Publié le 16 Dec 2015 - 04:24

Monsieur le Président, ça ne peut point être de la méchanceté

 

Tous les Sénégalais sont restés pantois en vous entendant assimiler les critiques de l’opposition à de la méchanceté  lors de l’université républicaine organisée par les jeunes de votre formation politique.

Penser, une seule fois, que vous rappeler vos devoirs et vous faire constater vos échecs, constitue de la méchanceté, signifie, Mr le Président, que vous avez de sérieux problèmes avec la critique.

    •    Depuis quand M. le Président,

Vous rappeler que votre gouvernance nous a précipités dans le gouffre des 25 pays les plus pauvres constitue-t-il de la méchanceté?

    •    Depuis quand M. le Président, vous rappeler que sous votre magistère le chômage a atteint des proportions inquiétantes constitue-t-il de la méchanceté ?

    •    Depuis quand, vous rappeler vos échecs sur le plan diplomatique constitue-t-il de la méchanceté ?

    •    Depuis quand, vous rappeler vos échecs sur le plan de l’agriculture avec les difficultés rencontrées par votre gouvernement pour  l’autosuffisance en riz en 2017 constitue-t-il de de la méchanceté ?

    •    Depuis quand, vous rappeler qu’un budget de 3022 milliards n’est pas un record si on sait qu’en termes d’évolution relative moyenne annuelle, vous avez le plus petit taux de 1960 à nos jours, constitue-t-il de la méchanceté ?

    •    Depuis quand, vous rappeler que votre gouvernance sobre et vertueuse a été mise à rude épreuve par vos collaborateurs épinglés par le dernier rapport de l’Armp constitue-t-il de la méchanceté ?

Depuis quand, dire la vérité à quelqu’un, dans ce pays, constitue-t-il de la méchanceté ?

Monsieur le Président, nous ne considérons pas  la fonction de « Président de la République» comme un privilège pour vous l’envier mais  plutôt comme un sacerdoce pour une mission au service des populations et tant que vous dévierez de cette mission, vous nous entendrez.

Vous avez dit dans cette même université que beaucoup de leaders sont passés avant vous et que les Sénégalais apprécieront ce que vous aurez fait quand vous aurez terminé. Mais de tous ceux qui vous ont précédé, il n’y en a pas eu un seul qui a qualifié les critiques de l’opposition  de « méchanceté ».

Mr le Président, pour la réduction du mandat vous nous dites que personne ne peut vous forcer à dire le jour que vous allez tenir le referendum pour sa matérialisation.

Cette question, Mr le Président, ne se situe pas dans vos rapports avec l’opposition mais plutôt dans vos rapports avec l’éthique

L’opposition vous rappellera tous les jours votre promesse et l’éthique vous force à la respecter.

C’est vous qui aviez dit que vous alliez réduire votre mandat de 7 à 5 ans, c’est vous qui, aujourd’hui, à l’approche de la tenue du referendum, menacez. Ce qui fait rire tous les observateurs.

C’est vous qui aviez dit que ce referendum allait se tenir au mois de mai 2016, c’est vous qui dites aujourd’hui que personne ne peut vous forcer à dire quand est-ce que vous allez le tenir.

Depuis lors vous n’avez entendu personne dire « manla manla » comme vous l’avez dit à Saly, sur cette question « yaw rek la » comme disait l’autre.

Le peuple est pour une démocratie moderne et dans aucun pays d’Afrique, d’Europe ou d’ailleurs pris comme modèle démocratique, il n’y a de mandat de 7 ans ; eux tous, sont sur des mandats de 4 et 5 ans.

Le peuple vous attend sur le respect de votre engagement, et ne le prenez  pas pour de la méchanceté.

    Mes respects M. le Président.

Dethie Fall

Vice-Président de Rewmi

 

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