Publié le 1 Aug 2022 - 16:06
LÉGISLATIVES - PREMIÈRES TENDANCES À YOFF

Deux à zéro pour Seydina Issa Laye Sambe

 

L’ex-ministre de la Santé n’a pas réussi à inverser la tendance des Locales. Une nouvelle fois, Yewwi Askan Wi a gagné haut la main.

 

À Yoff, les premières tendances sont en faveur de Yewwi Askan Wi. Le phénomène de raz-de-marée de cette coalition a touché la localité de l’ex-maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr. Ce dernier, si les tendances se confirment, subira une deuxième défaite infligée par le nouveau maire Seydina Issa Laye Sambe qui a dirigé la campagne de Yaw à Yoff.

En effet, l’ancien ministre de la Santé, candidat investi sur la liste de la coalition présidentielle, n’a pris les devants que dans deux centres : à l’école Elimane Thiaw (Yoff 5) et à l’école 1. Les centres Ababacar Laye, situés à Ouest-Foire, école japonaise, école Diamalaye, école 3, école 2, etc., sont tous remportés par Yaw.

En début de soirée, des partisans de l’opposition étaient dans une ambiance festive, dès les premiers résultats des votes. Malgré une pluie fine, ils sont sortis en masse pour célébrer une éventuelle victoire. Ensuite, une vive violence a éclaté à l’école 2.

En effet, les partisans de Diouf Sarr et ceux de Seydina Issa Sambe en sont venus aux mains. Des échanges de jets de pierres ont été notés pendant plusieurs minutes. De  plus, Mariama Thiaw de Yoff TV a été brutalisée par des talibés de Cheikh Mansour, marabout habitant à Ngaparou, selon ses dires. Ces derniers, partisans de Diouf Sarr, estiment que la télé locale fait de ‘’la propagande’’. Pourtant, la chaîne a eu, lors des Législatives, plus d’invités appartenant à la mouvance présidentielle.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES À YOFF

Faible taux de participation à la mi-journée

Comme dans les autres parties du pays, le taux de participation électorale a été faible, dans la mi-journée d’hier, à Yoff. Puis, il y a eu un sursaut de participation, l’après-midi. Globalement, le vote s’est déroulé dans le calme et la sérénité.

Le soleil n’avait pas encore pointé à l’horizon, quand Daour Diagne, habitant à Yoff Mbenguene, accomplit son devoir civique et citoyen. Vêtu d’une tenue traditionnelle de couleur noire, assortie de sandales en cuir de couleur dorée, il entre à l’école 5 baptisée  El Hadj Elimane Thiaw où se trouve son bureau de vote et en ressort en un temps record. ''Le vote se passe très bien. Je veux que ça continue ainsi. Nous sommes tous de la même famille’’, a dit l’homme à la peau mate, âgé d’environ 65 ans.

Hier, les Sénégalais étaient invités aux urnes pour élire les 165 députés qui vont les représenter à l’Assemblée nationale. ‘’C’est bien de se lever tôt et de remplir son devoir civique et citoyen, puis de rentrer tranquillement chez soi. C’est comme ça qu’il faut faire, si l’on veut changer les choses’’, a dit la dame Sira Wally, la cinquantaine. À 10 h, au bureau de vote 6 de ce centre, sur 7 559 inscrits, il n’y a que 57 votants. C’est dans ce bureau que l’ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr a voté, dès les premières heures du jour.

Cap vers l’autre grand centre de vote : l’école japonaise. Il est 11 h passées, à notre arrivée. La canicule commence à se faire ressentir, mais Nord-Foire est toujours calme, comme lors des jours ordinaires. Il n’y pas encore d’engouement par rapport aux élections locales. Les jeunes, à coup sûr, dorment encore, en ce dimanche.  Après avoir voté, un sentiment de devoir accompli se lit sur le visage du coordinateur de Y en a marre, Alioune Sané. Mais, il regrette le fait qu’il n’y ait pas encore, à cette heure, une grande affluence sur l’étendue du territoire, globalement. ‘’Tout citoyen se doit de voter. C’est une fête de la démocratie. Et c’est une occasion offerte à chaque citoyen de s’exprimer. C’est pourquoi nous avons beaucoup travaillé, en amont, à inciter le citoyen à retirer leur carte pour pouvoir voter’’, a-t-il déclaré. ‘’On espère qu’en début d’après-midi, comme ça a souvent été le cas, les Sénégalais vont sortir pour voter massivement’’.

Teint clair, Mme Sarr  Lissoune Fall croit fermement que ce souhait se réalisera.  Interpellée à la sortie de l’école japonaise, avant qu'elle ne rentre dans sa voiture en compagnie de sa sœur Mme Sow Ramatoulaye, elle soutient : ‘’Les gens viendront. Certains votent dès les premières heures, pour éviter de faire la queue. Ils ne veulent pas rester là et perdre des heures. D’autres, par contre, ne veulent couper leur sommeil pour rien au monde. Ils préfèrent attendre l’après-midi, quand il fera moins chaud.’’

Aux  députés, elle leur demande de défendre l’intérêt des Sénégalais, de les écouter.

Mandataire de la coalition Yewwi Askan Wi au niveau du centre de vote de l’école japonaise, Malang Mané note d’abord que ‘’tout se déroule normalement’’. Même s’il n’y a pas encore une très grande affluence, il souligne que les électeurs viennent au compte-gouttes.

En général, dit-il, les affluences, c’est surtout le soir. ‘’Il est très important qu’on puisse avoir une cohabitation au niveau de l’Assemblée nationale. Ce qui va permettre au moins de contrôler l’action du gouvernement, mais également de pouvoir préparer le terrain par rapport aux élections à venir, en 2024’’, a dit  Malang Mané. ‘’Je pense que les Sénégalais ont déjà une culture démocratique. Ce qui s’est passé lors des élections locales est une confirmation. Parce que, pratiquement, à l’heure de la fermeture des bureaux de vote, il y avait une très grande affluence. On a même été obligé de gérer la foule. Donc, je pense que les gens vont venir’’.

Venu en compagnie d’une dame, Mohamed Habib Sy, la quarantaine, tout élégant dans sa chemise blanche, vient de Nord-Foire. Par rapport au manque d’affluence dans les bureaux de vote, il dit : ‘’Je pense que les Sénégalais sont conscients de la force et de la valeur de la carte et qu’ils vont venir.’’ ‘’Ce n’est pas avec la violence qu’on règle les problèmes. C’est à travers le vote que l’on peut espérer des changements ou des consolidations de ce qui a été déjà fait’’.

Superviseur du Cena,  Amadou Ndiaye note que toutes les dispositions sont prises au niveau des bureaux de vote. De plus, il relève, par rapport  à l’éventualité d’une  pluie, qu’il ne peut y avoir d’impact sur le vote. ‘’Il n’y a pas de crainte, dit-il, parce que toutes les salles sont étanches’’.

BABACAR SY SEYE

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