L’élève en classe de terminale dit être victime d’un charlatan
Après avoir flirté pendant quatre jours avec les affres de l’incarcération, A. M. D. a fait face au juge, hier. Élève en classe de terminale, la demoiselle de 22 ans est poursuivie pour abus de confiance au préjudice de sa cousine. Celle-ci lui avait remis son téléphone portable de marque iPhone 12 Pro Max. Selon la prévenue, elle a été dépouillée par un charlatan.
En voulant venir en aide à son prochain, A. M. D. s’est retrouvée dans le pétrin. Âgée de 22 ans, cette jeune fille, élève en classe de terminale, a le malheur de se fier à une personne malintentionnée.
En effet, à la sortie de son école, elle a rencontré un homme qui semblait bouleversé. Celui-ci lui dit qu’il était perdu et était à la recherche de sa mère. Avec un wolof laborieux, la jeune fille lui a servi d’interprète auprès des riverains. Après lui avoir offert son aide, ils ont échangé leurs coordonnées. Au bout de quelque temps, A. M. D., inquiète, contacte l’individu pour lui demander s’il a pu retrouver sa daronne. Celui-ci, en guise de remerciement, en profite pour lui faire part de ses talents de guérisseur.
En effet, il promet à la demoiselle de l’aider à se départir de l’esprit qui la possède et à obtenir son Bac. Ainsi, il lui donne rendez-vous à Colobane, non loin de la mosquée Massalikoul Jinane. Il lui a demandé aussi de se présenter au lieu de rencontre avec un téléphone iPhone avec trois écrans. Ne détenant qu’un iPhone 7, la demoiselle emprunte le 12 pro max de sa cousine. Sur place, l’individu lui a remis un portefeuille. Depuis qu’elle a été en contact avec l’objet, l’élève a perdu toute capacité de discernement et s’est pliée à toutes les exigences de son interlocuteur. Ce dernier a fini par disparaître avec le téléphone et tout ce qu’elle détenait par-devers elle. Ce n’est que 10 minutes après qu’elle a retrouvé ses esprits. Pour contacter sa famille, elle a dû emprunter un téléphone à un passant.
De retour chez elle, elle fait croire à sa cousine qu’elle est victime de vol. Celle-ci, qui a du mal à la croire, a déposé plainte contre elle pour abus de confiance.
Placée sous mandat de dépôt le 15 décembre, A. M. D. a fait face, hier, aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. À la barre, elle a reconnu les faits et a soutenu être dépouillée par le charlatan qu’elle a croisé.
Selon la plaignante, la prévenue n’a cessé de lui donner diverses versions en ce qui concerne la disparition de son téléphone. Ce qui, selon elle, a motivé sa plainte.
La représentante du ministère public n’a pas cru à son récit. Elle a requis un mois d’emprisonnement ferme contre la comparante.
L’avocat de la défense a sollicité la clémence du tribunal.
Du fait de son statut d’élève, A. M. D., bien qu’étant reconnue coupable, a été dispensée de peine. Ainsi, elle a recouvré enfin la liberté.
MAGUETTE NDAO