La préférence nationale à l’heure du partenariat public-privé
Le Conseil économique et social a ouvert sa première session extraordinaire de l'année 2012 avec un débat sur le modèle partenariat public-privé, mais surtout la question de la préférence nationale.
C'est en l'absence de son président, Ousmane Masseck Ndiaye (alité depuis quelque temps) et du gouvernement que le Conseil économique et social (CES) a tenu hier, sa première session extraordinaire de l'année 2012. Cette session s'est penchée sur le partenariat public-privé. Une réflexion à laquelle l'expertise de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) a été mise à contribution à travers son Directeur exécutif, Mor Talla Kane. Ce dernier a démarré son exposé par une clarification des concepts ‘’partenariat public-privé’’ qui est un mode de collaboration qui réunit les entreprises publiques et privées pour un objectif commun. D’après lui, c’est un instrument nouveau qui contient des pièges qui résident le plus souvent dans l'environnement des affaires et dans le cadre juridique.
‘’On ne peut pas faire le Sénégal sans les Sénégalais’’
Dans un contexte mondial marqué par une crise multidimensionnelle occasionnant une raréfaction des ressources au niveau international, il reste persuadé que l'État ne peut plus à lui seul tout faire. Et il est contraint de nouer des partenariats avec le secteur privé. Un partenariat public-privé qui passe inéluctablement, d'après lui, par l'optimisation des dépenses publiques, le respect des délais pris dans les contrats, une revue des textes juridiques pour qu'il y ait plus de transparence dans les contrats et une préférence nationale. Sur ce dernier point, il précise qu'on ne pourra jamais se développer en mettant à l'écart les principaux artisans qui créent la richesse et les emplois. ‘’On ne peut pas faire le Sénégal sans les Sénégalais’’, insiste-t-il.
Dans le même sillage, la conseillère Ngoné Thioune soutient que ‘’les faussaires de notre économie sont ceux qui privilégient les étrangers et bloquent les nationaux’’. ‘’Mais on ne peut pas confier la sécurité nationale par exemple à des nationaux qui n'ont aucune expertise’’, fait noter Momar Ndao. ‘’La sécurité des Sénégalais, c'est d'abord l'emploi et on ne peut pas en créer sans les PME sénégalaises’’, lui rétorque son collègue Amadou Tidiane Wane.
En arbitre, Mortalla Kane intervient pour dire qu’il faut ‘’absolument que les entrepreneurs sénégalais puissent avoir leur place dans l'environnement des affaires. Ils n'ont pas les moyens certes mais ce n'est pas une raison de les laisser en rade dans la construction nationale’’. Il précise toutefois que la préférence nationale, c’est donner à des Sénégalais méritants la possibilité d'accéder aux marchés publics.
ASSANE MBAYE