Une nouvelle feuille de route pour faire face aux défis
Afin d’aboutir à un changement de comportement et de paradigme en ce qui concerne la gestion des changements climatiques, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a lancé hier une nouvelle feuille de route : la Contribution déterminée au niveau national.
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l’Accord de Paris, en son article 4, insiste sur les efforts nécessaires à mettre en œuvre par les pays signataires, afin de maintenir l’augmentation de la température mondiale à moins de deux degrés. Ces actions constituent la Contribution déterminée au niveau nationale (CDN) dont la mise en œuvre a été lancée hier par le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Au Sénégal, elle repose sur la séquestration de carbone et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (l’atténuation), sur l’ensemble des actions permettant aux communautés et aux écosystèmes d’être résilients face aux aléas climatiques (l’adaptation) et enfin sur un renforcement des capacités ainsi qu’un transfert de technologie.
‘’Nous avons une CDN qui est officiellement la feuille de route de l’Etat du Sénégal en matière d’environnement, après un travail mené avec tous les acteurs. Cette feuille de route prévoit, d’ici 10 ans, de réaliser l’ensemble des actions d’adaptation et d’atténuation pour un budget global de 13 milliards de dollars dont 8,7 milliards pour l’atténuation et 4,3 milliards pour l’adaptation. C’est une CDN assez ambitieuse. J’invite les acteurs pour que la même démarche qui a prévalu lors de l’élaboration soit mise en œuvre pour sa concrétisation’’, a déclaré Abdou Karim Sall.
La CDN prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 7 % à 29 %, d’ici 2030, en partant de la situation de référence de 2010.
En 2023, les parties impliquées devront rendre compte à la communauté internationale de l’état d’avancement des actions. D’après le ministre, la Contribution déterminée au niveau national, fruit d’une coproduction, ne pourra être une réalité que par la concertation, le consensus et l’appropriation.
‘’Mon département ne ménagera aucun effort’’
Contrairement à ce que beaucoup pensent, le changement climatique et ses répercussions négatives sont déjà une réalité au Sénégal, surtout que les aléas pluviométriques ont été identifiés comme l’un des facteurs compromettant l’atteinte des objectifs du PSE.
‘’Mon département, en ce qui le concerne, ne ménagera aucun effort pour optimiser les ressources disponibles, aussi bien au niveau interne qu’externe, afin d’obtenir des résultats vérifiables et mesurables. Cette exigence de transparence et de redevabilité est un défi qui nous interpelle tous pour réussir cette entreprise’’, ajoute l’autorité.
A ce jour, dix projets dans le cadre de la CDN ont été approuvés par le Fonds vert climat pour un montant de 150 millions de dollars US. La tutelle compte accentuer ‘’le reboisement durable et inclusif du territoire’’, afin de séquestrer des milliers de tonnes de carbone et lancer des projets d’adaptation à Gorée et à Saint-Louis, comme c’est le cas sur les corniches Est et Ouest.
L’un des scénarios de changements climatiques prévoit une hausse globale de 1,7 à 1,45 degrés, à l’horizon 2035 au Sénégal, une baisse de la pluviométrie de 89 mm en moyenne, ainsi qu’une élévation du niveau marin (1 m) qui risque de détruire les mangroves.
EMMANUELLA MARAME FAYE