Publié le 1 Sep 2021 - 23:33
ZLECAF - ACCES MARCHE MONDIAL

Le Sénégal face aux challenges de la normalisation

 

L’accréditation et la certification sont des procédures extrêmement coûteuses, mais restent essentielles pour les pays en matière de commerce, notamment d’exportation. Au Sénégal, malheureusement, les défis restent encore à relever pour l’équipement des laboratoires de normalisation ou de certification. C’est ce qu’a relevé, hier, le chef de Division de métrologie, Ibrahima Sarr, lors d’un atelier.

 

Elément essentiel pour l'exportation, la qualité ou la norme est évaluée par les organismes évaluateurs de la qualité qui doivent, à leur tour, être, selon le directeur de la Métrologie, renforcés en compétence pour jouer leur partition dans le domaine de l’évaluation de la conformité des produits et services locaux.

Ibrahima Sarr, qui s’exprimait hier, face à la presse, lors de l’atelier de formation des laboratoires d’analyses et d’essai sur les exigences de la norme ISO 17025, estime que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est une ‘’raison de plus’’ de se battre pour avoir des produits conformes. ‘’Aujourd’hui, nous sommes dans une compétition mondiale et la Zlecaf en est une illustration. Ce qui veut dire que d’ici quelques années, en principe, nos produits doivent circuler librement au-delà du continent africain et le Sénégal doit se préparer à cette grande compétition. Pour cela, il faut avoir une infrastructure de qualité, à niveau, pour mieux assurer la compétition. Les laboratoires, au Sénégal, sont assez équipés.

Toutefois, c’est vrai que le secteur de l’accréditation demande énormément de moyens et sachant que nous sommes dans un pays sous-développé, nous avons beaucoup de difficultés pour avoir des laboratoires aux normes. L’accréditation et la certification sont des procédures extrêmement coûteuses. Malheureusement, tous les laboratoires n’ont pas les moyens d’y parvenir’’, dit M. Sarr qui est par ailleurs le chef du Projet d’appui à la conformité métrologique des produits et services pour la facilitation des échanges au Sénégal.

Cependant, le chef de Division de la métrologie du ministère du Commerce reconnait que les compétences ‘’sont là’’ et le projet métrologie avait dans son objectif mis en place un dispositif qui va permettre à ces laboratoires d’atteindre la plénitude de leur fonctionnement, en faisant des formations pour les acteurs. ‘’Au niveau des laboratoires agroalimentaires, c’est souvent des laboratoires qui sont dans les entreprises elles-mêmes qui font de l’autocontrôle. En dehors de cela, il y a des laboratoires comme le Laboratoire national d'analyses et de contrôle (Lanac) du ministère du Commerce qui joue un rôle très important dans l’évaluation de la conformité de nos produits alimentaires. Il y a aussi le laboratoire de l’ESP et celui de l’université de Dakar qui sont les laboratoires phares. Le Lanac est accrédité à la norme 17025. Il est en train de se préparer pour un deuxième périmètre d’accréditation à la vitamine A et B. Pour le BTP, il est important pour la conformité de nos ouvrages. Il faut nécessairement une bonne évaluation. Malheureusement, dans les régions, il n’y a pas assez de laboratoires. Notre pays est ainsi structuré. L’essentiel des activités phares se trouvent à Dakar’’, renchérit-il.

Le coordonnateur de l’Unité nationale de mise en œuvre du cadre intégré renforcé (Unmocir), Amadou Ba, admet aussi que la performance de l’infrastructure qualité, qui est une clé de la compétitivité des produits et services sénégalais, est ‘’gage d’un meilleur accès’’ au marché international. C’est pourquoi il a souligné qu’en droite ligne des objectifs du projet, ils ont estimé ‘’très urgent’’ l’accompagnement de l’Association sénégalaise de normalisation (ASN) et la politique de qualité du Sénégal.

Un secteur qui connait une évolution très rapide

En adoptant la politique nationale qualité, d’après le directeur général de l’ASN, le Sénégal se donne les moyens de ‘’promouvoir’’ la qualité des biens et services produits au Sénégal, à travers la mise en place d’un système national de certification de conformité des produits aux normes. ‘’Les activités de certification de produits et services connaissent en ce moment une évolution très rapide et nécessitent un renforcement des capacités des laboratoires.

Dans son nouveau plan stratégique et le plan d’action de la politique nationale de la qualité, l’ASN a initié plusieurs programmes de certification dans différents secteurs d’activité. Ce qui nécessite une mise à niveau des acteurs de mise en œuvre. Le développement de la certification de conformité des produits sénégalais aux normes nationales va permettre, dans le cadre de l'intégration économique africaine et la stimulation du commerce intra-africain avec la mise en place de la Zlecaf, de bien positionner nos produits sur le marché unique africain’’, affirme El Hadj Abdourahmane Ndione.

De plus, le DG de l’ASN note que la certification va permettre de rassurer le consommateur sur la qualité des produits sur le marché et d’avoir un critère de choix. ‘’Je ne doute pas un seul instant que l’engagement sans faille qui vous anime et le dévouement pour le développement de la certification de produits dans notre pays qui vous caractérise, vous permettront de comprendre les éléments fondamentaux d’un système de management des laboratoires ; de connaitre les exigences de la norme ISO 17025 ; d’acquérir les concepts, approches, méthodes et techniques permettant de mettre en œuvre un système de management des laboratoires’’, témoigne M. Ndione.

Il convient de souligner que cet atelier s’inscrit dans la mise en œuvre du volet ‘’Evaluation de la conformité’’ qui est une composante essentielle de la Politique nationale de la qualité (PNQ) adoptée par décret 2017 - 461 le 21 mars 2017 et dont l’objectif fondamental est ‘’d’asseoir une infrastructure nationale qualité (INQ) de niveau international’’ apte à soutenir le Plan Sénégal émergent (PSE).

MARIAMA DIEME

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