Publié le 21 Feb 2024 - 11:30
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE – VAGUE DE LIBÉRATION DE DÉTENUS

Les questions sans réponse des jeunes de Mbour Justice

 

Depuis quelques jours, le Sénégal enregistre une vague de libération de détenus qui étaient interpellés dans le cadre de manifestations politiques ou sur des sujets d’ordre politique. Cette situation inquiète les jeunes du mouvement Mbour Justice qui ont fait face à la presse. Ils ne trouvent pas de réponse à leurs diverses questions.

 

Un vent de décrispation du climat social et politique souffle depuis quelque temps dans le pays. Plusieurs détenus arrêtés au cours de manifestations ont recouvré la liberté.

Cependant, pour les membres du mouvement Mbour Justice, cela est source d’inquiétude. Face à la presse, ils se sont posé beaucoup de questions auxquelles ils ne trouvent pas de réponse. ‘’Ces vagues de libération de prisonniers politiques viennent encore consolider davantage nos doutes sur la question de l’indépendance de la justice sénégalaise. Toutes les procédures sont biaisées ou sinon la contradiction est évidente. Comment, aujourd’hui, la justice peut-elle clamer son innocence, son indépendance, son impartialité ?’’, a martelé Bakary Diémé.

À en croire le coordonnateur de Mbour Justice, ‘’le peuple demande des explications. On ne peut pas passer du jour au lendemain d’un terroriste, d’un bandit, d’une force occulte à un citoyen modèle. Les acteurs de la justice devraient faire face au peuple sénégalais pour s’expliquer et surtout convaincre l’opinion que l’Exécutif n’est point intervenu ou n’a pas influencé leurs décisions dans ces affaires. Ils doivent au plus vite se relever et redorer le blason de cette institution sénégalaise hautement importante et sacrée’’.

Dans le même sens, il a expliqué que son mouvement ne veut pas tomber dans l’oubli. ‘’Le président Macky Sall a, durant tout son magistère, séquestré nos libertés en emprisonnant d’innocents fils de ce pays sans motif valable, séquestré notre avenir, nos diplômes parce qu’il est impossible aujourd’hui d’étudier dans la plus grande université du pays et ceci depuis bientôt une année. Séquestré notre économie, notre santé, notre éducation nationale et aujourd’hui, il est encore dans cette logique de nous pourrir la vie. Chose que nous ne devons pas accepter’’, a-t-il fustigé.

D’ailleurs, a-t-il ajouté, ‘’beaucoup de Sénégalais se réjouissent de la décision du Conseil constitutionnel. Mais nous pensons que ce Conseil de sept sages et le président s’entendent bien et se comprennent. Aujourd’hui, la seule chose qui est claire aux yeux de tous, est que l’élection présidentielle ne se tiendra pas le 25 février 2024. Sur ce point, Macky aura réussi son coup. Pour la suite, personne ne sait’’, s’est-il inquiété. 

‘’Que les populations soient encore plus motivées et plus concentrées sur ce qui se passera dans ces prochaines heures ou prochains jours. Nous devons non seulement veiller à ce que Macky Sall ne prolonge pas son mandat d’un seul jour, mais aussi et surtout qu’il paye pour tous ses crimes et que justice soit rendue à tous ces morts, blessés, que des dommages soient versés à toutes ces personnes emprisonnées injustement qui sont passées de criminels, de terroristes à citoyens libres et modèles du jour au lendemain’’, a fulminé M. Diémé. 
Par ailleurs, poursuit-il, ‘’nous dénonçons ces actes barbares perpétrés par de gros bras, communément appelés ‘nervis’, sous la houlette du maire de Mbour Cheikh Issa Sall. Ces nervis munis d’armes blanches circulent librement dans les artères de la ville de Mbour en s’attaquant à des gens souvent sans défense et violentent physiquement de jeunes manifestants. Nous disposons d’informations relatives au réseau de recrutement de ces nervis ainsi que les pratiques ignobles qu’ils sont en train de perpétrer’’.

Dans cette dynamique, continue M. Diémé, pour éviter que le pire ne se produise, le mouvement Mbour Justice alerte le commissaire de la police de Mbour, le préfet et le procureur de la République afin qu’ils se saisissent de ce dossier préoccupant pour identifier et sanctionner les auteurs et les commanditaires de ces agissements.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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