Le débat est ouvert sur l'opportunité du scrutin séparé
Pour les législatives du 1er juillet, militaires et paramilitaires ont voté ce week-end. Mais au vu de ce qui est considéré comme un faible taux de participation, le débat resurgit sur l'opportunité d'un vote séparé avec les civils.
L'on n'a pas fini d'épiloguer sur le faible taux de participation des militaires et paramilitaires à la présidentielle, voici que ce taux est devenu beaucoup plus faible encore pour les législatives. Au centre de l'école El Hadj Bibi Ndiaye de Dakar-Plateau, où sont inscrits 4226 militaires et paramilitaires, seuls 792 d'entre eux ont voté, soit un taux de participation de 18,74%. Au centre de l'école El Hadj Demba Anta Ndoye de Yoff-Aéroport, ce n'était pas le rush non plus. Car, au décompte des bulletins de vote, seuls 307 électeurs ont accompli leur devoir citoyen.
En outre, l'absence des représentants de partis et de coalitions a été remarquable. Au centre El Hadj Bibi Ndiaye, sur les 24 listes en lice, seules les coalitions Benno Bokk Gis-Gis (BGG), Benno Bokk Yaakaar (BBY), ainsi que le PDS et le PVD étaient représentés. Malgré tout, le scrutin s'est déroulé dans le calme.
Faut-il supprimer le vote militaire?
Le sous-préfet de Dakar-Plateau, Seydou Bâ, et le représentant de la CEDA, Mamadou Lamine Sané, se sont réjouis du déroulement ''impeccable'' du vote. Ont-ils juste regretté le faible taux de participation. Un sentiment partagé par certains hommes de tenue et civils interrogés sur la question. La plupart d'entre eux pensent qu'il serait mieux de supprimer tout simplement le vote des militaires et paramilitaires. ''Vu le faible taux de participation, ce vote est un gâchis pour l'Etat. On doit le supprimer tout bonnement'', a martelé Moustapha Sy, mandataire de la coalition BGG à Dakar-Plateau. ''Chaque bulletin coûte 500 francs. Multipliez cela par 12 000 puis par 24. Vous voyez combien cela revient au contribuable sénégalais''. Un avis partagé par un policier en civil dont le regard fixait la fumée noire provenant du reste des bulletins brûlés après la clôture du centre. ''Regardez tout ça, c'est de l'argent en l'air'', dit-il. Selon lui, le vote à la présidentielle suffit amplement. Pour cet autre gradé de l'armée, l'idéal serait de voter à la présidentielle et aux élections locales et municipales.
«Une mauvaise analyse»
Venu accomplir son devoir civique au centre El Hadj Bibi Ndiaye, le directeur des Elections, Tanor Thiendella Fall, est revenu sur le taux de participation des militaires et paramilitaires au scrutin présidentiel. «C'est une erreur de dire que le taux a été faible», dit-il. ''C'est une mauvaise analyse car on se réfère toujours au fichier de 2007. Or, entre cette période et 2012, il y a eu des milliers de départs''. Poursuivant, il a ajouté : ''certains sont partis à la retraite et n'ont pas fait l'objet de radiation, d'autres sont partis en mission. Ce qui fait qu'on peut dire que le fichier compte environ 14 000 électeurs''. Et de conclure : ''Si 6000 ont voté, on ne peut pas dire que le taux a été faible.''
FATOU SY