Publié le 13 Jun 2018 - 20:36

Macky Sall déroule devant un public conquis

 

Les absents ont tort. Malgré le boycott de l’opposition dite significative, les concertations nationales sur les recettes issues des ressources pétrolières et gazières ont été tenues hier à Diamniadio.  Le président de la République, après avoir écouté les participants issus de divers horizons, a décliné sa feuille de route.

 

La concertation nationale sur la gestion des recettes issues de l’exploitation des ressources du pétrole et du gaz a été lancée, hier, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio. Cette journée, estime le président de la République Macky Sall, marque une étape importante dans le processus d’exploitation des hydrocarbures du Sénégal. ‘’Elle s’inscrit dans mon ambition renouvelée de garantir une réflexion sereine et transparente de nos ressources pétrolières et gazières, et d’en maintenir les enjeux économiques, sécuritaires et écologiques’’.

Pour le chef de l’Etat, l’objectif est de préserver le Sénégal contre toutes les externalités négatives liées au développement de l’industrie pétrolière. ‘’Voilà pourquoi j’ai souhaité engager, avec toutes les forces vives de la nation, une réflexion prospective sur l’utilisation future des revenus du pétrole et du gaz, même si les premiers  barils ne seront produits que vers 2021, 2022’’, clame le président Sall. Selon lui, un développement efficient du secteur pétrolier requiert des ressources humaines hautement qualifiées, compétentes et rigoureuses, imprégnées des valeurs de vertus de transparence  et de bonne gouvernance. ‘’C’est pourquoi, argue-t-il, nous avons adhéré, en 2013, à l’Itie (Initiative pour la transparence dans les industries extractives). C’’est également le sens des nouvelles dispositions constitutionnelles qui garantissent désormais la souveraineté du peuple sénégalais sur les ressources naturelles du pays’’.  

Dans la même veine, le président a cité la création de l’Institut national du pétrole et du gaz pour permettre au Sénégal de disposer de compétences spécialisées indispensables pour une gestion réussie du projet pétrolier, la création du Cospetrogaz qui a, entre autres, la mission de coordonner les initiatives et de proposer une stratégie nationale pour l’exploitation des hydrocarbures. ‘’Je constate que ces mécanismes de gestion nous ont valu des résultats probants avec notamment la définition d’une feuille de route et d’un projet de loi d’orientation sur la répartition, l’encadrement et la gestion de ces revenus’’, s’est réjoui le président de la République.

Macky Sall souligne, par ailleurs, que le pétrole n’étant pas une ressource renouvelable, il faut une gestion efficiente des gisements nationaux. ‘’Chaque dollar qui reviendra au Sénégal devra être judicieusement utilisé, a-t-il affirmé. D’où la nécessité, selon lui, ‘’d’un débat constructif et bienveillant’’ qui permette de faire le meilleur arbitrage possible entre les besoins de développement du présent et l’obligation de préparer l’avenir’’.

Plus qu’une opinion, c’est une forte conviction du président de la République. Il affirme avec force : ‘’C’est uniquement dans les échanges constructifs, responsables et respectueux de la cohésion nationale que nous pourrons relever les défis majeurs qui nous attendent.’’

 LE CHEF DE L’ETAT SUR LA MALEDICTION DU PETROLE

 ‘’Il n’y a pas de malédiction qui tienne’’

Que les oiseaux de mauvais augures ferment leur caquet. Le président de la République en a marre des ‘’gorges profondes’’ qui ne cessent de prédire un déluge pétrolier pour le Sénégal. ‘’Il faut arrêter de nous rabâcher ce terme malédiction’’, peste le chef de l’Etat. Revigoré par les applaudissements nourris d’un public conquis, il développe : ‘’Il n’y a pas de malédiction qui tienne. La malédiction, c’est pour ceux qui n’ont pas su gérer avec responsabilité leurs ressources. Si nous poursuivons ces concertations, renforçons la transparence dans la gestion de nos ressources, il n’y a pas de raison de s’alarmer’’.

Toutefois, le président de la République se dit conscient des risques que peuvent engendrer des gisements pétroliers dans un pays. Mais, enchaine-t-il, ‘’il faut faire confiance au génie sénégalais. On sait qu’il y a des lobbies qui sont prêts à nous monter les uns les autres, à financer des rébellions, des gens qui aspirent à diriger le pays...’’. Mieux, pour illustrer son propos, il évoque le cas libyen. ‘’Nous avons vu, dit-il, ce qui s’est passé en Libye à cause du pétrole et pour combattre un régime. Mais il faut rester optimiste et faire confiance en notre peuple qui est un peuple mature’’.

Durcissement du cadre juridique

Dans le but d’éviter que le pétrole ne soit une malédiction, le Sénégal a pris les devants. Et c’est le président de la République lui-même qui donne le ton. Il annonce, avant la session budgétaire d’octobre prochain, la finalisation de l’arsenal juridique, garde-fou contre toutes dérives sur les ressources nationales de pétrole et de gaz. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire l’élaboration d’une loi portant sur la répartition des revenus, d’une loi sur le contenu local et du nouveau code pétrolier. Toujours dans l’optique de se doter d’instruments juridiques pour se protéger contre la tyrannie des compagnies pétrolières, le chef de l’Etat dit militer en faveur ‘’d’un code africain harmonisé qui portera sur la gestion de telles ressources’’.

MOR AMAR

 

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