Un homme marié de 38 ans déféré au parquet

I. Ba est dans le pétrin. Déféré au parquet, il est accusé de viol par une femme de ménage âgée de 20 ans. C’est dans une zone broussailleuse, à quelques endroits du monument de la Renaissance, que la jeune dit avoir été abusée.
Le 11 mai dernier, A. Sène se rendait à Mermoz, lorsqu’elle a été abordée par le sieur I. Ba qui lui a fait croire qu’il s’est perdu. Ayant tenté de lui expliquer vainement le chemin à emprunter, elle a fini par monter dans le véhicule de celui-ci pour lui indiquer la route. Puisqu’elle voulait vaille que vaille qu’elle monte dans sa voiture. À bord, les deux discutèrent puis échangèrent leurs contacts.
Le soir, raconte la victime présumée, il l'a appelée pour une promenade qu'elle a déclinée. Mais le sieur ne comptait pas en rester là. Le lundi 13 mai 2024, il est revenu à la charge et a, à nouveau, invité la demoiselle. C’est deux jours après, vers 19 h, qu’A. Sène a finalement accepté de sortir avec lui. Garés dans un parking face au monument de la Renaissance, les deux échangèrent pendant des heures.
Le marié profitait de l'absence de sa femme qui est actuellement en Guinée pour inviter la jeune fille chez lui, afin de lui, dit-il, offrir 50 000 F CFA. Cette dernière, qui refusa, lui demande de la ramener chez elle. Mais c'était sans compter sur I. Ba qui, raconte-t-elle, l'aurait conduite dans un lieu désert et broussailleux, prétextant vouloir uriner.
‘Mon violeur m’a menacée, étranglée avant de me pénétrer’’
Devant les enquêteurs, elle raconte : ‘’Il est sorti pour rejoindre mon siège. Il m’a étranglée. Je l’ai supplié de me laisser partir. Mais il a menacé de me tuer et de jeter mon corps, si je continuais à résister. J’ai suivi ses ordres. Il a enlevé mon pantalon jean et mon slip. Il a sorti son sexe, s'est mis à califourchon sur moi et m'a pénétrée vigoureusement. Je vous déclare que nous étions à l'avant du véhicule. Au moment où il a atteint l'orgasme, il s'est mis à trembler et s'est écroulé après sur le siège conducteur du véhicule. J'ai profité de cette occasion pour sortir de la voiture et j'ai alerté un chauffeur de taxi qui roulait à proximité. C'est là qu'il a pris la fuite, mais le chauffeur de taxi l'a poursuivi. Il ne m'a jamais offert d'argent et je ne lui ai jamais demandé de l'argent.’’
Les propos de la présumée victime de viol ont été corroborés par le chauffeur de taxi A. Ndiaye, qui raconte que ce jour-là, vers les coups de 21 h, il a quitté les Almadies pour emprunter la route qui mène derrière le monument de la Renaissance. Tout d'un coup, une jeune dame a surgi de nulle part et l’a arrêté, lui disant que l'homme qui était dans la voiture venait de la violer. Le taximan raconte avoir suivi, pendant une demi-heure, le monsieur qui roulait les feux éteints.
De Ouakam, à Mermoz, en passant par la corniche jusqu'à Fann-Résidence, ce fut une course-poursuite. N'eût été l'aide d'un motocycliste, le sieur allait s'en sortir indemne. À la cité Karack, les jeunes du quartier sont venus en renfort jusqu'à ce que la police entre en jeu. À ce stade de son récit, il indique : ‘’Là où j'ai croisé la fille est un endroit un peu isolé. Des fois, on s'y arrête pour faire nos petits besoins naturels. Mais ce n'est pas un endroit fréquentable. La voiture était garée sur le bas-côté. Pour la fille, je n'ai rien remarqué par rapport à son accoutrement, mis à part qu'elle semblait traumatisée. Elle ne faisait que pleurer durant tout le trajet.’’
I. Ba : ‘’La plaignante était consentante.’’
Auditionné à son tour, le présumé violeur a contesté les accusations. Selon I. Ba, la victime était consentante. Âgé de 38 ans, il raconte que le 11 mai, jour où il avait croisé la jeune fille, il lui avait offert 5 000 F CFA, avant qu’ils n’échangent leurs coordonnées.
En donnant sa version des faits aux enquêteurs, Ba raconte : ‘’Je l'ai invitée à sortir ensemble pour aller au restaurant, mais elle a décliné. Le jour des faits, je l'ai appelée pour lui demander de sortir avec moi et elle a accepté. Sur ces entrefaites, elle est montée à bord de mon véhicule et on est allé à la plage de Mermoz vers 17 h. Mais comme il y avait des personnes, elle m'a proposé d'aller au monument de la Renaissance. Y étant à 18 h, on est resté dans la voiture pour discuter. Elle m'a même envoyé ses photos sur mon portable. La susnommée m'a confié qu'elle a rompu avec son copain. J'ai commencé à la caresser et on s'est mis à s'embrasser. A. Sène m’a demandé de l'argent. Je lui ai proposé trente mille francs en échange d'avoir un rapport sexuel. Ce qu'elle a refusé en me demandant plus. Finalement, je lui ai promis 50 mille francs et on a eu une relation sexuelle dans mon véhicule.’’
Il poursuit : ‘’Après avoir assouvi nos désirs, j'ai fait semblant de passer un appel à un individu qui me devait de l'argent, car je n'avais pas l'intention de lui donner un franc. A. Sène m'a réclamé son argent avec insistance. Je suis sorti de mon véhicule pour faire semblant d’aller uriner et elle est sortie du véhicule en hélant un taxi qui passait. Sur ce, elle lui a expliqué que je l'ai violée. De peur d'être lynché, j'ai démarré mon véhicule pour me diriger à la cité Karack chez mon frère.’’
Malgré ses aveux, le mis en cause, I. Ba a été déféré au parquet.
MAGUETTE NDAO