Publié le 30 Oct 2023 - 21:32
TOURNÉE DU PREMIER MINISTRE

Thiès, sur les rails de l’économie

 

Après l'accueil chaleureux qui lui a été réservé à Thiès, dans le cadre de sa tournée économique, le Premier ministre a rencontré les acteurs socioéconomiques de la cité du Rail. Des discussions de haut niveau ont eu lieu dans les domaines du transport, de l'agriculture, de l'aquaculture, de la culture céréalière et du maraîchage, entre autres.

 

Lors de sa visite économique dans la cité du Rail, le Premier ministre Amadou Ba a dévoilé les principaux domaines d'investissement prioritaires du gouvernement pour cette localité. Au cours de sa rencontre avec les acteurs socioéconomiques, le chef du gouvernement a assuré que la région de Thiès bénéficiera d'une attention particulière, dans le cadre de la mise en œuvre du PAP3. L'agriculture, les mines et les industries, le tourisme, la pêche, les transports, l'artisanat et les PME sont autant de secteurs prioritaires pour la région de Thiès.

En effet, 1 500 milliards d'investissements sont prévus sur les trois prochaines années. Puisque Macky Sall a procédé à la validation du programme d'investissement de la région de Thiès sur la période 2023-2025. Ce programme est articulé autour de 20 priorités phares. ''Des engagements forts qui traduisent la ferme volonté du président de la République de repositionner la capitale du rail, au regard de ses multiples potentialités, dans la dynamique d'émergence du Sénégal’’, a soutenu le PM. Amadou Ba était en compagnie de plusieurs autres autorités, pour cette tournée.

Transport : renouvellement du parc, interdictions, cri du cœur

Le ministre Mansour Faye a annoncé qu'Aftu, dans le domaine du transport, met en place un programme visant à renforcer le parc de véhicules de transport en commun. Il y a actuellement 3 000 bus disponibles dans la région. Dans le cadre de ce renouvellement, le secteur privé a également pris des initiatives en fournissant 200 cars. Le ministre des Transports et du Désenclavement renseigne que l'État fournira les ressources nécessaires pour accompagner cette initiative, car il est essentiel de remplacer certains véhicules qui ne sont plus adaptés à une circulation nationale.

En ce qui concerne les mesures prises pour lutter contre les accidents, Mansour Faye affirme que des progrès significatifs ont été réalisés. Depuis l'interdiction des transports de nuit à partir de minuit, le nombre d'accidents et de décès a considérablement diminué. Cette mesure est donc importante et ne sera pas levée. En ce qui concerne les transports illégaux, le ministre insiste sur la nécessité de renforcer les contrôles pour mettre fin aux activités des "War-Ngaïndé". Il souligne qu'il est important de les organiser, de les accompagner et de les encadrer. En outre, il mentionne que le Fera finance les communes pour la construction de routes urbaines.

À ce propos, Serigne Khadim Amar, fils aîné du khalife de Gadd Yelle, une communauté située dans la région de Thiès et qui accueille chaque année un grand Magal, exprime les préoccupations de la population. Tout en saluant le travail des autorités administratives locales qui, selon lui, font du bon travail en identifiant les problèmes des localités et en remontant l'information, il estime que le problème réside dans le fait que les responsables politiques locaux se contentent de mettre en avant les trains qui arrivent à l'heure, sans aborder les problèmes réels.

Pour M. Amar, il est certes important de féliciter les autorités pour ce qui fonctionne, mais aussi de leur signaler ce qui ne fonctionne pas. Il suggère donc que le Premier ministre accorde davantage d'attention aux autorités administratives non politiques, telles que les préfets, sous-préfets et gouverneurs, car ils sont conscients des problèmes locaux et travaillent pour le développement des localités. ''Sous cet angle, je crois qu'il est nécessaire d'informer le Premier ministre des obstacles rencontrés dans le projet de réhabilitation de la route de Ngaye jusqu'à Thilmakha, notamment sur le tronçon allant de Pékesse à Djemoul", a-t-il confié.

