Le chanteur sur le terrain de la justice
Yannick Noah était convoqué mardi au Sénat afin de répondre à la commission d'enquête sur l'évasion fiscale. Le sportif est revenu sur ses années d'exil financier en Suisse.
Un exil qu’il doit encore assumer. Yannick Noah qui a souhaité être imposé en Suisse au début des années quatre-vingt dix n’en a pas fini de se justifier, même des années après en être revenu. Sur la demande des sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen, le champion de tennis, mais également d’autres personnalités soupçonnées d'exil fiscal, sont entendues à titre indicatif au Sénat.
Yannick Noah et son ami des courts de tennis, Guy Forget étaient attendus à 11h à la chambre haute du Parlement. L’interprète de Saga Africa est arrivé à l’heure, chapeau sur la tête et pull immaculé tandis que le capitaine de l’équipe de France de tennis a choisi de porter un costume. L’audience des deux sportifs s’est tenue en séance publique, retransmise en direct à la télévision jusqu'à environ 12h30.
La commission d’enquête pour évasion fiscale a passé en revue les situations des deux sportifs avant de procéder à une séance de questions. Yannick Noah qui a dû s’expliquer de son départ chez nos voisins Helvètes s’est dit «déçu» du fait que la commission parle, encore aujourd'hui, de «conflit en cours» avec les services fiscaux. Pour Yannick Noah, la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d'euros est «juste. Les gens qui gagnent autant d'argent doivent le partager». Et comme pour désamorcer l’affaire des sportifs choisissant l'exil, il a précisé que «les joueurs qui s’évadent fiscalement restent une minorité».
Plus pragmatique sur l'explication du phénomène d'exil des sportifs de haut niveau, Guy Forget a affirmé «qu'au-delà de la 120eme place ATP, les joueurs perdent de l'argent». Pas d'évasion donc, mais plutôt «une optimisation des impôts» pour l'expert du revers...