Publié le 29 Dec 2022 - 13:41
LITIGES FONCIERS SUR 80 HA – OPPOSITION DJILAKH-NDINGLER ET SEDIMA

Les habitants de Djilakh déplorent l’attitude Seydi Gassama

 

Le problème foncier qui déchire les populations de Djilakh et de Ndingler, et la Sedima de Babacar Ngom, n’est toujours pas résolu. En effet, malgré l’arrêté préfectoral qui avait demandé aux deux parties de mettre en jachère les terres concernées, en attendant de trouver une solution définitive à ce litige, la tension n’a pas cessé de s’amplifier entre les deux peuples. Et, la société civile est venue entrer dans la danse. Amnesty International a organisé une marche la semaine dernière. Les populations de Djilakh estiment que la démarche n’est pas impartiale. 

 

Les populations de Djilakh et celles de Ndingler se regardent toujours en chiens de faïence, à cause d’un différend autour de 80 ha qui les oppose. La Sedima est au cœur des problèmes.

En effet, ces deux villages se disputent ce lopin de terre qui a été octroyé à la Sedima du célèbre homme d’affaires Babacar Ngom. Les villageois de Ndingler réclament ces terres qu’ils disent avoir cultivées depuis leurs ancêtres. Une thèse battue en brèche par les populations de Djilakh qui estiment que c’est leur patrimoine foncier que l’État du Sénégal a bien octroyé à la Sedima avec un titre foncier.

Depuis plusieurs mois, ce problème n’a toujours pas de solution, malgré l’intervention de plusieurs organisations de la société civile comme le Forum civil ou Amnesty International. Cette dernière a d’ailleurs organisé une marche, la semaine dernière, pour soutenir la population de Ndingler dans ce combat. Une action récusée par les populations du village de Djilakh qui l’assimilent à ‘’un manque d’équité dans le traitement des informations reçues par cette organisation’’.

Ils ont exprimé leur amertume. ‘’Nous ne connaissons pas les intentions de celui qui a organisé la marche. Seydi Gassama et Amnesty International sont devenus des sources de tension pour nous, habitants de Djilakh. Il n’a qu’à enlever le voile. Nous déplorons l’attitude de Seydi Gassama. Amnesty International devrait être impartiale dans ce problème. Une fois qu’il a écouté la population de Ndingler par rapport à ce problème, il devait également écouter les populations de Djilakh pour en savoir davantage, avant de mettre les pieds dans la sauce’’, persifle Aliou Faye.

‘’Nous avons toutes les preuves que c’est lui qui a organisé la marche, en prenant en compte la totalité des charges liées à l’organisation. Nous avons reçu des informations qui nous permettent de l’attaquer par rapport à ça. Maintenant, nous voulons savoir quelles sont ses intentions’’, ajoute Aliou Faye. Qui fait savoir que ces terres-là ont une histoire. Mieux encore, précise le conseiller municipal à la mairie de Sindia, ‘’il y avait un arrêté préfectoral que le vieux Ablaye Dione, appelé ‘Galgor’, a même signé pour délimiter les limites entre la commune de Sindia et celle de Ndiaganiao. C’est ici la limite entre le village de Djilakh et celui de Ndingler’’.

‘’Nous demandons que le droit soit dit’’

À l’en croire, ‘’dans l’arrêté même, il y avait une zone tampon de 15 km vers Ndingler et 15 km vers Djilakh. Personne ne devait empiéter sur cette zone tampon. L’arrêté en question est dans les bureaux du préfet ; les deux sous-préfets des deux communes de Ndiaganiao et de Sindia ont cet arrêté. Nous demandons que le droit soit dit. La commune de Sindia a délibéré sur 300 ha au profit de la Sedima et cette société a respecté toutes les procédures. Cette société a eu un bail. C’est après que ces terres ont été immatriculées par un décret pour les faire passer du registre du domaine national à celui de domaine privé de l’État et ce dernier a pris son patrimoine pour le vendre à la Sedima à qui il a donné un titre foncier’’.

Dans le même cadre, poursuit-il, ‘’nous ne pouvons pas comprendre qu’un arrêté préfectoral puisse être au-dessus d’un décret. C’est pourquoi, jusqu’à présent, ces problèmes existent, car l’État ne réagit pas. Nous ne pouvons pas comprendre la faiblesse de l’État. C’est écœurant. Comment se fait-il que nous ayons respecté toutes les procédures et qu’aujourd’hui on prive la société de travailler ? Il y a le chômage qui est là. Toutes les communes autour de Sindia sont bénéficiaires de ce projet. Beaucoup de personnes travaillent dans cette ferme y compris des jeunes de Ndingler qui gagnent leur vie et qui aident leurs parents’’, assure M. Faye.

Par ailleurs, il estime qu’Amnesty International se trompe de cible. ‘’Par rapport à la plainte qui sera déposée au niveau international, il faut savoir que toute personne a le droit d’en déposer une, mais la plainte doit être au nom de l’État du Sénégal, parce que c’est l'État du Sénégal qui a immatriculé les terres et les a vendues à la Sedima’’, indique-t-il.

Par ailleurs, pour Aliou Faye, ‘’il faut que l’État sache qu’il peut y avoir une guerre entre les deux villages, car le jour où cette société dira qu’elle quitte ces terres, que les populations de Ndingler sachent qu’elles ne mettront pas les pieds ici’’.

Donc, demande-t-il, ‘’pour éviter un bain de sang, l’État n’a qu'à prendre ses responsabilités en demandant à la Sedima d’exploiter la totalité des terres, parce que c’est pour le développement de cette localité’’. Et de continuer : ‘’Seydi Gassama et les autres qui sont derrière lui doivent penser aux populations de Djilakh. Nous n’accepterons jamais que ces terres soient données aux populations de Ndingler. Et nous tenons à préciser que même si c’est par un décret du président de la République, nous ne le ferons pas et nous sommes prêts à y laisser nos vies’’, martèle Aliou Faye.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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