1 700 emplois menacés
Le syndicat des travailleurs de l'industrie alimentaire dénonce la fermeture de la société de conserverie africaine, (Scasa).
Si rien n'est fait, selon le syndicat des travailleurs de l'industrie alimentaire (STIA), pas moins de 1 700 employés de la société de conserverie africaine (Scasa) vont se retrouver définitivement au chômage. En effet, faute de matière première, à savoir le poisson que l'entreprise Grand Bleu ne leur fournit plus, les travailleurs de cette entreprise sud-coréenne sonnent l'alerte, afin que leur gagne-pain soit conservé.
“Il s'est trouvé que notre principal fournisseur en l'occurrence Grand Bleu, de façon unilatérale, a décidé de ne plus nous fournir de poisson. Cette entreprise exporte désormais toutes ses prises, laissant en rade la seule usine qui transforme le thon dans ce pays. Sans cette matière première, notre fabrique va fermer et emporter avec elle plus 1700 emplois. Donc, disons que près de 2 000 familles sont en danger”, alerte le Secrétaire général du syndicat des travailleurs de l'industrie alimentaire (STIA), Lamine Fall.
Dans sa plaidoirie, le Sg a surfé sur les types d'emploi qui sont menacés par cette situation. “Rappelons que la Scasa emploie principalement des femmes et aussi beaucoup jeunes. Nous avons l'obligation de sauver cette maison pour ne pas venir davantage gonfler notre taux de chômage. Dans un contexte où les emplois se font rare, où le phénomène migratoire a repris de plus belle, la tendance devrait être la conservation des postes de travail”.
Avec ce premier acte posé, ce vendredi, la Scasa compte surtout alerter les autorités sur la situation qui prévaut actuellement. Ces acteurs de la transformation thonière espèrent que leur voix sera assez audible auprès des autorités étatiques. “Cette conférence de presse est un premier jalon. Si rien n'est fait pour solutionner ce problème nous passerons à la vitesse supérieure. Mais, nous espérons ne pas en arriver là. Nous interpellons les autorités à leur tête le président de la République lui-même, le Premier ministre ainsi que le ministère de la Pêche et de l'économie maritime”.
À côté des mises en garde, le STIA n'a pas manqué de brandir des solutions pour un retour à la normale. “De façon plus concrète, nous attendons de la tutelle, une réglementation sur l'exportation du thon par la société Grand Bleu. Nous exigeons également du ministère de la Pêche le respect des accords relatifs notamment à la fourniture des industries locales avant toute exportation. Et si la société mise en cause s'entête, le département de la pêche devrait retirer la licence d'exploitation de cette dernière”, indique M. Fall.
MAMADOU DIOP