Les impactés victimes des scandales fonciers
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Voilà 5 ans que les impactés des démolitions de la cité Tobago courent derrière une indemnisation. Ces victimes ne veulent pas faire les frais des controverses et accusations de bradage du foncier soulevées ces derniers jours. Elles demandent la poursuite des opérations de terrassement et de bornage des sites de substitution qui leur ont été accordés.
L’écho médiatique des malversations et autres scandales fonciers du moment a alerté les victimes des démolitions de la cité Tobago. Elles ont convoqué, hier, une conférence de presse pour alerter le président Macky Sall et lever tout équivoque quant à leur dossier. ‘’Nous sommes en règle. Nous avons obtenu des autorisations de lotir, mais subitement, on a entendu des gens malintentionnés qui essaient de semer la zizanie, en disant que le président de la République a demandé au directeur des Domaines de tout arrêter. Chose qui nous a alertés. Cela nous inquiète, car on ne veut pas que les gens mélangent les choses, pendant qu’on parle du littoral, de Mermoz et autres. Nous demandons au président de ne pas écouter ces personnes. Qu’il continue de nous aider, car il sait qu’on a besoin de ces sites. On a trop attendu. Cinq ans, ce n’est pas rien et je crois le président et ceux qui gèrent ce dossier sont des pères de famille. Construire et voir sa maison anéantie n’est pas chose facile à accepter’’, a soutenu le président du collectif des victimes, Mbaye Thioye.
Aujourd’hui, ces derniers s’interrogent sur les lenteurs notées depuis quelque temps. Surtout qu’elles coïncident avec la polémique sur le foncier sénégalais. L’amalgame est, de leur point de vue, acté. Ils n’excluent pas l’implication du journaliste Madiambal Diagne qui ne voudrait pas couler seul. ‘’Une situation qui a du mal à passer, puisque, entre-temps, la presse a fait état d’intentions prêtées aux autorités de remettre en question les droits acquis au prix d’énormes sacrifices et de privations. Toutes choses qui font que le collectif des victimes de la cité Tobago est prêt à reprendre la lutte jusqu’au recouvrement total et complet des droits acquis depuis l’audience accordée par le président de la République’’, poursuit-il.
En effet, un site de substitution leur a été offert entre Ngor et Ouakam, mais les actions de terrassement et de bornage n’ont pas démarré. C’est en juin 2015 que la gendarmerie a procédé à la démolition de plusieurs habitations (l’équivalent de 300 parcelles) pour des raisons de non-conformité avec les normes de sécurité aéroportuaire (aéroport de Yoff). Les habitants ont affirmé n’avoir reçu aucune sommation. Cinq ans après, les victimes demandent le respect des droits acquis. Selon leur président, une marche de protestation pourrait être organisée, si rien n’est fait pour éteindre cet amalgame et démarrer les travaux de construction.
EMMANUELLA MARAME FAYE