Publié le 24 Jul 2018 - 22:04
MISE EN ŒUVRE DE LA PHASE 2 DU PSE

Les challenges du privé national

 

Un accroissement ‘’significatif’’ des investissements issus du privé, surtout dans des projets de partenariat public-privé, reste un des défis majeurs du Sénégal. C’est ce qu’a souligné hier le Secrétaire général du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), Bassirou Samba Niasse, lors d’un atelier avec les acteurs de ce secteur.

 

Partenaire clé du gouvernement dans la création d’emplois et de richesse, le secteur privé national doit être plus pris en considération dans les projets du Plan Sénégal émergent (Pse), notamment dans sa phase 2. En effet, selon le Secrétaire général du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), Bassirou Samba Niasse, un accroissement ‘’significatif’’ des investissements issus du secteur privé, surtout dans des projets de partenariat public-privé, reste un des défis majeurs pour le Sénégal.

‘’Si nous voulons gagner le pari de l’émergence en 2035, nous devons mettre l’accent sur l’accumulation du capital humain, le relèvement de la productivité, l’amélioration des facteurs de productions, la promotion de l’équité et l’égalité des genres dans la recherche et l’innovation, de même que la gouvernance locale’’, a-t-il dit hier. Le Sg du Mefp a présidé les concertations entre la Direction générale de la Planification des politiques économiques (Dgppe) et les acteurs du privé national. Dans cette perspective, il conviendrait de s’orienter, selon M. Niasse, vers les ‘’secteurs moteurs’’ ‘’porteurs de croissance et d’exportation’’, mais ‘’d’accroître’’ le niveau des investissements et de ‘’promouvoir’’ une industrialisation ‘’inclusive et durable’’.

En réalité, un autre challenge dans la mise en œuvre de la phase 2 du Pse réside, selon le Coordonnateur de la Dgppe, Mayacine Camara, dans la croissance économique. A son avis, il faut réaliser une croissance  partagée afin que tous les Sénégalais puissent se sentir au moins dans le classement économique du pays. ‘’C’est le moment d’impliquer effectivement le secteur privé national. Les investissements publics que l’Etat doit mettre en place doivent être conformes à la demande du secteur privé, le motiver à intervenir et à investir davantage. Nous parlons souvent d’efficacité, mais tant que nous n’arrivons pas à faire de l’investissement public un levier pour l’investissement privé national, nous aurons encore des difficultés’’, a-t-il renchéri.

‘’Le secteur privé sénégalais n’est pas du tout content’’

Par ailleurs, le Secrétaire général de l'Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Yessal), Alla Dieng, de souligner que dans la première phase du Pse, le privé national a senti que la majeure partie des chantiers étaient ‘’confiés à des entreprises étrangères’’. ‘’Ce sont certes des multinationales qui peuvent bénéficier de transferts de technologies, mais la majeure partie des entreprises sénégalaises n’ont eu qu’une portion des marchés.

Elles ne sont que de simples sous-traitantes. Beaucoup l’ont dénoncé et il peut y avoir un rectificatif puisque ce qui nous a été donné comme information, c’est de faire le diagnostic d’abord par rapport aux 4 années de mise en œuvre du Pse ; où est-ce que cela nous a menés’’ ? a dit M. Dieng. Pour le représentant d’Unacois Yessal, il faut reconnaître qu’il y a ‘’des failles’’ dans la première phase de ce plan. Et le secteur privé sénégalais ‘’n’est pas du tout content’’ même s’il a été impliqué dès l’élaboration du plan avant même la recherche de financement à Paris. ‘’Le président de la République s’est déplacé à l’époque avec tous les membres du secteur privé. Cependant, lors de la mise en œuvre, certaines entreprises ont été laissées en rade. Il y a certaines qui sont plus impliquées dans le projet du Train express régional (Ter)’’, a-t-il regretté.

Cependant, vu que la première phase du Pse vise la transformation structurelle de l’économie, Alla Dieng a fait savoir qu’en tant qu’entreprises évoluant pour la majeure partie dans l’économie informelle, ‘’ils attendent de voir’’. ‘’Il y a en tout cas des projets qui nous échappent parce que nous n’avons pas les moyens. Toutefois, nous avons tissé des partenariats avec beaucoup de partenaires étrangers et nous pouvons relever ensemble beaucoup de défis. Mais nous attendons de voir et je pense qu’il y aura des rectifications qui vont être faites. Il y a des acteurs qui sont prêts à relever tous les défis. Qu’on ne nous minimise pas’’ ! a-t-il ajouté.  

Toutefois, le patron d’Unacois Yessal appelle à l’unité des acteurs du privé national pour un plaidoyer fort. ‘’Je considère le secteur privé comme un monstre à plusieurs têtes. Il y a plusieurs entités et chacun tire sur soi. Il fut un temps où il y  avait la Coordination patronale du Sénégal. Toutes les entités du privé parlaient d’une seule voix. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On a le Cnes, le Cnp, l’Unacois en deux parties, Meds, etc. Peut-être que les autorités étatiques ne font pas confiance parce qu’on est désorganisés. Peut-être que c’est leur discours ou pas’’, a-t-il déploré. Mais il estime qu’il est temps que les gens ‘’se retrouvent et parlent d’une seule voix’’ comme ça se fait dans les grands pays comme la France avec le Mouvement des entreprises de France (Medf).

MARIAMA DIEME

 

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