Publié le 9 Jun 2017 - 21:31
HUGUES DIAZ (DIRECTEUR DE LA CINEMATOGRAPHIE)

‘’On est très sensible à l’état de délabrement de Galle Ceddo’’

 

‘’On a rendu à Sembene un hommage national et international en 2008. Moi, je n’étais pas encore à la tête de cette direction. On avait même organisé un grand colloque à cette occasion. Quand on a créé la Place du Souvenir, Sembène Ousmane a été le premier à être proposé pour accéder au panthéon des hommes africains les plus illustres.

J’ose dire aussi que même de son vivant (les gens l’oublient souvent), le ministère de la Culture a eu à le nommer comme trésor humain vivant. Le travail qu’il faudrait faire aujourd’hui, on ne pourrait le faire seul. Il faudrait une synergie d’actions avec la famille de Sembene parce que, nous sommes tous préoccupés par le sort du patrimoine que le cinéaste a légué à l’humanité, notamment sa maison. L’Etat du Sénégal, comme il l’a fait pour la maison de Senghor, avait voulu que le domicile de Sembène soit le musée Sembène Ousmane pour le cinéma. Mais encore faudrait-il que certains coins du voile soient levés, notamment que la famille estime qu’il est nécessaire de léguer la maison au profit des populations. Là, nous ne sommes que demandeur.

En 2012, le ministre de la Culture d’alors, M. Abdou Aziz Mbaye, a eu à proposer à la ville de Dakar la dénomination d’une artère, précisément celle se trouvant à hauteur de la Poste de Médina. Aussi, à chaque fois qu’il y a le Fespaco à Ouagadougou, l’Etat du Sénégal organise une journée dédiée à Sembène Ousmane. Avant, cela se faisait dans sa mythique chambre de l’hôtel Azalaï et cela continue toujours. On est très sensible à l’état de délabrement de Galle Ceddo. Je suis souvent en relation directe avec la famille de Sembène, notamment son fils qui y loge.

Il est très sensible à ce qui se fait là-bas. Si la famille exprime le vœu que l’Etat lui vienne en aide ou que cette maison soit un lieu de pèlerinage pour les cinéastes, les hommes de culture, l’Etat peut faire comme il a fait avec la maison de Senghor. Aujourd’hui, avec l’initiative privée notamment avec ‘’Daaray Sembène’’ qui est à Thiès, nous avons une mission à remplir à Ziguinchor. C’est là-bas où se trouve la maison parentale du réalisateur.

Nous avons été interpellés. Nous voulons faire ce voyage pour rencontrer sa famille et voir comment faire de cette maison un musée Ousmane Sembène. On pourra y exposer toute son œuvre littéraire et cinématographique, mais également y projeter ses films. Nous sommes très ouverts. Sembène appartient à tout le monde pas à l’Etat seulement. Si ses pairs, les cinéastes, prennent à bras le corps le combat que nous menons avec Adja Maï Niang, cela fera tâche d’huile pour que les municipalités comme celles de Dakar et Ziguinchor puissent accompagner cette dynamique.

Nous sommes mus par de belles perspectives. Encore faudrait-il que certains partenaires comme les municipalités soient avec nous. Il faut rendre immortel Sembène. D’autres pays l’ont fait et l’ont fait mieux que nous. Je prends l’exemple du Burkina qui a érigé à la Place des Cinéastes un buste sur Sembène. C’est le premier buste de cinéaste africain qu’on y aperçoit. C’est une initiative de la mairie de Ouaga. Au Maroc, chaque année au Festival de Khouribga, le grand prix dédié à la production est baptisé Sembène Ousmane. Le Sénégal ne sera pas en reste.’’

 

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