Publié le 11 May 2022 - 08:54
INVESTITURES AUX LEGISLATIVES AU SEIN DE WALLU

Ces raisons qui expliquent l’éloignement de certains responsables

 

Selon certaines confidences, certains responsables que l’on croyait de premier plan ont été écartés ou mis dans des positions éloignées sur la liste nationale, parce que, très proches de certains dissidents ou jouant un rôle trouble avec le régime.

 

Au Parti démocratique sénégalais, le mal est plus profond que beaucoup peuvent le penser. Derrière les frustrations vivement exprimées sur la place publique par certains responsables, se cacherait un véritable malaise dans les rangs de l’ancien parti présidentiel. Selon certaines sources, les locales passées ont aidé à bousculer bien des certitudes dans le parti libéral. Et certains, parmi les émissaires de l’époque, accusés à tort ou à raison d’avoir fait capoter la grande coalition de l’opposition aux locales, en paieraient encore les pots cassés. ‘’En vérité, certains ne voulaient pas qu’il y ait une coalition avec Yewwi. Ils avaient tout fait à l’époque pour qu’il n’y ait pas cette alliance. Pour les législatives, tous ceux qui avaient cette étiquette de vouloir saboter l’alliance ont bien été isolés’’, confie un responsable libéral.

Dans tous les cas, certains n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement sur la place publique. C’est le cas de Mayoro Faye, secrétaire national en charge de la Communication qui a décidé de geler ses activités et de Serigne Cheikh Mbacké, actuel président du groupe parlementaire liberté et démocratie. Investis respectivement à la 19e et à la 13e place, ils ruent dans les brancards et crient à la trahison. Mais au-delà de ces personnalités qui occupent l’actualité, d’autres continuent de ruminer leur colère dans leur coin, de manière un peu plus stoïque. Nos sources donnent le cas de Dr Cheikh Dieng, ancien maire de Djiddah Thiaroye Kaw et mandataire national adjoint. Investi à la 37e place, l’environnementaliste arrive difficilement à avaler cette couleuvre, soutiennent certaines sources.

Si à certains on reproche un double-jeu, une certaine proximité avec des dissidents du PDS comme Oumar Sarr et El hadji Amadou Sall, pour d’autres, on a encore du mal à comprendre les raisons de leur éloignement. C’est le cas de Doudou Wade que l’on ne trouve pas sur les listes, ni départementales ni nationales. Pendant ce temps, le porte-parole muet du Parti, Tafsir Thioye, ne figure pas sur les 30 premières places, tout comme Abdoulaye Racine Kane, adjoint au directeur de campagne Lamine Thiam et non moins ancien directeur de cabinet du tout puissant ministre d’Etat Karim Wade. Tous ont vu l’hémicycle s’éloigner pour les prochaines élections législatives.     

Autre curiosité des investitures au Parti démocratique sénégalais, il est de coutume de voir les patrons des instances transversales comme la Fédération des cades, l’UJTL… dans les positions députables sur la liste nationale. Cette fois, aussi bien le président de la Fédération des cadres que le patron des jeunesses libérales ont été investis à des positions un peu éloignées. Investi à la 17e place, Frank Daddy, président de l’UJTL, préfère dédramatiser : ‘’On se félicite des investitures, malgré le fait qu’on est à la 17e place. Dans le passé, les personnes qui incarnaient ce poste étaient souvent investis à des positions députables. Je peux en citer Toussaint à la 11e position, Modou Diagne Fada qui n’était pas sorti des 10 premiers, de même que Aliou Sow… Malheureusement, je viens de faire l’exception. Mais, on le prend avec philosophie, on est prêt pour le combat. Je ne suis pas dans les meilleures places, mais, Aicha Bakhayokho qui est une jeune étudiante est à la sixième place et je m’en réjouis.’’

Interpellé sur la sortie de ses camarades Mayoro et Cheikh Mbacké, il rétorque : ‘’Je regrette ces sorties. Ce sont des gens qui ont eu tous les privilèges du parti. Et quand on leur accordait ces faveurs, on en privait d’autres. Je pense donc que ce n’est pas parce qu’on estime avoir été lésé qu’on doit claquer la porte. Il faut rester dans le parti et se battre. C’est comme s’ils n’étaient obnubilés que par ces postes. Et cela ne doit pas être le soubassement de notre engagement politique.’’

La seule chose à déplorer dans les investitures, c’est l’absence des jeunes, qui sont les fers de lance des partis. ‘’Sur une liste de 53 personnes, il n’y a que trois jeunes, mais, c’est de l’intérieur que nous le contestons. Je le répète, la présence d’Aicha est un lot de consolation, mais, j’estime que c’est un peu insuffisant. Mais, c’est difficile de choisir, il faut le reconnaitre. On s’en remet donc aux choix qui ont été faits’’, lance le jeune responsable libéral.

YEWWI ASKAN WI

Avenir Sénégal Bi Nu Begg parle de trahison

A l’instar de Wallu Senegaal, à Yewwi également, la frustration gagne du terrain. Et à des niveaux insoupçonnés, des voix commencent à s’élever. Mécontente, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg a publié, hier, un communiqué pour fustiger un manque de respect. Les camarades de Dr Cheikh Tidiane Dièye, ami proche de Sonko et Président du Conseil départemental de Ziguinchor, expliquent les raisons de leur colère. ‘’Le Secrétariat national exprime sa totale désapprobation face au procédé inique et injuste utilisé lors de la constitution des listes des candidats de Yewwi Askan Wi, qui a eu pour résultat de reléguer le Dr Cheikh Tidiane Dièye et Mme le ministre Ndèye Fatou Diop Blondin aux 28e et 29e place sur la liste nationale contre toute attente’’, dénoncent les contestataires.

Pour la plateforme, les critères retenus pour faire les investitures ont été bafoués pour faire la place aux critères du copinage et des intérêts partisans, remettant au goût du jour des pratiques politiques que les Sénégalais avaient vomi. Selon les camarades de Dr Dièye, si les critères avaient été respectés, des membres de second rang et des leaders qui avaient présenté des listes parallèles aux locales, n’auraient jamais passé devant Dr Dièye et Mme Blondin. Malgré ce qu’ils qualifient de trahison, ils tiennent à réaffirmer que cela ne saurait les dévier du chemin. ‘’Le Secrétariat, disent-ils, reste persuadé que toutes les trahisons du monde ne sauraient entamer son élan…’’, lit-on dans le document.

Au-delà de la plateforme, d’autres ruminent leur colère, mais avec moins de bruit. Une source proche des responsables de Pastef s’est étonné de l’éviction du lieutenant de Sonko, Ousseynou Ly, même des suppléants sur la liste de Dakar. Certains n’ont pas hésité à mettre tout sur le dos de Khalifa qui a surtout placé ses hommes. Proche de Khalifa, le maire de Grand-Yoff lui n’a pas eu à bénéficier de ces faveurs. Investi comme suppléant, il a tout bonnement préféré refuser et se désister.  

MOR AMAR

 

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