Les députés de la diaspora posent leurs doléances face à Aïssata Tall Sall
Le budget du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a été adopté, hier, par l’Assemblée nationale. Il a été arrêté à la somme de 72 356 690 396 F CFA.
Les transferts des migrants sénégalais dans l’économie du pays sont estimés à 1 676 milliards F CFA, selon les chiffres de la Banque mondiale. C’est le quart du budget annoncé du Sénégal en 2023, projeté à plus de 6 000 milliards. D’où l’importance de la satisfaction des doléances des membres de la diaspora sénégalaise qui contribuent grandement à l’économie du pays. Hier, lors du vote du projet de budget 2023 du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, leurs représentants ont pourtant relevé un nombre incalculable de doléances face à Aïssata Tall Sall. Et celles qui reviennent le plus sont relatives à la confection de papiers administratifs pour les émigrés dans plusieurs régions du monde.
Ce fut le cas avec Idrissa Baldé. Le député de la diaspora renseigne ‘’qu’il faut quitter Barcelone, dans le sud de l’Espagne, pour aller jusqu’à Madrid pour se confectionner un passeport. L’on perd des heures de travail pour faire ces papiers. Idem en Afrique centrale où tous les compatriotes résidents dans les pays de la région sont obligés de se rendre à Abidjan pour avoir leurs papiers administratifs. Et la traversée des frontières dans ces régions est très pénible, parfois dangereuse’’.
Dans ses réponses, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a assuré que le consulat du Sénégal en Espagne va être déplacé, sur instruction du président Macky Sall, car les Sénégalais sont plus nombreux à Barcelone.
Mais la liste des besoins est loin d’être exhaustive. Le député Mouhamed Daffé a dénoncé, entre autres, les conventions sous-régionales sur la libre circulation des biens et des personnes qui ne sont pas respectées par la Gambie. ‘’Ceux qui vont en Casamance subissent des tracasseries routières lorsqu’ils y passent. On leur fait payer 10 000 F CFA’’. L’honorable Mansour Kébé a rappelé la nécessité de l’assistanat sur le plan judiciaire des Sénégalais de l’extérieur, les droits des ouvriers et femmes de ménage, l’éducation des enfants, le personnel des ambassades.
Cette vision des choses n’est pas partagée par la députée de la majorité Coura Ndiaye dite ‘’Coura Macky’’. La plus yankee des parlementaires estime que très souvent, ‘’nous sommes les fautifs. Nous attendons le dernier moment pour essayer de confectionner nos papiers coûte que coûte et lorsque cela ne marche pas, on tire sur notre gouvernement. C’est également nous qui ne respectons pas les règles établies par la loi de nos pays d’accueil et finissons par nous retrouver en prison. Je prends mon propre exemple, car deux jours après mon arrivée aux États-Unis, j’ai été emprisonnée et c’était entièrement de ma faute’’.
Dans son style bien trempé, Coura Macky a vanté de nombreuses avancées notées dans la diaspora sous la présidence de Macky Sall. Rien qu’avec la pandémie de la Covid-19, rappelle-t-elle, les immigrés ont bénéficié de transferts d’argent de 300 dollars chacun pour faire face à la crise et à des difficultés financières.
L’honorable Ndèye Salata Diop a interpellé Aïssata Tall Sall sur le salaire versé aux épouses des ambassadeurs sénégalais. L’explication est toute simple, selon la ministre : ‘’Il est interdit aux femmes des ambassadeurs d’avoir un emploi rémunéré. C’est pourquoi il leur est accordé un pécule de 500 000 F CFA. Très souvent, il s’agit de cadres supérieurs qui sacrifient leur carrière pour leur famille.’’
En réponse à d’autres interpellations, la ministre a soutenu qu’une convention va être discutée avec la France pour que les travailleurs retraités puissent percevoir leurs indemnités à partir du Sénégal ; que les autorités avaient pris bonne note pour faire rembourser aux pays qui pratiquent le visa payant une partie de l’argent quand le visa n’est pas accordé.
Lamine Diouf