SECTEUR DE LA PÊCHE
Les dangers qui guettent le Sénégal*
Cette situation actuelle que nous vivons dans le secteur de la pêche, si l'on ne prend pas garde, elle mettra en danger les eaux sous juridiction sénégalaise. Pour moi, je ne peux pas ne pas dénoncer ce qui est devenu la plus mauvaise des pratiques, qui non seulement risque de nuire profondément aux eaux sous juridiction Sénégalaise, mais va aussi affecter sérieusement l'économie du Sénégal.
Rien ne m'échappe dans ce secteur de la pêche. On a beau sonner l'alerte, cela ne leur empêchera pas de faire ce qu'ils ont envie de faire, rien que pour des intérêts inavoués. C'est vraiment triste pour un pays comme le Sénégal. Ils le font de manière délibérée tout en sachant bien qu'ils portent un grand tort à tout un peuple.
Ce n'est peut-être pas le ministère le plus important, mais il fait partie de ceux que je considère comme étant parmi les plus importants pour le développement rapide du Sénégal et capable en plus d’apporter une réponse, de manière très consistante, à la résorption de l'emploi.C'est du réel, j'ai appris à bien connaître ce secteur de la pêche. Juste pour vous dire combien ce secteur est important, et combien il est riche. Y résister pour être un bon gestionnaire, à ce patrimoine très riche, reste très difficile. Je répète, un secteur très riche, qui englobe la plus grande richesse de ce pays, le seul qui peut produire des milliards par jour. Dommage, la nouvelle formule mise en place pour l'obtention de la licence par le ministère, avec ce rajout aux documents à fournir pour l'obtention de la licence, vient de nous dévoiler la vraie facette que nous découvrons ensemble. Le mot a été prononcé et a retenti partout : « je ne donne pas de licences aux bateaux chinois ».
Les bateaux qui aujourd'hui pêchent dans les eaux sous juridiction sénégalaise, je dis bien sont de nationalité chinoise. Ils ne sont pas sénégalais et ne le seront jamais, car ils n'ont pas renoncé à leur nationalité. Le plus grave dans tout ça, ils pêchent avec la licence de demersale profonde, signée par le ministre actuel. Ce que nous avions toujours dénoncé et combattu avec l'accord avec l'union européenne pour mettre fin à ce qui n'est rien d'autre qu'une fraude légalisée depuis deux mille six (2006), après la fin des accords. Aujourd'hui, on n’entend pas parler de licences de pêche pélagiques dans ce secteur. On peut même les compter.
Ils les mettent hors course, pour ne pas attirer l'attention sur cette mascarade avec ces licences dont le nombre reste méconnu. On suspend les bateaux qui ont cette licence et qui sont bien de nationalité sénégalaise, comme les quatre Moonika qui ont bien une licence de pêche de pélagique. Pour renouveler cette licence, voilà le motif qu'on leur colle, une déclaration des captures sous-évaluée et une pêche INN. Les bateaux qui font actuellement cette pêche INN sont ceux qui sont entrain de piller les eaux sous juridiction sénégalaise. Attention, on nous signale 30 bateaux en provenance de la Chine en direction du Sénégal pour pêcher avec la même équipe qui aujourd'hui gère ces bateaux chinois.
J'ai assisté à cette passation de service entre madame le ministre Aminata Mbengue Ndiaye et le ministre actuel. Tout un espoir était né ce jour au travers de son discours, je retiens un mot quand il a dit aux personnels de ce ministère « tenez-vous prêt, c'est dans vos bureaux que je vais prendre le thé ». Le constat est là, ce ministère est devenu une maison mortuaire. Aujourd'hui, tout ce que nous avions combattu est devenu pire. Les chinois, nous les avions combattus avec Omar Gueye pour les licences signées dans le cadre d'une coopération avec la Gambie. Aujourd'hui, ce sont les mêmes licences qui refont surface avec plus d'astuces cette fois, on considère ces bateaux comme des sénégalais pour cette licence qui ne devait pas être donnée n'importe comment.
Ce spécimen de licence qui est servi aujourd'hui à certains bateaux chinois qui sont considérés comme Sénégalais et qui n’ont jamais renoncé à leur nationalité vont se photocopier et se distribuer à beaucoup de bateaux chinois. Il a raison Monsieur le ministre de dire qu'il n'a pas signé de licences pour des bateaux chinois, que se sont des bateaux sénégalais. Arrêtons de jouer avec le peuple Sénégalais, s'il y a vraiment une pêche INN c'est bien celle-là. Aujourd'hui, rien ne nous empêche de croire que les cinquante-deux bateaux chinois qui ont été renvoyés du Sénégal ne sont pas en train de pêcher avec cette licence. Le nombre risque de dépasser de loin les cent bateaux. Ils vont se concentrer dans la zone commune au détriment des deux pays.
Oui, des licences ont été belles et bien signées à des bateaux que je considère de nationalité chinoise. Ils seront incontrôlables. Voilà une des raisons pour lesquelles le Sénégal sera indexé pour la surexploitation des espèces. Les merlus, une espèce qui était autorisé dans le cadre de l'accord de pêche avec l'union européenne qu'à titre expérimentale rien que pour deux bateaux, ce produit venant du Sénégal inonde le marché européen.
Tout ce produit est pêché au Sénégal par cette multitude de bateaux chinois et soit disant sénégalais qui détient une licence de pêche de demersale profonde au détriment du peuple du Sénégal. Voilà pourquoi ce grand silence du groupe qui gère ces bateaux chinois. Nous venons de comprendre la raison de cette fête organisée par ce groupe qui a offert un vieux bateau pour une immersion. Voilà la raison de ce grand changement brusque qui prévaut dans ce ministère. Nous y reviendrons plus amplement. Pour le moment, nous sommes dans le volet pêche. Toutes ces dérives notées dans ce secteur de la pêche nous conduisent aujourd'hui vers des lendemains incertains. Combien de personnes vont en faire les frais ? Il y a de quoi s'inquiéter.
L'espoir qu'on avait en ce ministère a fondu comme neige au soleil. Si j'attire l'attention des Sénégalais, c'est parce que c’est un devoir pour moi de le faire. Ce n'est pas parce qu'ils sont les meilleurs et c'est dommage. C'est toujours la déception. Nous prions à l'Etat du Sénégal et leur faisons savoir que ce secteur regorge de cadres du secteur capables d'apporter la réponse, qui mérite une très grande réflexion pour le choix des hommes, pour une gestion durable de la ressource. Nous demandons solennellement au Président de la République, le retrait de toutes ces licences de pêches profondes. Cette dotation n'est truffée que de magouille.
Alassane Ba
Secrétaire général des défenseurs de la mer
Tel: 771723896
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