Macky, un modèle d’abnégation et d’engagement patriotique !
Après vingt et un jours de campagne électorale rondement menée à travers le territoire national en 2019, le Président Macky Sall, dont le bilan plaidait largement en sa faveur, ne pouvait que triompher. Il avait fini par écraser ses quatre adversaires en obtenant un score de 58,26% des suffrages valablement exprimés, soit plus de 2,5 millions de voix. A 56 ans, cette victoire nette et sans bavure lui ouvrait les portes d’un quinquennat, consacrant ainsi la continuité du Plan Sénégal Emergent.
Nous avions pu observer de plus prés l’homme, Macky Sall, au cours de ces trois semaines, grâce à notre statut de membre de son équipe de campagne. Nous avons ainsi décelé en lui, le comportement de quelqu’un qui s’élève au-dessus des considérations politiques et partisanes. Ceci a fini de prendre tout son sens quand au sortir du scrutin, il déclare : «…A mes yeux, il n’y a eu ni vainqueur ni vaincu. Et à présent que la campagne électorale est définitivement terminée, je considère qu’il n’y a plus d’électeurs ou de camps marqués par des couleurs et démarquées par des lignes partisanes. Je vois un seul camp : celui du Sénégal. Je vois des Sénégalaises et des Sénégalais qui, ayant librement exercé leur devoir citoyen, nourrissent le désir ardent de rester unis par un destin commun, au sein d’une seule nation. Je vois un seul peuple, animé par un seul but et une seule foi».
Dans le même ordre d’idée, le Président Sall ajoutait : «Je sais que la flamme patriotique brûle en chacun de nous. Et je sais que ce qui nous rassemble, notre commun vouloir de vie commune, est assurément plus fort que ce qui nous sépare. La nation sénégalaise est forte parce que des liens indéfectibles, de parenté, d’amitié et de bon voisinage nous unissent les uns aux autres pour former une Nation indivisible. Nous avons, tous et toutes, le même amour, la même fierté et le même engagement patriotique pour notre pays».
Aujourd’hui, la décision du Président de la République de ne pas présenter sa candidature pour un troisième mandat vient vider un débat qui a tenu en haleine les Sénégalais, depuis le referendum de février 2016. Nous n’avons jamais émis la moindre idée par rapport à cela, sauf en privée, avec des amis et des proches, qui ont demandé notre opinion mais, nous avons toujours considéré que la question était certes pertinente, eu égard, à l’acuité avec laquelle le débat est posé, mais aussi au regard des réponses apportées par les uns et les autres selon les positions politiques défendues sur l’échiquier national. Nous avons toujours été habité par la conviction que le Président Sall trancherait la question, dans un sens qui n’affaiblirait jamais la démocratie et encore moins le Sénégal comme Etat. Avec optimisme et conviction, nous avons toujours considéré que l’homme d’Etat que nous avons observé de prés pendant trois semaines, a rarement manqué de lucidité face à une problématique d’un enjeu aussi important. Nous avons appris à découvrir et à connaitre, au cours de ces douze années, un homme qui a très souvent fait preuve de vigilance et d’idées qui l’ont toujours amené à aller au-delà des circonstances et des phénomènes qui pourraient l’empêcher d’évaluer et d’agir dans un sens qui préserve et sauvegarde l’essentiel pour ne pas dire le vital.
Nous ne sommes pas surpris de l’entendre dire qu’il ne sera pas candidat en 2024. Préoccupé par la question, il nous arrivait d’être traversé par des sentiments de perplexité, en écoutant d’une part les militants et responsables politiques de la majorité au pouvoir, à juste raison, solliciter de sa part une troisième candidature. Et en observant de l’autre côté, les opposants à cette demande décrier une telle probabilité. Tout ça est aujourd’hui définitivement réglé. La question n’est plus de savoir qui a raison et qui a tort. En démocratie, chacun a le droit, à tort ou à raison, de dire oui ou de dire non. Le plus important a été que chacun puisse exprimer ces opinions dans un sens ou dans un autre. Cela constitue un des traits de caractère de nos systèmes politiques.
La décision du Président Sall de ne pas solliciter le suffrage universel renforce la réputation de la démocratie sénégalaise, récemment fragilisée par une série de manifestations, provoquées par des opposants qui lui (Macky Sall) prêtaient, depuis des mois, le dessein de se présenter à un troisième mandat, illégal à leurs yeux. Par son acte, le Président Sall démontre, une nouvelle fois, qu’il est un homme d’Etat d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique.
En faisant preuve de renoncement, Macky Sall déjoue le pronostic de tous ceux qui lui prêtaient l’ambition de candidater pour un troisième mandat. Mieux, il a surpris agréablement l’opinion nationale et internationale, rehaussant davantage l’image du Sénégal longtemps présenté comme l’une des vitrines de la démocratie dans la sous-région ouest-africaine où les changements anticonstitutionnels ont toujours pignon sur rue. En tout cas, en refusant de céder aux sirènes de ceux qui l’appelaient à franchir le pas, Macky Sall a prouvé qu’il privilégie l’intérêt supérieur du Sénégal. Il entre ainsi dans l’histoire par la grande porte, devenant par la même occasion, la mauvaise conscience de cette race de dirigeants africains qui refusent de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir.
Cette adresse à la nation faite par le Président de la République, tant dans sa forme que dans son fond, rassure les citoyens, dans la mesure où, elle contribue fortement à l’apaisement des cœurs et à détendre l’atmosphère dans l’espace socio-politique longtemps crispé. Elle reflète les valeurs ayant fondé une identité sénégalaise empreinte telle la dignité et le courage mais surtout elle symbolise le respect de la parole donnée.
Alioune Badara COULIBALY (Journaliste)