Publié le 10 Jun 2023 - 12:06
FINANCEMENT DE LA CAMPAGNE AGRICOLE 2023-2024

100 milliards de défis à relever

 

Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a présidé, hier, la 39e réunion du Conseil national du crédit (CNC). À la fin des échanges, il a communiqué aux journalistes les différentes conclusions qu'ils ont pu retenir de la session.

 

Pour la première fois depuis 2012, la réunion du Conseil national du crédit (CNC) a été présidée par le ministre des Finances et du Budget. Le CNC regroupe tous les acteurs qui sont impliqués dans le financement de l'agriculture, notamment la banque centrale, des universitaires, l'Administration, la recherche, les producteurs, l'expertise comptable, l'Association des professionnels de banque, l'Association des professionnels des structures de microfinance.

Au sortir de la rencontre, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a révélé que l'objet de cette 39e session a été de faire la situation de l'exécution des 19 mesures phares qui avaient été prises lors du Conseil interministériel consacré à la préparation de la campagne agricole 2023-2024, tenu le 12 avril dernier.

Parmi les conclusions, annonce-t-il, il y a celle qui porte sur les efforts consentis par l'État du Sénégal pour accompagner les producteurs dans le financement de la campagne agricole.

En effet, souligne-t-il, pour la première fois, un montant de 100 milliards a été alloué par le président de la République au secteur de l'agriculture, au titre des subventions des intrants et de l'équipement agricole, pour en faciliter l'accès aux producteurs.

La deuxième conclusion, informe le ministre, concerne le financement de l'agriculture par les banques qui est relativement faible. Il est de l'ordre de 3,3 %, alors que l'agriculture contribue à plus de 10 % à la richesse nationale. Cette faiblesse, explique le ministre, est due à plusieurs facteurs. Le principal, c'est le risque de crédit du secteur de l'agriculture. Mais, rassure-t-il, des mesures appropriées ont été prises pour mitiger ce risque de crédit. "Tout d'abord, les banques se sont engagées, du fait qu'une subvention de 100 milliards est disponible au titre du budget 2024 qui est en cours de préparation et qui sera déposé à l'Assemblée nationale au plus tard le 15 octobre, à accorder des crédits reliés jusqu'à la concurrence de ce montant", renseigne Mamadou Moustapha Ba.

Selon toujours le ministre des Finances, sur instruction du président de la République, la réintégration des fonds de sécurisation du crédit rural dans le budget de l'État, notamment le Fonds de garantie, le Fonds de bonification et le Fonds de calamité, est la troisième conclusion issue des discussions entre les parties prenantes.

En plus de ces différents fonds de sécurisation du crédit rural, ajoute le ministre, les dotations budgétaires du Fonds de garantie des investissements prioritaires seront renforcées pour une meilleure implication du Fongip dans la garantie des financements accordés aux producteurs.

La quatrième et dernière conclusion, indique Mamadou Moustapha Ba, c'est l'adoption du dispositif prudentiel de la Banque centrale à un financement de l'agriculture, puisque le dispositif prudentiel classique appliqué par les banques ne permet pas d'assurer un financement adéquat du secteur de l'agriculture. 

S'agissant du financement des investissements, le ministre des Finances et du Budget a souligné qu'un important programme d'équipements agricoles est en train d'être mis en œuvre par l'État.

"Le renforcement de la résilience économique"

Lors de son allocution d'ouverture des travaux de la 39e réunion du Conseil national du crédit, le ministre des Finances et du Budget a fait savoir que l’objectif principal du gouvernement reste le renforcement de la résilience économique face aux multiples chocs affectant l’économie nationale.

À cet effet, a-t-il révélé, les mesures envisagées par le gouvernement s’articulent autour de quatre axes principaux. Le premier axe porte sur le renforcement de la résilience des finances publiques à travers la mise en œuvre d’une stratégie de consolidation budgétaire et la poursuite des efforts entamés en vue d’améliorer l’efficacité des dépenses de l’État et la transparence dans la gestion des finances publiques.

Le deuxième axe, informe le ministre, concerne les mesures destinées à renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption, y compris le parachèvement des réformes pour améliorer l’information financière et la reddition des comptes publics et sortir le Sénégal de la surveillance renforcée par le Gafi.

L'avant-dernier axe est relatif à la résilience socioéconomique à travers la poursuite des réformes pour améliorer le système de protection sociale et promouvoir le développement du secteur privé. 

 Le quatrième et dernier axe se concentre sur le renforcement de la résilience aux changements climatiques.   

Selon le ministre des Finances et du Budget, ces axes contribuent à l’atteinte des objectifs de l’ambitieux programme du président de la République d’assurer une souveraineté et une sécurité alimentaire de façon permanente et durable pour le Sénégal, à travers un financement adéquat de tout l’écosystème des acteurs des chaînes de valeur agricole.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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