SAMBA BA ‘’Depuis 94-96, pas d'aboutissement’’
Parce que certains bénéficient de privilèges auxquels ils ne voudraient pas renoncer, Samba Ba, ingénieur agronome et coordonnateur de l’Association d’actions concertées pour l’entraide et la solidarité (ACCES), a soutenu qu’aucune réforme foncière n’a abouti depuis bientôt 15 ans.
Depuis quelques années au Sénégal, la question foncière a pris une dimension très inquiétante, avec son lot de problèmes divers et multiformes touchant quasiment toutes les couches de la société. Face à une telle situation et devant l’urgence de restaurer, dans ce pays, un état de droit en matière de gestion foncière, il est souhaité la définition d’une politique de gestion du foncier qui soit en adéquation avec les réalités du 21e siècle. Profitant d’un atelier de renforcement de capacités en communication, plaidoyer et lobbying et d’élaboration d’un plan de communication, le coordonnateur de l’Association d’actions concertées pour l’entraide et la solidarité (ACCES), Samba Bâ, un ingénieur agronome, estime qu’il faut revoir le régime foncier sénégalais.
‘’Depuis 1994-1996, il y a eu un projet de réforme foncière qui a été entamé mais qui n’est jamais allé à terme. Parce que ça n’arrange pas certaines personnes qui avaient accès à la terre qui constitue le moyen le plus facile et le plus rapide pour s’enrichir’’, déclare Samba Bâ. Pour lui, la communauté rurale de Diass a la malchance d’être à proximité de Dakar et d’être le premier espace disponible en sortant de Dakar. Ce qui, à son avis, fait que les terres de cette collectivité locale font l’objet d’un accaparement et d’une sollicitation excessive qui n’a pas été, par moments, conforme à la loi. ‘’Les terres qui ont été prises constituent des affectations faites en marge des dispositions de la loi sur le domaine national qui stipule que la gestion de la zone terroir relève des collectivités locales’’, explique-t-il. Au niveau de Mbayar aussi, une partie de l’aire protégée a fait l’objet d’une affectation pour une carrière. L’aire protégée de Kholpa, qui était un terrain de football reverdi, fait maintenant l’objet de sollicitations extérieures et tous les gens sont prêts à le morceler, signale M. Bâ pour qui ‘’cette spéculation, cette boulimie foncière, doit être revue’’, lance-t-il.
M. Bâ a fait ces déclarations samedi, à l'occasion d'un atelier qui s'est tenu à Mbour, du 7 au 9 juin, pour le renforcement des capacités en communication, de plaidoyer et de lobbying de l’équipe technique de l’association d’actions concertées pour l’entraide et la solidarité (ACCES) et d’élaboration d’un plan pluriannuels de communication 2012-2014 de ladite association.
MOUHAMED KHALY KANE
(Correspondant, Mbour)