Publié le 11 Jun 2012 - 13:30
UCAD - ‘’KEKENDO’’ - 10 ANS

Exit la violence, place à la culture et à la paix

Université Cheikh Anta Diop (UCAD)

 

Assimilé à la terreur dans le campus de l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad), le mouvement d'élèves et étudiants ressortissants de la Casamance, Kekendo prêche maintenant la paix et célèbre la culture du terroir.

 

Le campus universitaire de Dakar bruissait le week-end dernier de sonorités casamançaises. Un groupe de jeunes gens se laisse aller aux rythmes de ''djembés'', juste en face du pavillon A. Sous une tente bleue, les batteurs font face à une vingtaine de personnes scindées en deux colonnes. Une exposition montée sur les flancs de la tente renseigne que se tient le 10e anniversaire de ''Kekendo'', un mouvement associatif d'étudiants ressortissants de la Casamance. Tout en sueur, ils tenaient des branchages à la main, attirail des danses du ''djiambadon'', ''Boulinteneup'', ‘’Kayegak’’ (danse des hommes forts). Dans le lot des danseurs, le ‘’kankourang’’ (esprit protecteur) qui attire le regard de passants, dont certains se muent en spectateurs.

 

 

Et survint Papiss Demba Cissé

 

Alors que les acteurs et l'assistance savourent ce retour aux sources casamançaises, un bolide noir s'invite, il est très vite encerclé. Le footballeur international sénégalais, originaire de la Casamance, plus précisément de Sédhiou, Papiss Demba Cissé en sort, provoquant le délire au campus. L'hôte de marque a droit à une visite de l’exposition de photos, dont plusieurs de l’ancien capitaine des Lions, Jules François Bocandé, décédé en France le 7 mai dernier. Debout face au public, Papiss Demba Cissé s’est réjoui d’être parmi ses ‘’frères’’, ‘’cousins’’ et ‘’parents’’ de la Casamance. Le nouveau capitaine des Lions n’a pas manqué de formuler des prières pour le retour de la paix dans cette partie du Sénégal en proie à un conflit qui dure depuis des années. ''Il est temps que la paix revienne en Casamance, la guerre n’a que trop duré et elle n’a rien apporté aux Casamançais si ce n’est que de la souffrance. Les jeunes ont besoin de paix et j’espère que nos parents se retrouveront autour d’une table pour discuter et retrouver la paix en Casamance’’. Et en bon Casamançais, le buteur de Newcastle esquisse des pas de danse accompagné par le ‘’Kekendo’’ tout entier, notamment son ancien président et membre fondateur, Léopold Nzalé.

 

 

La violence, cette étiquette collé à Kekendo

 

Créé il y a 10 ans, le Kekendo signifie ‘’homme viril’’ en langue mandingue. L'association regroupe aujourd’hui des élèves et étudiants ressortissants de la région naturelle de Casamance. Mais ce mouvement de jeunes s’est révélé au grand public à travers des actes de violence au sein du campus universitaire. Il serait utilisé comme bras armé par les différents directeurs qui se sont succédé à la tête du COUD. Des associations de femmes pour la paix en Casamance ont pendant longtemps tiré la sonnette d’alarme, demandant l’encadrement de ces jeunes qui semblaient jouer le prolongement du conflit casamançais au sein du campus. Aujourd’hui, les membres du Kekendo semblent résolument tournés vers une culture de la paix. Et de leur passé, le président actuel Mamadou Badiane alias Black retient ceci : ''Au début, les gens nous fuyaient mais aujourd’hui, tout se passe bien. Dans le passé, on nous taquinait et lorsqu’on ripostait, c’était toujours aux yeux de tout le monde ; ce qui faisait dire à certains que nous sommes violents''. Boule à zéro, corpulence digne d’un lutteur, Léopold Nzalé se souvient aussi : ‘’Il y a des années de cela, l’image des étudiants casamançais était écornée par le conflit, on nous taxait de tous les noms’’. Devenu agent du COUD, M. Nzalé se dit fier de constater qu’avec le Kekendo, ‘’les jeunes ont fini de donner à l’étudiant casamançais sa place dans l’université et, bien au-delà, dans la société sénégalaise’’. Pour Black, la philosophie du mouvement tire ses racines profondes de la ‘’solidarité’’ et ‘’l’entraide’’. Pour le développement de la Casamance, Kekendo souhaite un retour à la paix et lance un appel aux autorités pour qu’elles impliquent les jeunes dans le processus de développement. ‘’On a notre mot à dire et nos contributions à faire valoir’', indique-t-il.

 

Amadou NDIAYE

 

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