Des journalistes ‘’face aux enjeux culturels’’
Depuis avant-hier lundi, la capitale sénégalaise accueille un atelier régional de formation de journalistes culturels sur ‘’La critique face aux enjeux culturels’’. Les reporters viennent de neuf pays de l’Afrique de l’Ouest. La formation se poursuit jusqu’au samedi 16 décembre.
‘’Décrypteur du travail des artistes ou des manifestations culturelles, le journaliste culturel, par son regard, son analyse, peut avoir une influence (positive ou négative) plus ou moins importante sur l’accueil que recevra un projet artistique ou un évènement culturel auprès du public’’, pense le spécialiste de programme, chargé des politiques de développement des industries culturelles, Toussaint Tiendrébéogo, à l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). Eu égard à cela, le journaliste doit avoir les outils requis pour faire ce travail. C’est pour cela qu’un atelier régional de formation de journalistes culturels, dont le thème est ‘’La critique face aux enjeux culturels’’, est initié par l’Oif. Et c’est Dakar qui reçoit, depuis ce lundi, la vingtaine de reporters de divers pays que sont la Côte d’Ivoire, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie, la Guinée, le Togo, le Bénin et le Sénégal.
Une diversité que le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly, venu présider la manifestation, trouve importante. ‘’Dans la mesure où les enjeux culturels sont partagés par tous nos pays en Afrique de l’Ouest, il me semble essentiel, dans une région troublée par l’extrémisme violent et le terrorisme, que les journalistes culturels s’organisent solidairement pour mettre en exergue l’unité culturelle de notre région, les traditions d’hospitalité et de partage de nos peuples, mais également la richesse de notre créativité’’, a-t-il déclaré. Surtout que, d’après M. Tiendrébéogo, ‘’cet atelier régional s’inscrit dans le cadre de la mission de promotion de la diversité culturelle et linguistique consacrée par la Charte de la Francophonie’’. Mais également parce qu’il ‘’faut continuellement réaffirmer le rôle du journaliste culturel comme acteur essentiel du dialogue interculturel et le garant d’un monde riche, mais aussi plus sûr, de par sa diversité culturelle assumée’’, indique-t-il.
Par ailleurs, aux dires de M. Coulibaly, ‘’le travail du journaliste culturel comporte une exigence qu’il faut assumer en toute indépendance, mais aussi en toute responsabilité. Le journaliste culturel est un critique qui étudie l’œuvre d’art ou l’expression culturelle en profondeur, en tentant de la faire comprendre au grand public, sans tomber dans la simplification à outrance, ennemie de la posture sérieuse’’.
C’est ainsi que pendant 6 jours, les participants bénéficieront de l’expérience et de la connaissance de professionnels comme le critique de cinéma et chargé de cours aux universités de Bordeaux Montaigne et du Niger, Thierno Ibrahima Dia. Hier matin, ce dernier s’est chargé de l’atelier de cinéma après le visionnage du film ‘’Karmen’’ de Joe Gaï Ramaka. Il était prévu que le réalisateur y prenne part. Malheureusement, il n’a pu faire le déplacement pour cause de voyage. Thierno Ibrahima Dia parlera aussi d’architecture. A cet effet, une visite va être organisée au Monument de la Renaissance, aujourd’hui.
Hier, dans l’après-midi, le maitre de conférences et civilisations à l’université Bordeaux Montaigne, Rafael Lucasa, a animé l’atelier de littérature en se focalisant sur l’ouvrage d’Ahmadou Kourouma, ‘’En attendant le vote des bêtes sauvages’’.
BIGUE BOB