Des concerts de klaxons et de casseroles pour ‘’sonner’’ la fin du régime de Macky Sall
Les leaders de Yewwi Askan Wi entendent poursuivre la lutte pour exercer leurs droits à manifester et à dénoncer l’invalidation de leur liste proportionnelle en vue des Législatives du 31 juillet 2022. Dans cette optique, Ousmane Sonko et Cie comptent organiser une grande manifestation le 29 juin et un concert de klaxons et casseroles à partir du 22 juin 2022, afin de faire plier le régime de Macky Sall.
Si la stratégie de ‘’confinement’’ des leaders de Yewwi Askan Wi dans leur domicile afin de les empêcher de rallier la manifestation interdite à la place de la Nation (ex-Obélisque) semble avoir grippé la capacité de mobilisation de l’intercoalition Yewwi-Wallu, les responsables de Yaw ne comptent pas se faire surprendre une deuxième fois.
Hier, à l’occasion de la Conférence des leaders de Yaw, les responsables de cette coalition ont affiché leur ferme détermination de poursuivre la lutte contre le régime de Macky Sall qualifié de liberticide, violent, intolérant et meurtrier. Dans la même foulée, le leader du Pastef annonce la couleur et déroule son plan d’action de mobilisation populaire afin de pousser le régime à reconsidérer la décision de la Cour constitutionnelle qui a invalidé la liste de l’intercoalition Yewwi-Wallu en vue des élections législatives.
‘’Il n'y aura que deux possibilités le 29 juin : soit Macky m'arrête, soit il me tue’’, a déclaré d’entrée Ousmane Sonko qui s’empresse d’ajouter que la lettre d'information sera déposée ce lundi même (NDLR : 20 juin 2022).
‘’Je peux vous assurer, quelle que soit la réponse des autorités, on va marcher et je ne vois pas ce qui pourra m’empêcher de sortir cette journée’’, s’est-il exclamé. Poursuivant son propos, le maire de Ziguinchor indique que cette nouvelle mobilisation se fera à travers la ‘’formation de pôles au Sud, au Nord, dans d’autres pôles à travers le Sénégal’’ et qui démontre à la face des Sénégalais que le 17 juin n’était qu’un avant-goût de ce que la rue va lui faire subir ces prochains jours. ‘’J’appelle la population à organiser des manifestations spontanées dans toutes les localités, de jour comme de nuit. J’invite aussi les populations à s’organiser dans chaque quartier, commune et département pour manifester de manière régulière. Je suis sûr que si les manifestations persistent, le régime de Macky Sall pourrait tomber. Mieux, nous demandons aux Sénégalais d’organiser un concert de casseroles et de klaxons toutes les soirées, entre 20 h et 20 h 10, pour marquer leur désapprobation des agissements de Macky Sall’’, clame-t-il avec force.
De son côté, le président de la Conférence des leaders de Yaw, Khalifa Sall, indique que ce nouveau plan d’action s’inscrit dans la volonté de faire libérer les leaders de l’intercoalition, à savoir Dethié Fall, Ahmeth Aidara, Mame Diarra Fam et Guy Marius Sagna appréhendés et placés sous mandat de dépôt à la suite des manifestations interdites du 17 juin par un pouvoir intolérant, violent et meurtrier. ’’Le régime de Macky Sall a emprisonné 200 otages à l’issue de la journée du 17 juin, parmi lesquels on peut citer des responsables précités qui sont dans les geôles de Benno Bokk Yaakaar. Ce sont des combattants de la liberté qui ont été emprisonnés sous des prétextes fallacieux (sic). Je pense que ces otages ont pour but de faire pression sur nous pour qu’on renonce à notre combat, mais c’est peine perdue, la lutte continuera tant que les droits fondamentaux des Sénégalais seront bafoués par un régime liberticide’’, vocifère l’ancien maire de Dakar.
Yewwi Askan Wi annonce la saisine de la justice nationale et internationale contre l’État du Sénégal
La Conférence des leaders a aussi décidé de porter la lutte contre les ‘’forfaitures’’ du régime de Macky Sall auprès des tribunaux nationaux et internationaux. ‘’Dès demain, nous entamerons toutes les actions appropriées et utiles ici au Sénégal et au niveau international, pour saisir les juridictions. Nos avocats sont déjà à pied d'œuvre pour porter plainte, mener les enquêtes et poursuivre l'État du Sénégal. Nous saisirons le Haut-Commissariat des Nations Unies au Droits de l'homme et la Cour pénale internationale’’, a déclaré le leader du mouvement Sénégal Avenir Bi Nü Beug.
Poursuivant son propos, Cheikh Tidiane Dièye, membre de la coalition Yewwi Askan Wi, regrette que "les forces de défense et de sécurité qui ont obéi au doigt et à l'œil aux injonctions de Macky Sall, ne peuvent plus cacher la volonté et les actions d'instaurer un pouvoir tyrannique et despotique ici au Sénégal’’. ‘’Des pertes de plus de jeunes Sénégalais à la fleur de l'âge, trois morts de trop. Des morts venus s'ajouter au décompte macabre de 13 autres qui étaient tombés entre février et mars 2021 ici au Sénégal, défendant la démocratie, l'État de droit et les libertés. Ce qui fait 16 morts au moins entre l'année dernière et cette année, du fait des actions, du fait de la volonté, du fait des désirs et l'envie de Macky Sall", accuse-t-il.
Makhfouz NGOM