Pour assurer une distribution équitable du personnel de la santé et de l’action sociale, pour une meilleure couverture sanitaire, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a lancé, hier, sa plateforme intitulée Mirsas. Elle induit une dématérialisation complète des procédures d’affectation, de mutation et de redéploiement. 

Management intégré des ressources en santé et action sociale (Mirsas). C’est la nouvelle plateforme créée et lancée hier par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). La directrice des Ressources humaines (DRH) dudit ministère informe que la plateforme a trois principales fonctionnalités.

La première, renseigne Awa Fall Diagne, est la déclaration au niveau des postes pour savoir, dans la planification, quels sont les agents en voie de quitter leur poste pour quelques raisons que ce soit : information, sortie temporaire. La deuxième fonctionnalité, c’est de permettre aux responsables d’avoir une visibilité sur les demandes de mouvement de leurs agents au niveau de leur structure, car il arrive que des agents demandent à quitter leur structure, sans que le responsable ne soit pas au courant. Avec cette plateforme, le responsable reçoit des alertes qui lui permettent de savoir que tel agent a demandé à quitter sa structure.

La troisième fonctionnalité, c’est de permettre à l’agent de faire le suivi de sa demande, du début jusqu’à la fin. Une fois que la demande est formulée, le responsable donne un avis. Une fois que l’avis est émis, il y a les alertes. Si le responsable n’émet pas un avis, renseigne la DRH, il y a un avis tacite qui est fait et généré par la plateforme et qui permet au niveau central de la direction des ressources humaines, de pouvoir visualiser toutes les demandes, les avis et de pouvoir traiter en rapport avec la commission nationale de mutation qui sera dématérialisée.

‘’On ne sera plus là à examiner des dossiers physiques, mais il y aura un tableau qui va être généré avec les agents, le nombre de points qui sont acquis, parce qu’il y a une pondération qui est faite en fonction des motifs qui sont énumérés, des critères également de l’ancienneté, maladie, formation. Tout cela est pris en compte dans cette plateforme. Donc, c’est une plateforme qui va révolutionner carrément la gestion du personnel en santé et action sociale. Comme cela se fait au niveau du ministère de l’Éducation qui compte peut-être quatre fois plus d’agents que le ministère de la Santé, mais qui arrive à gérer son personnel de cette manière. Donc, je pense qu’au niveau de la santé, on peut aussi arriver à le faire et cela évite également les déplacements des agents qui quittent des régions éloignées comme Kédougou, Matam, Tambacounda, juste pour venir déposer une demande. Tout cela pourra se faire en ligne et le suivi se fera également en ligne avec les services du niveau central’’, indique la DRH. 

En outre, elle informe que la plateforme est fonctionnelle, depuis l’année dernière. Qu’ils ont commencé par former des formateurs. ‘’Il s’agit, aujourd’hui, que le niveau central, chaque fois, se déplace pour aller former les agents. Mais ils forment les points focaux ressources humaines (RH), les responsables RH des établissements publics de santé pour qu’à leur tour, ils puissent former les agents.

 ‘’Au début, ce sera difficile, parce que c’est une nouvelle plateforme. L’utilisation sera compliquée pour certains, surtout pour ceux qui ne sont pas habitués à l’utiliser l’outil informatique. Mais la plateforme, honnêtement, est simple et facile d’usage. La formation qu’on a démarrée depuis un an au niveau déconcentré avec les points focaux des districts, des DRS (directeurs régionaux de la santé), EPS (établissements publics sanitaires) va se poursuivre. On a l’appui de beaucoup de partenaires qui sont prêts à nous accompagner dans cette vulgarisation, dans la formation pour que, in fine, au bout de cette année 2024, l’utilisation soit complète et optimale, et que cela permette d’éliminer de manière définitive les demandes physiques de mutation et de mouvement du personnel’’, insiste Awa Fall Diagne.

‘’Cette nouvelle plateforme aura un impact tangible sur la gestion des ressources humaines‘’

Venue présider la rencontre, la ministre de la Santé et de l’Action sociale a souligné qu’ils se sont inspirés de ce qu’ont fait les services du ministère de l’Éducation nationale, avec qui ils ont eu un échange d’expériences.

Ainsi, la Direction des ressources humaines du MSAS a développé un important outil de gestion dont la finalité est d’assurer une gestion efficiente de la mobilité des personnels de santé et d’action sociale.

La plateforme, selon Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, contribue à une répartition plus équitable du personnel. Le Mirsas, bras technique du mouvement national du personnel, souligne-t-elle, comporte plusieurs fonctionnalités comme le Miroir national. Ce dernier est publié à la suite d’une succession d’étapes allant de la déclaration des postes susceptibles d’être vacants à la correction des pré-miroirs. ‘’Cet exercice mobilise les responsables de structures, mais surtout les points focaux chargés des ressources humaines. Au-delà des structures centrales, j’invite les directeurs régionaux de la Santé et ceux de l’Action sociale à s’approprier cet outil. Pour veiller sur la sécurité et la confidentialité des données, la plateforme est hébergée au niveau de la Société Sénégal numérique (Senum SA). Elle est ainsi en ligne et accessible sur toute l’étendue du territoire’’, informe la tutelle.

Elle ajoute : ‘’Tout agent de santé postulant à une mutation est simplement invité à se connecter via la plateforme en ligne et à faire sa demande. Ce qui a pour conséquence la réduction des déplacements avec la dématérialisation des procédures d’affectation, de mutation et de redéploiement. L’utilisation de cette nouvelle plateforme aura un impact tangible sur la gestion des ressources humaines, car elle va participer à une économie de temps et de ressources, mais surtout à la transparence dans l’attribution des postes d’affectation. Toutes les informations relatives à l’utilisation de la plateforme seront portées à la connaissance des acteurs par les voies les plus appropriées et des sessions de formation se tiendront sous la conduite de la direction des ressources humaines’’.

CHEIKH THIAM