100 différentes nationalités formées dans la prévention
Avec l’Institut international des Droits de l’Homme René Cassin de Strasbourg (IIDH), la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté a démarré hier, à Dakar, sa 7e session annuelle de formation axée sur : ‘’Terrorisme et Droit international des Droits de l’Homme’’. Durant 11 jours, 100 personnes de nationalité différente, originaires de 20 pays d’Afrique francophone, seront outillées sur cette question.
La Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme (CSDL), l’Institut international des Droits de l’Homme René Cassin de Strasbourg (IIDH)… sont en croisade contre les pratiques terroristes. A Dakar hier, ils ont procédé à l’ouverture de la 7e session annuelle de formation en ‘’Terrorisme et Droit international des Droits de l’Homme’’.
Ayant plusieurs sous thèmes dont l’immigration, la question des réfugiés, le droit international pénal…, cette rencontre de 11 jours est dédiée à des avocats, magistrats, militants des Droits de l’Homme, entre autres. ‘’Les 100 personnes qu’on forme sont des professionnels de droit. Elles viennent de 20 pays africains francophones. Après les leçons théoriques et pratiques qu’elles vont recevoir ici, on espère qu’elles seront mieux préparées pour trouver des jugements justes dont des cas impliquant des actes terroristes, la limitation de certaine liberté.’’, a déclaré Inge Herbert, directrice de la Fondation Friedrich Naumann, selon qui, le terrorisme, phénomène qui réunit tous les continents, touche l’Europe, de même que l’Afrique.
Pour le secrétaire général du ministère de la Justice, venu représenter Me Sidiki Kaba, cette rencontre est une bonne initiative, dans la mesure où, elle permet de mieux former les personnels des administrations africaines sur les Droits de l’Homme. En 2007, rappelle Cheikh Tidiane Diallo, les textes sénégalais, relatifs au code pénal et celui de procédure pénale, ont été modifiés pour tenir compte de la répression contre le terrorisme. Interpellé sur l’affaire Imam Ndao et autres citoyens sénégalais soupçonnés d’avoir posé des actes terroristes, M. Diallo a rétorqué sans citer de nom: ‘’L’apologie du crime, lorsqu’il se rapporte au terrorisme, il est prévu, aujourd’hui, de le réprimer. Et il se trouve que certaines personnes ont été arrêtées pour ces faits. Des informations ont été ouvertes devant des juges d’instruction et les procédures suivent leurs cours normalement.’’
«Le défi majeur en Afrique, c’est l’application des conventions»
Le représentant régional du Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) considère que la question du terrorisme est une affaire multidimensionnelle. Fort de cette certitude, Andrea Ori invite les Etats africains, y compris ceux des autres continents, à essayer d’appliquer les lois qui existent dans le cadre de la répression contre le terrorisme. ‘’Aujourd’hui, l’un des défis majeurs des différents continents, notamment l’Afrique, c’est la mise en œuvre des conventions qu’on a ratifiées dans la lutte contre le terrorisme. Il est l’expression de certaines couches de la société qui se sentent marginalisées par rapport au développement. A cet égard, il faut que les Etats évitent de prendre des mesures discriminatoires’’, suggère-t-il.
L’ambassadeur de France au Sénégal, quant à lui, appelle à mettre le curseur sur ce qui relève du droit à la protection du citoyen pour sa sécurité personnelle à la vie privée de l’individu. Aux yeux de Christophe Bigot, cela dépend de l’état de chaque société, des principes qui l’animent. ‘’De ce point de vue, vous constatez que la question du terrorisme est très complexe. Et elle doit se faire dans le respect de l’Etat de droit, du droit de la défense, des principes constitutionnels... Pour que les mesures nécessaires de police, celles judicaires, des services de renseignement, soient efficaces, il faut qu’elles soient légitimes, acceptées et soutenues par la population’’, souligne le diplomate. Pour lui, les terroristes, au-delà des victimes qu’ils provoquent, visent à détruire les sociétés, l’Etat de droit qu’ils détestent. Parce que, détaille-t-il, ce dernier repose sur la liberté de religion, de vote, d’aller et venir, etc.
PAPE NOUHA SOUANE