Selon Serigne Khadim Amar, malgré les engagements pris depuis 2015, rien n'a été réalisé sur ce dernier tronçon. À ses yeux, il s'agit d'une priorité majeure, car cette zone attire des milliers de personnes chaque année.

Monsieur Amar a également salué la tournée économique d'Amadou Ba, ainsi que toutes les initiatives prises par le président de la République, en particulier la réhabilitation des routes Pékesse - Gadd Yelle - Gjemoul, ainsi que l'axe principal Ngaye - Thilmakha.

Le PM : ‘’S'il y a des cuisses de poulet en provenance de l'étranger sur le marché sénégalais, c'est un problème.’’

 Dans le secteur minier et de la géologie, les populations ont exprimé leur préoccupation quant au taux élevé des redevances, tandis que le gouvernement estime qu'il est faible.

Par conséquent, Amadou Ba propose une discussion approfondie avec le ministère des Mines, afin de trouver des améliorations dans ce secteur.

En ce qui concerne l'aviculture, les acteurs ont exprimé leur mécontentement face à la présence de poulets importés qui nuit à leur commerce. Ils ont demandé au Premier ministre de protéger leur activité face à la concurrence étrangère.

En réponse, Amadou Ba a souligné que l'État a déjà interdit l'importation de poulets. "S'il y a du poulet ou des cuisses de poulet en provenance de l'étranger sur le marché sénégalais, c'est un problème. Je vais discuter avec le ministère des Finances, la Direction générale des Douanes et les services vétérinaires, car ce produit ne devrait pas être disponible sur le marché national", dit-il.

D'ailleurs, l'élevage est très important dans la région de Thiès. En 2020, les effectifs pour les trois départements réunis avaient été estimés à 205 369 bovins, 329 023 ovins, 279 999 caprins, 72 720 équins, 57 709 asins et 5 094 014 volailles familiales. Dans l’agropole Ouest (Malicounda-Nguéniène-Sandiara), il y a 5 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects prévus. Il y est également prévu une zone d'élevage étendue sur 200 ha appelée à concentrer toutes les associations d'éleveurs des trois communes, une zone agrobusiness sur 750 ha qui va permettre de produire 8 000 000 de litres de lait avec 3 000 vaches laitières et un grand centre de formation pour les métiers de l'agriculture pour les jeunes.

Agriculture, culture céréale, maraîchage

D'après le PM, les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de l'aquaculture ont été révolutionnés dans la région de Thiès sous le magistère du président Macky Sall. Il en veut pour preuve les résultats de la campagne agricole 2021-2022.

Par rapport aux cultures céréalières, 81 068 t ont été produites (mil : 70 573 t, sorgho : 8 783 t, maïs : 171 t). En ce qui concerne les autres cultures, il y a l’arachide (84 009 t), le niébé (44 890 t), le manioc (863 456 t), la pastèque (46 700 t) et le sésame (182 t). À niveau du prix de commercialisation de l'arachide, Amadou Ba déclare : "Le prix de l'arachide n'a pas encore été fixé. Le processus sera lancé prochainement. Dans tous les cas, nous ne ferons pas moins qu'auparavant. Depuis 2012, les prix augmentent régulièrement en tenant compte des phénomènes extérieurs, mais nous ferons ce qui est favorable à nos citoyens".

En ce qui concerne la filière mangue, le Premier ministre promet de mettre à la disposition des acteurs 900 millions F CFA, dont 300 millions sont déjà disponibles.

Pour le maraîchage, Amadou Ba souligne que le gouvernement prévoit de mettre en place des chambres froides et fait une annonce importante. "La Covid-19 nous a montré l'importance des chambres froides. De plus, compte tenu du nombre de mangues et d'oignons, nous avons de grands projets sur lesquels travaillent les ministères du Commerce et de l'Agriculture. Je peux déjà dire qu'à l'horizon de cinq ans, le problème sera résolu".

