Publié le 25 Jul 2020 - 15:36
LUTTE CONTRE LA COVID-19

Les non-dits des dangers d’une immunité collective

 

L’idée émise, par certains experts, de laisser le virus circuler pour qu’un maximum de personnes soit infecté, n’est pas partagée par le Dr Ibou Guissé. Il estime qu’il y a de graves dangers autour de cette immunité collective.

 

Beaucoup de techniciens de la santé ont développé la théorie de l’immunité collective, afin de créer des anticorps pour lutter contre le coronavirus. Pour ces derniers, on doit laisser le virus circuler pour que le maximum de personnes puisse le choper. Mais selon le docteur Ibou Guissé, il y a de graves dangers autour de cette immunité collective.

Il faisait, hier, une communication intitulée ‘’Informations générales sur la Covid-19 : communication de risque’’, au cours d’un atelier de formation organisé par le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) à l’intention de l’Association des journalistes santé, population et développement (Ajspd).

A son avis, pour que cela arrive, il faut que 12,5 millions de Sénégalais soient atteints de la maladie, soit un taux de 70 à 90 % de la population. ‘’Parmi ces malades, il y aura combien de personnes vulnérables qui vont aller en réanimation ou mourir de la Covid-19 ? Les personnes âgées ont un système immunitaire moins robuste, moins adaptatif, car produisant moins de globules blancs et s’emballe rapidement pour devenir inflammatoire. De plus, elles vivent souvent avec des comorbidités. Ce qui les rend fragiles. Elles ont aussi une mobilité assez réduite et sont très fréquentées par des membres de leurs familles’’, fait savoir le Dr Guissé.

Pour lui, dans les messages de sensibilisation, il faut faire comprendre surtout aux jeunes qu’ils doivent protéger ces personnes, en ne transportant pas le virus dans les maisons.

Par ailleurs, le représentant du directeur du Sneips, lors de la cérémonie d’ouverture, a fait remarquer que le même problème va se produire chez les personnes qui ont des maladies chroniques.

 

Le déni et la stigmatisation, les deux autres virus à combattre

Autre problème soulevé est qu’à ce jour, le Sénégal s’approche des 10 000 cas de personnes touchées par la Covid-19. Ce, après avoir enregistré son premier cas de la maladie à coronavirus, le 2 mars dernier. Cette situation a plongé le pays dans une crise sanitaire. Laquelle doit être conjuguée à une communication de crise qui n’est pas du tout maîtrisée, selon les autorités sanitaires.

C’est pourquoi, souligne le Dr Guissé, l’atelier organisé par le CNLS sur ‘’La Covid-19 : le déni, la stigmatisation et la discrimination’’, contribue à la lutte, par la diffusion d’une bonne information sur la pandémie. Mais également de renforcer les journalistes sur l’évolution du coronavirus.

Le représentant de la secrétaire exécutive du CNLS, Docteur Safiétou Thiam, d’expliquer : ‘’Au Sénégal, le nombre de cas augmente chaque jour, avec son cortège de morts. Cette tendance risque de continuer, surtout avec l’augmentation des cas de transmission communautaire, facteurs par excellence de la propagation rapide de la pandémie. Mais le gouvernement a déployé des efforts pour endiguer cette pandémie, à travers le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Lesquels risquent d’être annihilés à cause d’un certain nombre de comportements et d’attitudes au sein des communautés dont certains membres semblent ne pas mesurer la gravité de la situation.’’

Il s’agit, notamment, rappelle-t-il, de la discrimination dont sont victimes le plus souvent les personnes infectées de la Covid-19 et le déni de l’existence même de la maladie. Toutefois, il a laissé entendre que ces deux phénomènes, qui prennent leur source dans la communauté, doivent être combattus par une approche communautaire.

VIVIANE DIATTA

 

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