La tutelle veut anticiper dans la prise en charge
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Le directeur du Cous, Docteur Alioune Badara Ly, annoncé, hier, ce que tout le monde redoutait : après la Tabaski, toutes les régions ont enregistré une hausse du nombre de cas de Covid. La tutelle veut anticiper sur la prise en charge des cas qui vont s’aggraver de jour en jour.
La diffusion du point quotidien sur l’évolution du coronavirus au Sénégal a repris, hier, officiellement, au ministère de la Santé et de l’Action sociale. A cette occasion, le directeur du Cous, Alioune Badara Ly, a partagé une analyse de la situation épidémiologique, en tenant compte de l’évènement important que fut la Tabaski.
‘’Toutes les régions ont enregistré une hausse du nombre de cas durant la semaine qui a suivi la Tabaski. C’est à cette période que nous avons commencé à observer une légère hausse, même si nous n’avons pas atteint le niveau enregistré pendant la Tabaski. Si nous comparons les chiffres obtenus au mois de juin à ceux du mois de juillet, le nombre de cas cumulé a été multiplié par 9 et ceci n’est pas sans expliquer les difficultés que nous avions tous notées dans la prise en charge de la pandémie’’, déclare le Dr Ly.
Selon lui, cela montre ‘’la nécessité, pour eux, d’anticiper sur la prise en charge des cas et en particulier des cas graves sur l’ensemble du territoire’’. C’est, dit-il, ce qui justifie cette anticipation qui a été mise en œuvre par tout le ministère de la Santé, pour échanger de manière très étroite avec l’ensemble des autorités administratives, les médecins-chefs de région (MCR).
‘’Nous avons atteint un pic de 99 décès’’
‘’Pour les cas graves, nous continuons d’observer une hausse continue. Cette semaine en cours, nous sommes déjà à 63 cas, comparée à la semaine dernière où nous avions noté 57 cas graves. Cela fait six semaines consécutives que nous enregistrons une augmentation successive du nombre de cas cumulé, chaque semaine. Nous avons atteint un pic de 99 décès, la semaine passée. Entre les deux dernières semaines écoulées, nous avons eu une augmentation de 68 % du nombre de décès que nous avons enregistré au niveau du pays’’, informe-t-il.
Par ailleurs, rappelle le Dr Ly, ‘’quand on parle de cas graves, on ne peut pas ne pas évoquer l’oxygène. La prise en charge des cas graves nécessite une forte consommation en oxygène, mais aussi, il y a d’autres intrants qui sont nécessaires à la prise en charge des cas graves’’, souligne-t-il.
C’est dans ce sens que les gaziers sont intégrés dans le CNGE. Selon lui, toutes les 48 heures, Abdoulaye Diouf Sarr rencontre ces gaziers pour faire le suivi. Malgré ce partenariat, le ministère de la Santé a passé une commande de 35 centrales dont les deux premières sont attendues le 12 août et destinées en priorité aux CTE de Dalal Jamm et de Fann. Elles devraient pouvoir aider à absorber les gaps qui peuvent exister et dus à cette forte demande d’oxygène pour soigner les patients qui en ont besoin.
Grosse tension sur les lits à Dakar
Ainsi, il révèle que la tension en lits reste élevée, en particulier à Dakar. ‘’ C’est la raison pour laquelle l’ensemble des structures du ministère, y compris le groupe opérationnel que nous dirigeons, est en train de réfléchir pour voir comment, chaque semaine, augmenter les capacités litières’’, informe-t-il. Aujourd’hui, elles tournent en moyenne entre 90 et 100 lits, chaque semaine.
Sans mettre de gants, il déclare que ‘’la situation épidémiologique reste aujourd’hui assez tendue. Ce n’est pas pour faire peur aux Sénégalais, mais, pour leur demander encore une fois de renforcer les mesures barrières et d’aller se faire vacciner. La vaccination reste la solution pour faire face à cette pandémie’’.
D’ailleurs, informe le docteur Marie Khemesse Ngom, il y a des stratégies de proximité un peu partout dans la ville de Dakar, mais également, dans les autres régions du pays.
Aida Diène