Deux morts, quatorze rescapés et une trentaine de portés disparus
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Malgré les mesures draconiennes de sécurité mises en place par les autorités pour empêcher l’émigration clandestine, le phénomène continue toujours dans nos côtes maritimes, avec son lot de catastrophes. Une cinquantaine de clandestins à bord d’une pirogue, partie de la commune de Gandiole (département de Saint-Louis), pour rallier les côtes espagnoles, s’est renversée en haute mer, quelques heures après son départ.
Les jeunes sont toujours prêts à tout pour rejoindre clandestinement l’Europe. Malgré les nombreux graves accidents recensés en haute mer, ils continuent encore de nourrir le désir d’aller voir ailleurs. Hier, les populations du Nord se sont réveillées sous le choc, en apprenant le naufrage dans les côtes saint-louisiennes d’une pirogue de migrants clandestins partie du village de Gandiole. A en croire des sources sécuritaires, une cinquantaine de passagers se trouvaient à bord. Malheureusement, ils ont eu des ennuis techniques, quelques heures après leur départ et l’embarcation s’est renversée faisant 2 morts repêchés par les secours et beaucoup de voyageurs clandestins portés disparus.
‘’Nous avons été informés dans la matinée qu’une pirogue remplie de clandestins voulant se rendre en Europe s’est renversée en haute mer. C’est ainsi que tous les services de sécurité concernés ont été mobilisés pour leur porter secours. Mais malheureusement, les dégâts étaient faits. On a recensé de nombreuses victimes dont des corps sans vie et des portés disparus. Toutefois des vies ont été sauvées, puisque 14 passagers clandestins en vie ont été ramenés sur la terre ferme et les recherches se poursuivent. Parmi les rescapés, la majeure partie est issue de la Langue de Barbarie », a déclaré le lieutenant Ameth Sow de la Marine Nationale.
Dès la diffusion de la nouvelle, les populations de la langue de Barbarie ont pris d’assaut les abords du port polonais, pour vérifier les identités des victimes. D’ailleurs, il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour contenir la nombreuse foule. « C’est ma fille qui a vu l’info sur les réseaux sociaux et, depuis deux jours, son frère n’est pas rentré. C’est pourquoi, je suis venu vérifier. Mais, on nous a refusé l’accès du port. De nombreuses familles de la Langue de Barbarie sont aujourd’hui dans l’inquiétude. Peut-être, si on avait accès aux rescapés, ils allaient dire avec qui ils ont voyagé », se désole le vieux Mody Teuw.
Pour le moment, les autorités avancent tout ignorer de l’origine de l’accident, mais soutiennent que les initiateurs du voyage seront traqués et poursuivis. Il faut signaler qu’il y a plus d’un an, Saint-Louis avait enregistré plus de 20 jeunes morts dans des conditions similaires au large de Dakar. Comme quoi les nouveaux programmes d’emploi des jeunes mis en place par le gouvernement sont loin de décourager les milliers de jeunes à braver l’océan Atlantique. Cette immensité d’eau devenue un vrai mouroir.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)