L’hôpital Dalal Jamm aura son UGME et PMA dans 12 mois
L’hôpital Dalal Jaam de Guédiawaye aura son Unité de greffe de moelle épinière (UGME) et de la Procréation médicalement assistée (PMA) dans un an. La pose de la première pierre du bâtiment d’un montant de 1,5 milliard devant les accueillir, a eu lieu hier.
Les études réalisées par les équipes du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont montré une nette augmentation de la prévalence des cancers du sang avec 25,3 cas par an, toutes hémopathies malignes confondues. Cette augmentation de la prévalence est liée à une meilleure connaissance de ces pathologies, du fait de la présence de ressources humaines qualifiées avec un diagnostic de qualité.
Cependant, selon toujours ces mêmes études, la prise en charge de cancers, à l’heure actuelle, est limitée à la chimiothérapie conventionnelle associée à la radiothérapie. Bon nombre de ces cas de cancer du sang bénéficient d’un traitement palliatif, du fait de l’absence de la greffe de moelle au Sénégal : c’est le cas spécifique des leucémies aiguës avec une mortalité de 95 %, en l’absence de la moelle osseuse. C’est ce qui explique les évacuations sanitaires dans d’autres pays à infrastructures adaptées, voire plus équipées, pour une meilleure prise en charge.
Pour mettre un terme à ces évacuations sanitaires, le gouvernement du Sénégal a décidé de construire, au niveau de l’hôpital Dalal Jaam de Guédiawaye, une unité de greffe de moelle épinière et de la procréation médicalement assistée. D’un coût de 1,5 milliard, cette unité est la première du genre au Sénégal et dans la sous-région. Elle aura pour principal objectif de voir les patients sénégalais être traités sur place, mais aussi d’accueillir ceux des pays limitrophes, pour une meilleure prise en charge. Elle devrait être sur pied dans un an.
D’ailleurs, le ministre de la Santé, venu présider hier la pose de la première pierre du bâtiment devant abriter cette unité, a exhorté les entreprises chargées des travaux de respecter des délais de réalisation. ‘’J’espère vivement que nous nous retrouverons, tous ici, très prochainement, dans 12 mois, à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de ces unités de greffe de moelle et de procréation médicalement assistée’’, a souhaité Abdoulaye Diouf Sarr.
Réduire la fracture sanitaire
Il a fait savoir, par ailleurs, que la mise sur pied de ces importants projets relève de la volonté du président de la République de renforcer le plateau technique des structures sanitaires, à travers la réalisation d’infrastructures de qualité et l’acquisition d’équipements modernes, sans oublier les ressources humaines, pour répondre de manière satisfaisante aux besoins des populations.
Pour soigner les maladies du sang, selon Abdoulaye Diouf Sarr, la greffe de moelle osseuse est l'un des traitements efficaces les plus prisés. En effet, selon lui, près de 80 % des greffes de moelle osseuse sont réalisées pour traiter certaines formes de cancer comme les leucémies, les lymphomes ou les myélomes. ‘’En l’absence de la greffe de moelle osseuse, beaucoup de patients atteints de cancer comme les leucémies aiguës meurent, car n’ayant pas les moyens d’une prise en charge à l’étranger.
Fort sensible aux différentes sollicitations en vue d’une prise en charge dans les pays occidentaux ou magrébins, le président de la République a autorisé le ministère de la Santé et de l’Action sociale à développer ces activités de haute spécialité. L’ambition du chef de l’Etat est de réduire la fracture sanitaire et de faire du Sénégal un carrefour médical de pointe disposant de technologies de dernière génération et offrant des services de pointe comparables aux standards internationaux’’, a soutenu M. Sarr.
Avec l’unité de procréation médicalement assistée (PMA), d’après le ministre, sans heurter les traditions et la culture sénégalaise, des familles disloquées ou vivant des drames pour cause d’infertilité et dont les foyers ressentent l’absence d’enfant, pourront ainsi retrouver le sourire.
En effet, l’infertilité du couple est reconnue par l’OMS, au même titre que les autres pathologies, comme une maladie et un problème de santé publique. Elle est bien présente dans les pays en voie de développement, où près de 15 à 30 % des couples seraient touchés, contre 5 à 10 % en Europe. ‘’De nombreux couples qui, dans l’impossibilité d’avoir une descendance, vivent en silence un véritable drame social. Les plus nantis se font prendre en charge à l’étranger à des coûts extrêmement élevés. Ce qui n’est pas le cas des couples ayant des moyens modestes. La mise en place de cette unité de PMA dans le système public permettra aux couples sénégalais légalement mariés et atteints d’infertilité d’accéder aux techniques d’assistance médicale à la procréation.
Après l’inauguration de l’IRM et du scanner, la construction de ces deux unités de soins de pointe vient relever considérablement le plateau technique de l’hôpital Dalal Jamm, un des fleurons du parc hospitalier sénégalais’’, a poursuivi M. Sarr. Selon qui le gouvernement, à travers son département, met tout en œuvre pour que les services offerts par Dalal Jamm correspondent à ceux d’un établissement public de santé de niveau 4. C’est un défi qu’ils peuvent, selon lui, relever, avec la contribution de l’ensemble des acteurs de l’hôpital.
CHEIKH THIAM