Publié le 21 Sep 2016 - 11:57
BATEAU LE JOOLA

Nasardine Aidara attend que les ‘’leçons du naufrage’’ soient tirées

 

Quatorze ans que le bateau « Le Joola » a sombré au large des côtes sénégalaises. En prévision de l’anniversaire prévu le 26 septembre de ce mois, le comité d’initiative pour l’érection d’un mémorial musée « Le Joola » a fait face à la presse hier.

 

Le naufrage du « Joola », la nuit du 26 septembre 2002, a fait officiellement 1918 morts pour 64 rescapés. 14 ans après, le comité d’initiative pour l’érection d’un mémorial musée « Le Joola » continue à réclamer justice. Face à la presse hier, le coordonnateur Nasardine Aidara a listé les points d’achoppement dans les négociations avec le gouvernement. Celui-ci, dit-il, refuse d’avancer sur le renflouement de l’épave et de rendre justice. ‘’Nous ne savons toujours pas pourquoi l’épave du bateau est laissée au fond de l’Océan Atlantique, alors que tous les experts ont affirmé que le renflouement est encore possible. Il est nécessaire, parce que les victimes du Joola méritent une sépulture digne d’êtres humains, comme cela se fait dans le monde entier’’. Pour le coordonnateur, le renflouement est aussi la seule condition pour que les familles fassent le deuil de leurs proches et tournent la page.

La commémoration de cette année est placée sous le thème de l’éducation citoyenne. Le comité veut, à travers le thème : ‘’Le naufrage du bateau le Joola : la presse et l’éducation citoyenne’’, attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique sur les leçons du Joola qui n’ont toujours pas été tirées. ‘’L’incivisme, l’indiscipline et la corruption se généralisent. Les risques dans les services de transport sont toujours très élevés. Ceux qui sont chargés de veiller à la sécurité des populations baissent les bras’’, note, alarmiste, le coordonnateur du comité d’initiative Nasardine Aidara. D’où l’importance de discuter du thème, au cours d’un panel.

Selon M. Aidara cette rencontre sera l’occasion pour le comité, l’église, le service civique national et le CONGAD de réfléchir ensemble sur le thème de l’éducation citoyenne, en partageant leurs expériences respectives. En fin de compte, le comité demande au gouvernement de faire du 26 septembre une journée nationale du souvenir, à travers une loi.

‘’Le dossier pour la construction du mémorial avance à petits pas’’

En outre, les membres du comité soulignent que la demande d’érection d’un mémorial à Dakar n’est pas encore satisfaite. Selon Nasardine Aidara, dans la capitale comme à Ziguinchor, le dossier avance à petits pas. ‘’Ça ne marche pas comme nous le souhaitons, car, un problème de financement se pose. Il n’est pas encore bouclé’’, indique-t-il. Le gouvernement,  dans un premier temps, avait autorisé la construction sur la Corniche. Après la deuxième alternance, le nouveau régime a décidé de l’ériger à Ziguinchor. ‘’Nous ne sommes pas contre cette décision.

Nous la saluons, mais, ça n’exclut pas la construction d’un mémorial à Dakar, tel que promis’’, fait-il savoir. Leur souhait est de construire un mémorial à Dakar et d’avoir des répliques à Ziguinchor et un peu partout. ‘’Notre sens du mémorial, ce n’est pas le simple fait d’avoir une place symbolique. C’est quelque chose qui sensibiliserait sur la sécurité, qui travaillerait à conscientiser la population et à sensibiliser sur les démarches citoyennes pour éviter des catastrophes de cette nature’’. En matière de sécurité, il considère qu’il y a des choses à améliorer et qui méritent une sensibilisation. La sécurité alimentaire, dit-il, en est une preuve. 

AIDA DIENE

Section: