La magistrale leçon du Directeur Ousmane Guèye
Servir la Nation dans l’honneur et le respect de la loi. Telle est la quintessence du message du Directeur de l’Ecole nationale de la Police et de la formation permanente, Ousmane Guèye, hier, à l’occasion de la présentation du drapeau national à la 43ème promotion de son établissement.
C’est sous les fanfares rythmées de quelques démonstrations physiques devant les responsables et anciens (retraités) de la police, que le drapeau national a été présenté aux agents de la 43ème promotion de l’Ecole nationale de la police (ENP). Incorporée à la police depuis le 28 avril 2016, cette promotion est composée de 892 élèves répartis en 4 sections : les élèves commissaires de police (28), les élèves officiers de police (24), les élèves sous-officiers de police (150) et les élèves agents de police (690). Cette cérémonie, à en croire le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Ousmane Guèye, marque une attestation des aptitudes de ces nouveaux entrants dans la police à servir sous le drapeau. Mais quid de la signification de ce symbole de la République ! ‘’Le drapeau n’est pas un simple morceau de tissu richement coloré. Il est un symbole ; même le symbole le plus élevé de notre pays. Par ses couleurs, vert-jaune-rouge frappé d’une étoile verte à cinq branches au milieu du jaune, il symbolise la patrie du Sénégal éternel, résumant le passé, le présent et le futur’’, a martelé le chargé de la formation permanente de l’Ecole nationale de la police.
Dans ce qu’il est convenu d’appeler un cours magistral sur le drapeau national, le commissaire divisionnaire a ajouté : ‘’le drapeau est le symbole d’un patrimoine commun de civilisations, de valeurs morales et spirituelles que tout citoyen peut être appelé à défendre, y compris au péril de sa vie’’, a-t-il indiqué, tout en insistant sur l’incarnation de l’unité et la cohésion nationales, la solidarité de toutes les composantes de la nation sénégalaise aux plans ethnique, religieux et philosophique que représente cet emblème. Au plan éthique, il est demandé aux jeunes policiers de demeurer des hommes et des femmes de morale, imbus de vertus cardinales qui caractérisent leur peuple que sont : l’honneur et la dignité.
Revenant sur la symbolique de cette traditionnelle cérémonie, le commissaire divisionnaire Ousmane Guèye a insisté sur la nécessité, pour les récipiendaires, de garder par devers eux ‘’les devoirs et obligations liés à l’exercice de leur profession et à la prise de conscience des difficultés et joies qui l’accompagnent’’. Dans la foulée, une invite leur a été faite de garder le mot ‘’servir’’ ancré dans leur esprit et dans leur cœur, comme cela est fortement affirmé dans la devise de l’établissement : ‘’s’instruire pour mieux servir’’.
4 DJIHADISTES DE MATAM, INSECURITE… La mise au point de l’Adjudant de la Police Henry Boumy Ciss Avec l’affaire des 4 présumés djihadistes signalés à Matam la semaine dernière, le meurtre du taximan et la constatation de certains actes de banditisme notés dans la région de Dakar ces derniers temps, la question de la sécurité s’est invitée à la cérémonie de présentation du drapeau aux élèves de la 43ème promotion de l’Ecole nationale de la police, hier. En réponse aux interpellations des journalistes, sur la question de la situation sécuritaire du pays, l’Adjudant de la Police Henry Boumy Ciss s’offusque tout d’abord de l’usage imprudent et peu rigoureux du terme insécurité qui, selon lui, a fini par être galvaudé. ‘’Même après la survenance d’un ou de deux événements, comme on a pu le constater avec l’apparition de 4 individus signalés au nord du Sénégal, précisément à Matam, on parle de terrorisme et d’insécurité partout’’, déplore le Chef du Bureau des relations publiques de la police nationale. Bien que saluant la vigilance de l’habitant de Matam qui a très vite alerté les forces de défense et de sécurité sur la présence de ces 4 individus à Matam, l’adjudant regrette tout de même quelques erreurs dans sa démarche. ‘’C’est le citoyen qui voulait alerter les forces de défense et de sécurité qui a propagé la nouvelle, en parlant de présence de 4 djihadistes au nord du Sénégal. Et c’est cette nouvelle qui est en train de créer une psychose au sein de beaucoup de nos populations’’, se plaint-il, tout en invitant les populations à une collaboration parfaite sur tout phénomène nouveau concernant ce sujet. Ceci, en participant effectivement à l’œuvre sécuritaire. Outre les citoyens ordinaires, les journalistes sont aussi invités à jouer le jeu face à la question du djihadisme. ‘’Nous voulons une collaboration franche car, la presse est un vecteur essentiel et un moyen de sensibilisation des populations sur les enjeux sécuritaires. En ce qui concerne les forces de défense et de sécurité, nos portes ne sont pas fermées aux journalistes. Nous sommes disposés à travailler avec eux sur toute question qui nécessite une collaboration’’, assure le Chef du Bureau des relations publiques de la police nationale. ‘’Une sécurité à 100% n’existe pas’’ Quant à l’étude faite par le Dr Bakary Sambe qui dit que dans la banlieue de Dakar, il y a des filles qui sont prêtes à intégrer les réseaux djihadistes, le porte-parole affirme que les résultats de l’enquête ont été mal interprétés. Pour preuve, soutient-il, l’auteur de ladite étude lui-même est revenu pour apporter une clarification : c’est 97% des Sénégalais qui n’avaient pas intention à entrer dans le terrorisme. Sur ce sujet, le commissaire demande aux citoyens inquiets de se rassurer. Car, selon lui, le Sénégal n’a pas attendu la survenance de cet événement pour se préparer à faire face au terrorisme. Le pays s’est même doté récemment d’un cadre de coordination pour les opérations de lutte antiterroristes (CCOT). Au niveau de chaque unité, sont positionnées des forces prêtes à agir. S’agissant de la montée de la criminalité à Dakar, l’officier rétorque : ‘’une sécurité à 100% n’existe pas. Même dans les pays développés, les forces de défense et de sécurité ne parviennent pas à assurer une totale sécurité à leurs populations. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque Sénégalais ou sur chaque partie du territoire national. Il revient aux populations de s’approprier du concept de sécurité communautaire et de proximité’’, conclut-il. |
MAMADOU YAYA BALDE