leone entre 1996 et 2002, il était devenu le 26 avril le premier ex-chef d'Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire international de Nuremberg. "Le rôle spécifique de Monsieur Taylor en aidant et encourageant ceux qui perpétraient les crimes mérite la peine recommandée par l'accusation", a assuré le procureur, durant l'audience.
Celle-ci était consacrée aux observations de l'accusation et de la défense sur la peine que devrait purger l'ancien président dans une prison en Grande-Bretagne. Cete peine sera prononcée au cours d'une audience publique le 30 mai.