Un individu ‘’crache’’ sur le crucifix
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Hier matin, la paroisse Notre-Dame des Victoires de Diourbel a été victime d’actes de profanation commis par un individu non encore identifié.
Hier, la traditionnelle messe de 6 h 30 mn, à la paroisse Notre-Dame des Victoires de Diourbel ne s’est pas déroulée comme prévu. Et les fidèles présents ne sont pas prêts de l’oublier de sitôt. Un homme s’est introduit sous le hangar qui sert d’espace de culte provisoire au niveau du presbytère, en pleine messe, pour ensuite cracher sur le crucifix. L’individu, armé d’un couteau, a, selon les témoins, proféré des injures à l’endroit du prêtre présidant la messe, des fidèles et religieux présents sur les lieux, en leur demandant de sortir de l’église.
‘’C’est avec terreur que nous avons commencé aujourd’hui la messe du matin (6 h 30 mn) à la paroisse Notre-Dame des Victoires de Diourbel. Dès le chant d’entrée, un gars de grande taille, musclé, qui n’a pas l’apparence d’un fou, est entré dans le lieu de célébration en nous disant : ‘Sortez de ce lieu. Vous êtes des païens. Vous allez brûler en enfer.’ Quand je l’ai interpellé en l’invitant à sortir, il m’a répondu sèchement par la négative’’, relate le vicaire de la paroisse, l’abbé Raphaël Faye à nos confrères de Fidelspot.
Toujours selon son récit, l’homme a demandé aux paroissiens de se convertir à l’islam. L’agresseur est ensuite sorti pour sonner indéfiniment les cloches ‘’avec mépris’’.
Interpellé par un paroissien, le vigile et un policier présents au moment des faits, l’homme a blessé l’un d’entre eux au cours de l’altercation. Finalement, il a pu quitter les lieux, avant l’arrivée de la police qui a procédé à des constats. Une plainte a été déposée.
Si le Sénégal a longtemps été cité en exemple en termes de cohabitation islamo-chrétienne, force est de constater que ces dernières années, des événements du type ont été recensés et invitent à la réflexion. ‘’Je confirme les faits. Il faut vraiment revenir au calme et redoubler de vigilance. Ce qui est arrivé à Notre-Dame des Victoires peut bien se produire dans d’autres paroisses, n’importe où au Sénégal. En général, les messes de 6 h 30 polarisent moins de 20 personnes et ce sont presque toutes des personnes âgées, en plus des religieux. Je pense qu’il a pris le temps de choisir l’heure, parce qu’il savait qu’il n’y aurait pas de jeunes à l’église. Raison pour laquelle il a eu le courage de poser cet acte’’, explique une paroissienne, la mort dans l’âme.
Selon M. C. Samb, l’individu rodait autour de l’église depuis un bon moment. Elle exhorte les catholiques et les responsables de l’église à renforcer la sécurité sur les paroisses : ‘’Entourons nos prêtres et soyons à leurs côtés, qu’on ne les laisse pas seuls. Il faut plus de vigilance sur nos paroisses, on ne s’attendait pas à ça, vraiment. Gardons nos lampes allumées et que la lumière de Dieu éclaire cet individu qui a osé cracher sur le crucifix.
Nous sommes meurtris et dépassés par les événements, mais nous restons fermes dans la foi. Ils ne nous effraient pas. Nous sommes prêts à mourir pour Jésus. C’est l’occasion d’interpeller les autorités diocésaines sur l’urgence de la construction de notre église. Nous avons fait tous les efforts possibles, mais toujours rien. On a donné tout ce qu’on nous a demandé. Que les entrepreneurs viennent terminer les travaux pour qu’on puisse rejoindre notre église. Nous ne sommes plus en sécurité. L’agresseur a choisi une heure à laquelle beaucoup de fidèles ne viennent pas, car les quartiers sont éloignés de l’église et beaucoup n’ont pas de moyens de rallier l’église.’’
EMMANUELLA MARAME FAYE