Dans le domaine de l'aquaculture, la région de Thiès enregistre un total de 54 fermes. Les sites de production sont répartis comme suit : huit sites de production d'alevins, quatre fermes ostréicoles et 42 fermes piscicoles. Le département de Mbour abrite le plus grand nombre de fermes avec 29 sites de production. Le département de Thiès suit avec 18 sites. Tivaouane, pour sa part, abrite sept fermes aquacoles.

Artisanat

Les artisans, de leur côté, demandent davantage d'espaces de travail. En réponse, Amadou Ba a souligné qu'une solution a été trouvée dans la région de Thiès, avec la création d'un segment dédié aux artisans dans le quartier de Mbour 4. Le processus d'aménagement de cet espace est en cours. Il a également précisé qu'un autre espace est disponible à Diamniadio. "Nous essayons de regrouper les acteurs dans un même espace afin qu'ils puissent s'entraider", a-t-il expliqué.

Il a noté, par exemple, que 10 mécaniciens peuvent se partager une coûteuse machine de diagnostic mécanique, ce qui est également applicable à d'autres métiers.

Marché aux poissons à 2 223 798 481 F CFA

Les commerçants ont, eux, interpellé le ministre sur la nécessité d'avoir des marchés qui soient en bon état. Répondant à cette interpellation, Amadou Ba a indiqué que le gouvernement a un programme de modernisation des marchés, au-delà de la région de Thiès. D'ailleurs, il a visité le chantier du marché aux poissons, hier.

Ainsi, pour donner corps à la vision du chef de l’État, le PM, en réponse aux préoccupations des populations, a engagé plusieurs projets structurants, au titre desquels le marché central aux poissons de Thiès.

Le coût total du marché est de 2 223 798 481 F CFA TTC, soit un marché de base de 1 887 498 481 F CFA TTC et un avenant de 336 300 000 F CFA TTC portant sur la durée d’exécution après suspension et travaux d’améliorations complémentaires portant, entre autres, sur le dispositif de prévention et de lutte contre les incendies, surtout après l’incendie de l’hôpital de Tivaouane.

La date d’achèvement des travaux a été repoussée au 15 octobre 2023 par avenant du 7 avril 2023. En définitive l’entreprise estime devoir finaliser le chantier en décembre 2023, soit trois mois de retard.

Ce projet, initié depuis avant 2012, a fait l’objet de plusieurs tentatives de réalisation, notamment avec la coopération japonaise objet d’une première requête de financement introduite le 5 aout 2014. Dans sa configuration de départ, il s’était agi de construire un marché général alimentaire, avec trois composantes : poisson, viande et fruits et légumes. À ce titre, les diligences alors engagées ont buté sur la double indisponibilité de financement et de foncier, puisque le site ciblé a été réaffecté à d’autres usages (Isep).

En définitive, le Premier ministre a trouvé une solution aux deux problèmes posés, en obtenant de la mairie le terrain et de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam) le financement du projet sur ressources propres. Le site stratégique choisi à la sortie de Thiès en allant à Saint-Louis est localisé au nœud du réseau routier desservant l’axe Touba – Tivaouane - Saint-Louis - Dakar par RN-Kayar par km 50/Mbour - Joal par autoroute à péage.

L'objectif est l'amélioration de la qualité des produits halieutiques, l'augmentation des revenus des acteurs, notamment les mareyeurs, de réduire les pertes après captures et l'amélioration du circuit de distribution des produits halieutiques.

Le ministère de la Pêche et de l'Économie maritime (PEM) dit être arrimé à la Lettre de politique sectorielle de développement de la pêche et de l’aquaculture (LPSDPA) 2016-2023, adossée à l’axe 1 du Plan Sénégal émergent (PSE) et de son Plan d’actions prioritaires. Un des objectifs de la LPSDPA est de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la croissance économique et au développement local.

''Dans ce contexte, concomitamment à la gestion responsable et durable des pêches, la valorisation et la distribution des produits halieutiques constituent l’axe d’efforts du département, notamment aux fins l’augmentation la valeur ajoutée et la réduction des pertes post-capture'', a soutenu le Amadou Ba.

BABACAR SY SEYE

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