L’Astuc crie à la censure
‘’Non à la censure’’. C’est le cri du cœur lancé par l’Association sénégalaise des utilisateurs des Tic (Astuc) à quelques heures du vote du projet de loi n°28/2018 portant Code des communications électroniques. Le vote aura lieu aujourd’hui, après la séance plénière portant vote du projet de budget 2018 du ministère de la Communication. Pour Ndiaga Guèye et ses collaborateurs, si la nouvelle loi est adoptée, ‘’ce sera la fin d’un Internet libre et ouvert au Sénégal. Désormais, c’est la censure’’.
En fait, contrairement à l’argumentaire du gouvernement qui justifie sa décision par un souci de régulation de l’Internet, l’Astuc voit d’autres motivations. ‘’En réalité, c’est un cadre légal pour censurer Internet qui est mis en place, à la veille de l’élection présidentielle de février 2019. Et ses décrets d’application ont déjà été élaborés pour une application immédiate de la loi après promulgation’’, avancent ces utilisateurs du Net. Ils estiment que ‘’désormais, la transparence de la présidentielle est menacée et Internet devient une arme politique au service des autorités’’. Aussi, l’Astuc est-il d’avis que les ‘’opposants politiques, les organisations de la société civile, les lanceurs d’alertes, journalistes, etc., sont tous en danger’’.
Dans la même veine, l’Astuc souligne que l’adoption, par le gouvernement, du projet de loi et son vote par les députés confirment que les autorités sénégalaises ne placent pas la question du respect des droits humains et libertés fondamentales des citoyens dans le secteur des Tic au cœur de la politique numérique de ce pays.
Face à cette menace qui pèse sur la démocratie et la liberté d’expression, l’Astuc déclare qu’il appartient maintenant aux citoyens sénégalais de tirer toutes les conséquences des décisions des autorités qui sont contraires aux intérêts du Sénégal.