Publié le 7 Jan 2024 - 08:03
INVALIDATION, REJET EN MASSE DE DOSSIERS DE PARRAINAGE AUPRES DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Ces manquements et insuffisances qui ont perdu les candidats « recalés »

Le processus de contrôle de parrainages se poursuit au siège du Conseil Constitutionnel avec un nombre important de candidatures invalidées par ledit tribunal. Le nombre croissant de candidatures rejetées témoigne aussi d’un manque de préparation et d’organisation pour mener à bien ce processus de parrainages Mamadou Makhfouse NGOM Le verdict est implacable et la sentence cruelle pour les mandataires qui s’engouffrent avec hâte dans leur véhicule pour mieux s’éclipser. La commission de contrôle des parrainages du Conseil Constitutionnel, qui examine depuis samedi dernier les fiches de parrainages, a procédé à divers rejets de dossiers de candidatures, ce 2 janvier. Auparavant le bilan du premier jour de contrôle le 30 décembre est sans équivoque, 3 candidatures validées contre 15 dossiers de candidatures rejetés. Ainsi, si certains candidats ont réussi à passer entre les fourches caudines du Conseil constitutionnel comme Déthié Fall, Boubacar Camara, ou Dr Cheikh Tidiane Dièye. Le bouillant avocat Me Elhadj Diouf, président de la coalition « Elhadj Diouf président 2024’’, a validé son dossier de parrainage « sous réserve ». Il a 48 heures pour corriger ses 8 531 doublons externes. La candidate Dr Rose Wardini se trouve dans le même cas. La Commission a aussi permis de valider « sous réserve » les dossiers de Aliou Mamadou Dia (PUR). Mais le parti du chef spirituel Serigne Moustapha Sy doit aussi compléter le nombre de doublons 3 538 doublons et le Pr Daouda Ndiaye quant à lui a validé son dossier de parrainages avec près de 47 000 parrainages, selon son mandataire. Le document d’Idrissa Seck a été accepté par le conseil constitutionnel “sous réserve”. L’ancien Premier ministre doit régulariser 8 613 doublons. Le nombre validé pour le moment est de 38 497 parrains à présenter dans 48 heures pour corriger ses problèmes de doublons. Tandis que d’autres candidats parmi lesquels on peut distinguer Alioune Sarr, responsable progressiste et ancien ministre du Commerce, le député Serigne Abdou Mbacké Bara Dolly, l’ancien ministre du Budget Birima Mangara et le leader du FSD/BJ Cheikh Bamba Dièye ont vu leurs dossiers rejetés. D’autres candidats comme Mohamed El Habib Tounkara comme Elhadj Ibrahima Mbow se sont finalement désistés. Ce dernier a décidé de rejoindre la coalition Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (LACOS) qui, souligne-t-il, entre en droite ligne avec les résolutions de son parti soutenant la candidature d’Ousmane Sonko. L’ex maire de Thiès et son mandataire ne se sont pas présentés devant le Conseil Constitutionnel. Les motifs de rejet sont multiples, car ça peut aller d’une délivrance d’un nombre insuffisant de parrains, soit au moins 44 559 parrains, de la fourniture d’un fichier conforme aux dispositions prescrites par la loi. D’autres candidats ont déposé des clés USB de fichiers de parrainage n’ont exploitables par ladite commission de contrôle. Nécessité de la réforme du processus de parrainage Chaque candidat ou représentant de candidat s’est vu remettre, à la suite des opérations de contrôle, un procès-verbal des résultats du contrôle de son fichier de parrainage et une clef USB contenant l'intégralité des parrainages rejetés, classés suivant le motif de rejet, a fait savoir le Conseil Constitutionnel dans une note datée du 30 décembre 2023. Les dossiers de parrainages de Malick Gueye, Mamadou Sambou Yatassaye n’ont pu faire l’objet de vérification, car, les candidats ont déposé « des fichiers électroniques de parrainage sous un format différent de celui fourni par le ministère de l’Intérieur, a estimé le Conseil constitutionnel dans son communiqué produit après les vérifications de samedi 30 décembre. Selon plusieurs spécialistes, ces manquements dans le contrôle des parrainages citoyens témoignent de l’impréparation et du manque d’organisation de nos formations politiques. Ces derniers au lieu d’aller vers plus de mobilisation et vulgarisation de leurs activités politiques, à travers l’installation de structures et sections locales à la base, semblent se contenter d’activités politiques réduites principalement au niveau des médias. Ce manque d’organisation et l’absence d’équipes et de cellule de coordination a coûté la validation du parrainage à plusieurs candidats. En outre, il est aussi préconisé de coupler le processus de parrainage à celui du dépôt de la caution auprès du Caisse des Dépôts et Consignation (CDC). Ainsi, 11 candidats à la candidature qui ont déposé leur dossier auprès du Conseil Constitutionnel n’ont pas versé leur caution auprès du CDC. La présence de ces candidats fantaisistes qui n’a, selon toute vraisemblance, pour but que de s’acheter à moindre frais une exposition médiatique, doit être durement sanctionnée par la Cour Constitutionnel. Même si le dépôt de candidatures est un droit reconnu à chaque citoyen jouissant de tous ses droits civiques et politiques, beaucoup de spécialistes réclament des mesures de restriction pour réduire le nombre de candidats. Par ailleurs, la perte des 30 millions de caution en cas de rejet de dossiers de candidature auprès du Conseil Constitutionnel pourrait aussi s’avérer dissuasive pour réduire fortement le nombre de candidats à la candidature. Le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 janvier pour terminer le contrôle de toutes ces pièces.

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