Des femmes sonnent la révolte
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A Kolda, des femmes ont envahi, ce lundi 8 juin, l’arbre Moussa Baldé et la préfecture pour réclamer des vivres de secours. Elles dénoncent une magouille, du favoritisme, du clientélisme et une politisation de la distribution de l’aide alimentaire dans la commune de Kolda. Le souci est que les quotas sont faibles par rapport aux nécessiteux.
La tension était palpable, hier matin, dans les rues de la commune de Kolda, à cause de l’aide alimentaire initiée par le gouvernement, dans le cadre du Programme de résilience à la Covid-19. Aux quartiers Doumassou, Bel-Air, Zone Lycée, Gadapara, Saré Moussa, etc., l’aide a pollué l’atmosphère. D’autant plus que seuls quelques ménages sur 200 ont bénéficié des kits alloués. Ce qui est inacceptable, aux yeux de certaines femmes qui ont mis en place le collectif Mon riz, On ne ‘’riz’’ pas. ‘’Nous avons donné nos noms aux délégués de quartier. Nous avons souffert pendant ces trois mois de restriction. Au moment du partage des vivres, nous sommes zappées par les membres des commissions de distribution. Ce n’est pas normal. Nous voulons des vivres, rien que des vivres’’, ont exprimé ces femmes avec amertume.
Elles fustigent la manière dont le ciblage a été fait dans certains quartiers. Partout dans la commune, la revendication est la même. Il a fallu la médiation du préfet de Kolda et certains délégués de quartier pour calmer les ardeurs. Une commission consensuelle sera mise en place pour voir si les non-bénéficiaires pourraient avoir satisfaction.
Ainsi, dans la commune de Kolda, la distribution des vivres fait grincer des dents. Les délégués de quartier rencontrés soulignent que le recensement des familles vulnérables éligibles à l’aide alimentaire destinée aux impactés de la Covid-19 est une patate chaude entre leurs mains. Ce recensement, soulignent-ils, fait naître des craintes chez ces populations pour la distribution. ‘’Même si les critères d’éligibilité ont le mérite d’être clairs, il faut reconnaitre que ce recensement se heurte à des difficultés. La première, c’est que les quotas fixés par les autorités sont faibles par rapport aux ayants droit. Conséquence : les personnes préposées aux opérations de recensement ont du mal à faire l’arbitrage. Qui prendre et qui éliminer ? Une chose est sûre, on ne peut pas inscrire tout le monde’’, dit-on.
EMMANUEL BOUBA YANGA