Le Giaba et l’Ocwar-M font cause commune
La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) constitue l’un des défis les plus complexes auxquels sont confrontés les pays africains. Dans un contexte où le terrorisme gagne, de jour en jour, du terrain, le bras armé de la CEDEAO contre ce fléau veut faire cause commune avec l’Ocwar-M pour réussir ses missions.
Selon le directeur général du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'Argent en Afrique de l'Ouest (Giaba), une étude a été commandée par Expertise France, en collaboration avec le Giaba, en décembre 2020. Dans ce sens, précise Edwin W. Harris, ‘’l'étude faisait partie du projet de l'UE intitulé Organized Crime Response to West Africa-Money laundering (EU Ocwar-M). L'étude visait à évaluer l'état des comités de coordination de la LBC/FT en Afrique de l'Ouest (15 pays de la CEDEAO plus la Mauritanie (pays non Giaba/CEDEAO). Comme mentionné dans les conclusions de l'étude, tous les pays, au plus haut niveau, doivent mettre en place ou renforcer leurs CIM et fournir les ressources appropriées (personnel financier et qualifié ainsi que locaux) pour faire fonctionner les comités’’.
Mais, à en croire le DG, ‘’la plupart des comités sont nouvellement créés ou réorganisés (depuis 2018-2020) et sont incapables de produire/développer leurs processus et procédures internes, ainsi que leurs SOP. Ceux qui ont été en mesure de produire leur stratégie et leur plan d'action ont besoin d'une assistance technique pour opérationnaliser et déployer leurs activités prévues’’. Il renseigne que cela fait partie des multiples raisons qui ont poussé le Giaba et l’Ocwar-M à unir leurs forces, pour aider les IMC/NCC à comprendre leurs rôles et responsabilités dans les États membres.
Il s’agira, d’abord, de ‘’fournir aux délégués IMC/NCC les connaissances fondamentales et la compréhension de l'état des risques de BC/FT/PF dans la région, et comment analyser et proposer des mesures d'atténuation pour initier l'élaboration ou le changement de politiques et d’initier un mécanisme de coordination entre les États membres respectifs IMC/NCC. Fournir une plateforme aux partenaires techniques, pour soutenir les États membres dans la mise en œuvre du plan d'action’’.
Selon Stéphanie Berthomeau, Coordinatrice du projet Ocwar-M, ‘’ce mécanisme de coordination est essentiel pour la définition et la mise en œuvre d’une politique nationale efficace de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Les 15 États membres du Giaba et la Mauritanie disposent tous, désormais, d’un tel mécanisme de coordination’’.
‘’Dans ce contexte, indique la coordonnatrice, le projet Ocwar-M a pour objectif de contribuer à la réduction du blanchiment de capitaux (BC) et du financement du terrorisme (FT) dans les 15 pays de la CEDEAO et en Mauritanie.
Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France, Ocwar-M est l’un des trois projets du Programme de lutte contre le crime organisé en Afrique de l’Ouest avec Ocwar-T (Trafic) et Ocwar-C (Cybersécurité).
Ainsi, l’Ocwar-M va diligenter un diagnostic des dispositifs nationaux de coordination des États membres du Giaba.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)