Publié le 30 Jul 2012 - 21:51
DIAGNOSTIC DE L'ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE

Une charte de la déconcentration pour casser l'omnipotence de Dakar

 

C’est une réforme globale de l’Etat que les administrateurs civils proposent pour sauver un mammouth atteint de plusieurs maladies dont la moindre n'est pas l'omnipotence de Dakar qui abrite 75% des agents et ressources budgétaires de l'Administration.

 

L’Administration sénégalaise va mal. Des structures non justifiées poussent comme des champignons au moment où la mal gouvernance est érigée en règle générale. Si on ajoute à ce diagnostic sombre dressé ce week-end par les administrateurs civils, «l'incohérence déconcertante» des découpages administratifs, avoir des inquiétudes devient pertinent. Seule une réforme globale de l’Etat peut alors venir à bout de ce malaise. C’est la conviction profonde qui s’est dégagée de la conférence de l’Amicale des administrateurs civils du Sénégal (AACS) sous le thème : ‘’Les politiques de réforme de l’Etat : quelles ruptures pour un Sénégal émergent’’.

 

Plusieurs dysfonctionnements empêchent l’administration d’avoir un ‘’rendement optimal’’ face aux critères d'exigence publique et de performance, a dit d’emblée le président de l’AACS, Ibrahima Guèye. La mal gouvernance qui s’est installée dans l’administration invite l’Etat à plus d’efficacité dans ses interventions. D'où l'urgence d'une réforme qui permettrait aux populations bénéficiaires de tirer profit de la puissance publique sans en être souvent des victimes. Mais «depuis quelque temps, c’est le paradoxe total, regrette Ibrahima Guèye. Les découpages administratifs sont suivis de contestations qui ont même débouché sur des morts d’hommes’’. Le président de l'AACS a également fustigé la mal gouvernance dans l’administration qui débouche sur «les gaspillages inexpliqués de nos faibles ressources».

 

Administrateurs civils, élus locaux et représentants du secteur privé se sont tour à tour penchés sur les maux qui gangrènent le milieu. Par rapport à l’absentéisme dénoncé récemment par le président de la République, les administrateurs civils ont appelé au respect des règles d’éthique et de déontologie existantes. ‘’Pour être désormais crédibles, les réformes publiques doivent justifier d’un impact économique mais aussi d’un impact social’’, a averti le conseiller en Organisation, Alioune Sarr, auteur d’un exposé sur le thème : ‘’Etat des lieux et perspectives de réforme de l’Etat’’.

 

Dakar concentre 75% de l’Administration sénégalaise

 

Dans sa communication sur ‘’la réorganisation de l’Etat : enjeux et perspectives d’une nouvelle gouvernance territoriale’’, le préfet de Kaolack, Baye Oumy Guèye, a fait état de la nécessité de réduire la disparité entre la capitale et les autres régions du pays. Dakar concentre en effet 75% des ressources budgétaires et 75% des agents de l’Etat, ce qui condamne pratiquement la plupart des autres régions à l'indigence administrative. Cette distorsion a poussé les administrateurs civils à souhaiter la mise en place d’une ‘’charte de la déconcentration’’. Un instrument dont le but est de permettre ‘’de répartir les compétences entre l’Etat central et l’échelon territorial pour une meilleure prise en charge de la demande sociale dans les régions de l’intérieur’’, a expliqué le préfet de Kaolack. A l’issue de la rencontre, un mémorandum sera remis au président de la République.

 

AMADOU NDIAYE

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