Publié le 30 Jul 2020 - 18:03
BLOQUES AU MAROC DEPUIS LE 16 JANVIER 2020

Un quarantaine de Sénégalais enfin en route pour retrouver leur pays

 

L’angoisse a laissé la place à l’espoir, pour les Sénégalais qui avaient entrepris de rentrer par la route. Après plusieurs mois de galère, ils ont réussi à traverser hier la frontière maroco-mauritanienne. 

 

Cela faisait plus de six mois que Serigne Cheikh Sarr et ses compagnons étaient bloqués au Maroc, sur leur chemin de retour au Sénégal. Depuis le 16 janvier, lui et ses compatriotes vivaient constamment dans l’angoisse et désespéraient de retrouver leurs familles laissées au Sénégal. Sentant venir la fermeture des frontières entre les Etats, avec la propagation de la pandémie de coronavirus en Afrique et dans le monde, ils avaient entrepris un périple par voie terrestre pour rejoindre le Sénégal. Mais c’est un véritable cauchemar qu’ils ont vécu dans le royaume chérifien.

‘’On a essayé de rallier le Sénégal durant tout ce temps, mais l’on nous en a empêché. C’est au niveau d’une station-service, à Dagmar, à 80 km de la frontière entre le Maroc et la Mauritanie, que l’on était retenu. Nous avons passé un mois là-bas, étant laissés à nous-mêmes pour tout. Nous n’avions aucune assistance alimentaire, médicale, logistique ou autre’’, témoigne-t-il.

Ils étaient 20 Sénégalais inscrits sur une liste de chauffeurs bloqués au Maroc et détenant un document selon lequel le consulat du Sénégal au Maroc a délivré une attestation de déplacement dérogatoire, à la date du 22 juin 2020, au motif de ‘’rapatriement de ressortissants sénégalais bloqués au Maroc organisé par le gouvernement sénégalais et les autorités marocaines’’. Le consul général du Sénégal à Casablanca, Massamba Sarr, y certifie que le déplacement des personnes sur cette liste, ‘’entre Casablanca et la frontière maroco-mauritanienne, ne peut être différé ou organisé sous autres formes et est indispensable à la continuité des services du consulat général dans la cadre de la lutte contre la propagation du virus Covid-19’’.

Munis de leur précieux sésame, ils se sont présentés à Dagmar, espérant passer la frontière sans problème. Mais une fois sur place, ils se sont heurtés à l’intransigeance des forces de sécurité marocaines qui ont refusé de les laisser traverser. La raison en était que les douaniers réclamaient une confirmation de l’attestation de déplacement dérogatoire par le consulat général. Ce que ces compatriotes ne parvenaient pas à avoir.

Une impasse qui a duré plus d’un mois à Dagmar, comme l’a confirmé Serigne Cheikh Sarr, lorsqu’il lançait un cri de détresse sur les réseaux sociaux : ‘’Nous passons nos journées et nos nuits dans des voitures. Nous souhaitons simplement passer la fête en famille. C’est tout ce que nous demandons. Nous supplions les autorités sénégalaises de nous venir en aide.’’

Pour ces compatriotes, cette situation était d’autant plus incompréhensible que le 27 juillet passé, 260 Mauritaniens avaient été autorisés à rentrer chez eux, convoyés par des bus climatisés. De plus, 19 Ivoiriens de passage sur cette frontière, avaient également réussi à traverser, laissant en rade les Sénégalais.

Toutefois, sur la page Facebook du consulat général du Sénégal à Casablanca, l’on pouvait lire ce message posté depuis le 4 juillet : ‘’Le consulat général a appris qu'il y aurait des convois de Sénégalais qui se dirigent vers la frontière maroco-mauritanienne. A cet égard, le consulat rappelle à l'attention de la communauté qu'aucune frontière n'est ouverte aux Sénégalais et invite tous les compatriotes à rester chez eux et respecter scrupuleusement les décisions des autorités locales.’’

Une note qui explique peut-être le malentendu entre ces compatriotes et les douaniers marocains pour qui, leur attestation de déplacement dérogatoire est un faux document. Hier, 18 autres Sénégalais avaient rejoint cette position, en provenance de Dakhla, dans l’espoir de rentrer chez eux pour passer la fête de Tabaski en famille.

Mais tout est bien qui finit bien. Aux dernières nouvelles, ces Sénégalais ont pu traverser la frontière maroco-mauritanienne, après une intervention de l’ambassadeur du Sénégal au Maroc et des services consulaires de Casablanca. Plus qu’un jour pour espérer arriver à temps, même si avec les mesures sanitaires imposées aux nouveaux arrivants, il n’est pas dit qu’ils parviendront à passer la Tabaski en famille.   

Lamine Diouf

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