Une candidature pas si mauvaise pour un Sénégal de paix et de stabilité
Beaucoup de sénégalais ne voyaient pas venir la candidature du président Idrissa Seck pour 2024, lequel avait été classé deuxième à l’élection présidentielle de 2019 avec un score très honorable de 20%. Personne ne doute,non plus ,que Ndaamal Cadior est parmi les personnalités politiques les plus chevronnés et les plus rusés dans notre pays.
De ce point de vue, le pseudonyme de Njonborton lui colle très bien, si l’on en juge par l’érratisme de ses nombreuses migrations politiques suivant les saisons, au grès des vents. Nous nous souvenons qu’en 2007, Ndamal Cadior avait quitté Me Wade pour s’unir avec le PS dans la coalition Djamedji et faire volteface le lendemain,après avoir trouvé un nouvel accord avec le pape du Sopi.
Nous nous souvenons également de la coalition formée en 2017 avec Khalifa Sall et d’autres personnalités politiques contre la liste de BBY aux élections législatives, le même Khalifa Sall qu’il retrouve aujourd’hui dans l’opposition. Tout récemment, en 2020, le président Idrissa Seck avait rejoint la coalition BBY à la suite de l’appel au dialogue politique national du Chef de l’Etat, qu’il vient de quitter pour des raisons de sa participation à l’élection présidentielle de 2024.
Nous pensons que la rupture intervenue entre le président de la coalition BBY et le président de REWMI, s’est faite dans la pure tradition républicaine et dans la civilité, rappelant les séparations et entrismes à plusieurs reprises entre le président Abdou Diouf et le Pape du Sopi .Il faut reconnaitre, cependant ,que si la politique est l’art de gérer la cité au sens noble du terme, la tactique et la stratégie se basant sur l’effet de surprise ,existent bel et bien en politique pour atteindre des objectifs électoraux , l’essentiel est ,que ces objectifs rentrent dans la consolidation de l’état de droit , du respect des institutions et des valeurs de la république dans une démarche loyale .
Il y a lieu d’affirmer, s’agissant de la candidature du président Idrissa Séck en 2024, que l’effet de surprise pour les non-initiés a pleinement joué et par ricochet ,a complètement déstabilisé les plans , non pas de l’actuelle majorité qui s’est habituée à la tactique et à la stratégie en politique pour s’accommoder de toute situation en raison de son histoire , mais , plus fondamentalement, des néo opposants qui sont dans le spéctative , l’étonnement et l’attentisme .
Le cadre politique de la coalition BBY est devenu historique de nos jours au vu de son parcours depuis 2009 avec les assises nationales , soit, pendant plus d’une décennie d’existence ,au point que les composantes de cette coalition sont devenues des alliés naturels pour avoir participé à des luttes communes qui ont généré une base programmatique commune de progrès économique et social, de justice sociale et d’équité territoriale .
Nous pouvons comprendre certaines séparations, pour des raisons électoralistes ,de fragments nouvellement arrivées dans la coalition BBY n’ayant pas eu le temps de se solidifier ;Toutefois , le plus important est que ,dans sa déclaration de rupture avec la coalition BBY, profitant de la Korité , laquelle déclaration relève légitimement de sa liberté consubstantielle à l’exercice de la démocratie dans notre pays ,le président Idrissa Seck a fustigé et condamné de façon véhémente cette autre manière violente, irresponsable et anhistorique de faire la politique des néo opposants populistes ,inexperts en l’art .
La meilleure façon de se faire harakiri en politique dans une société démocratique est de cultiver la violence, car, la politique constitue l’anti thèse de la guerre. La contradiction principale ou l’intérêt supérieur du Sénégal reste que le Sénégal qui entre dans l’ère de l’exploitation du gaz et du pétrole , continue son ascension vers l’émergence dans un havre de paix ,au milieu d’un contexte régional, sous régional et international tumultueux où les menaces de déstabilisation de notre pays au plan sécuritaire , économique , environnemental et sanitaire sont de plus en plus prégnantes et constituent les principaux défis à relever de nos jours .
C’est dire , qu’en dépit du fait que Ndamal Cadior quitte la coalition BBY pour devenir le chef de l’opposition, il s’est inscrit dans cette trajectoire de respect des institutions ,de la paix civile et du progrès économique et social dans notre pays(chose la plus fondamentale ), tout en acceptant implicitement et explicitement la candidature de son principal challenger Macky Sall qui en a parfaitement le droit ,en soutenant que seul, le peuple désignera ,en dernière instance ,celui qui aura la charge de diriger le Sénégal pour les cinq prochaines années .