Abdou Karim Sall annonce l’application effective des sanctions
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Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a fait le point, hier, des opérations menées dans le cadre du retrait des emballages plastiques. Vu la persistance de la problématique, le ministre compte désormais sanctionner.
Trois mois après l’entrée en vigueur de la loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques, le ministère de tutelle a établi, hier, un bilan. Ce sont, au total, 62 tonnes de produits plastiques qui ont été saisies, au cours des 73 sorties des équipes du ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Il s’est agi, selon Malick Diouf, chef des opérations, de sensibiliser les commerçants tout en leur proposant des alternatives. Cela, au travers de campagne média, en jouant sur l’affectif, le cognitif et le conatif. ‘’Nous avons également utilisé des spots et émissions radios qui ont permis une communication interactive avec la population. Les descentes sur le terrain ont été réalisées par des caravanes de sensibilisation, dans le souci d’impliquer les leaders d’opinion, les chefs religieux et coutumiers. On a surtout travaillé avec les influenceurs. Toute la communication a été axée sur les dangers’’, a-t-il détaillé.
En effet, la pollution plastique impacte négativement les trois secteurs phares de l’économie sénégalaise, à savoir la pêche, l’agriculture et l’élevage. Les déchets plastiques appauvrissent le sol et empêchent les plantes de grandir. Par ailleurs, ces fragments de plastique ingérés par les ressources halieutiques se retrouvent dans les assiettes. Et les bêtes, dans le domaine de l’élevage, peuvent mourir après avoir ingéré des sachets plastiques.
‘’Ces opérations ont permis de mettre hors des circuits de commercialisation des produits plastiques prohibés et de sensibiliser les populations sur la nécessité de changer leurs modes de production et de consommation, pour mettre un terme à la pollution plastique. Car, celle-ci constitue une grande menace pour les générations actuelles et futures. Cette loi qui traduit la volonté du président de la République du Sénégal a pour ambition de contribuer au programme ‘Zéro déchet’, en réduisant les déchets plastiques et, d’autre part, permettre à chaque citoyen sénégalais de jouir de son droit à un environnement sain. Un droit assorti de l’obligation de protection de l’environnement’’, a déclaré le ministre Abdou Karim Sall. Selon qui, malgré tous les efforts, le marché continue d’être approvisionné.
De ce fait, le ministère compte sévir. ‘’Les opérations vont se poursuivre sans faiblesse aucune. En plus des saisies menées jusque-là, les sanctions pénales prévues par la loi seront désormais appliquées. Les constats d’infraction seront communiqués au parquet pour que des poursuites judiciaires soient engagées à l’encontre des contrevenants’’, ajoute-t-il.
Des consultations sont prévues les jours à venir, pour faciliter la collecte et le recyclage des bouteilles en plastique. Une action qui devrait créer des opportunités d’activités économiques et d’emplois verts. L’autorité : ‘’Nous devons agir maintenant, car différer encore l’action ne fera qu’empirer la situation. Si nous ne faisons rien, notre culpabilité sera engagée face aux dégâts écologiques, économiques et sanitaires énormes dont souffrent déjà les populations et les écosystèmes naturels dont dépend notre survie.’’ Elle appelle tous les acteurs (services techniques de l’Administration, populations, commerçants, industriels) à se conformer à la loi et à faire preuve ‘’d’écocitoyenneté et de sens des responsabilités pour soutenir les efforts du gouvernement’’.
Depuis hier, la deuxième phase de la campagne d’information et de sensibilisation sur la pollution plastique est officiellement lancée.
EMMANUELLA MARAME FAYE