Mineurs grévistes et policiers, au moins 30 morts
Les forces de l'ordre ont tiré sur un groupe de mineurs à la mine de platine de Lonmin, à Marikana en Afrique du Sud, jeudi 16 août. Ce vendredi, le ministère de la Police annonce plus de 30 personnes tuées dans ces affrontements. Les syndicats en dénombrent 36. En grève depuis vendredi dernier en raison de revendications salariales, les mineurs n'ont pas fait qu'affronter la police. Des tensions entre deux syndicats ont aussi rendu la situation très tendue. Le président Jacob Zuma s'est dit extrêmement attristé et a appelé au calme.
La fusillade a été brève mais très intense. Des images montrent des policiers faire feu en direction des manifestants. Certains s'effondrent dans un nuage de poussière. Jeff Mphahlele, secrétaire général du syndicat Association of Mineworkers and Construction Union La police avait planifié tout ça. Ils ont tué des innocents. Pour nous, la faute repose sur la direction de Lonmin. Dans un communiqué, les forces de l'ordre assurent avoir riposté pour se protéger. Un groupe de manifestants en possession d'armes à feu aurait attaqué les policiers. L'ANC et d'autres partis politiques ont demandé à ce qu'une enquête soit ouverte pour savoir exactement qui est responsable d'un tel bain de sang.
En grève depuis une semaine, les mineurs de Lonmin réclament d'importantes augmentations de salaires. Jeudi, la direction de la mine leur a demandé de reprendre le travail, menaçant de licencier les récalcitrants. Face au refus de la foule de se disperser, la police a alors tiré des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, puis a utilisé des canons à eau avant de tirer à balles réelles. Lonmin affirme que la grève a déjà coûté six jours de production à Marikana, soit 300 000 tonnes de minerai. L'entreprise estime désormais improbable d'atteindre son objectif annuel de production de 750 000 onces de platine.
Rfi