‘’L'intérêt du Sial est de voir comment les exportateurs sénégalais valorisent leurs productions’’
En prélude du Salon international de l’alimentation (Sial) qui aura lieu du 19 au 23 octobre à Paris, le directeur général de Sial-Paris, Nicolas Trentesaux, est venu au Sénégal pour mieux faire connaître le plus grand salon de ce genre. D’ailleurs pour cette édition marquant les 60 ans d'existence du salon, l'Afrique est mise à l'honneur à travers un sommet.
Le Salon international de l’alimentation (Sial) basé à Paris, le plus gros de ce genre, réunit quasiment 8 000 exposants du monde entier, équivalant d’une centaine de supermarchés mis de bout à bout. Et 400 mille produits sont présentés pendant ce salon, avec la participation de près de 140 pays. Cette année, il se déroulera du 19 au 23 octobre avec une thématique qui tourne autour de la Responsabilité Sociétale des entreprises (RSE). Le directeur général de Sial-Paris, Nicolas Trentesaux, est au Sénégal pour la promotion de ce rendez-vous.
Hier, il faisait face à la presse, en compagnie de Madjiguène Ndoye de Promosalons qui s’occupe de l’accompagnement. ‘’C'est un salon qui s’adresse aux distributeurs. Donc, ça peut être des hypermarchés, des boutiques, ou ce qui font de la livraison de produits déjà fini’’, a-t-elle précisé. Dans cette présente édition marquant les 60 ans du Sial, il est noté une progression de 35% de la participation africaine, en termes d'exposition et près de 3 000 visiteurs africains.
‘’On est vraiment convaincu que la représentation africaine va être beaucoup plus forte pour comprendre ce qui se passe dans le marché mondial. Et pour aider cela, nous organisons sur Sial Paris. Cette année, un sommet sur l'Afrique aura lieu sur une demi-journée pour présenter au monde entier, l'évolution du marché africain, de ses besoins, de ses productions et de ses potentiels’’, a annoncé le DG.
Ainsi, l'Afrique est mise à l'honneur à travers un sommet qui aura lieu le 22 octobre de 14h à 17h, au cœur d’un espace du Hall 5A.
Le Sénégal et l’enjeux de la souveraineté alimentaire
A l’occasion du 60e anniversaire du salon, il sera question de partager une vision de l'alimentation de demain. D'après Nicolas Trentesaux, pour le Sénégal, il y a un enjeu très fort qui tourne autour de la souveraineté alimentaire. À un moment donné, l'enjeu c'est d'arriver à pouvoir apporter le bon niveau d'alimentation à l'ensemble de la population. La souveraineté est très importante et ça passe par deux dimensions’’, a-t-il indiqué. L’une est de voir comment arriver à valoriser la production agricole sénégalaise pour pouvoir la transformer, la valoriser et surtout éviter le gaspillage. Ensuite, voir comment le Sénégal peut exporter cette ressource.
‘’C'est aussi l'intérêt du Sial ; c'est-à-dire, de voir comment les exportateurs sénégalais valorisent leurs productions. Mais il y aussi un enjeu d'importation, parce que, forcément, le Sénégal va aussi importer de plus en plus de produits pour répondre à la demande des consommateurs. Et donc l'intérêt, c'est de rencontrer en un seul lieu, l'ensemble des producteurs du monde pour pouvoir faire des courses et aussi choisir des produits qui vont satisfaire les besoins des consommateurs sénégalais’’, a-t-il expliqué.
A l’en croire, l'intérêt d'un salon comme le Sial, c'est de bien partager ces enjeux avec l'ensemble des producteurs mondiaux pour qu’ils deviennent des vrais acteurs de cette transition alimentaire. ‘’On n’a pas le choix et de toute façon, il va falloir avancer. Et plutôt que de subir ce changement, il vaut mieux les anticiper et être acteur et moteur dans ces changements’’, a-t-il indiqué.
Mafé, Yassa, le Bissap, hibiscus…
Les investissements dans le secteur agroalimentaire en Afrique devront atteindre 50 milliards d'ici à 2030, selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). L'enjeu n'est pas seulement de satisfaire l'appétit des populations locales mais également celui de la planète pour de nouvelles saveurs, selon les organisateurs. ‘’Portées par le métissage permanent des cultures culinaires et l'opportunité d'un voyage immobile conduit par les saveurs, les spécialités africaines s’invitent à table et fédèrent un public toujours plus large’’, a-t-on indiqué.
Lors de ce salon, le Sénégal pourra surtout exposer ses fruits secs, des poissons et des plats très prisés. ‘’Mafé ou le yassa, etc., ‘’Jusqu’ici, peu de spécialités issues du patrimoine culinaire africain étaient connues du grand public. Pourtant, le champ d'exploration semble quasi-infini: la diversité des traditions entretenues dans les nombreuses régions du continent représente autant d'opportunités de découvrir de nouvelles saveurs et textures’’, soulignent Nicolas Trentesaux et Cie. Qui renseignent que des produits tels que le baobab, l'hibiscus (et plus particulièrement le Bissap, une variété cultivée en Afrique subsaharienne), le Rooibos, le moringa ou encore le fonio s'invitent ainsi dans des recettes variées, aussi bien modernes que traditionnelles.
Dans ce processus d'hybridation, il s’agit surtout de préserver ‘’la singularité de la cuisine africaine et donc de résister à l'uniformisation des goûts, observable à l'échelle du globe’’. Pour parvenir à remplir ce défi et à étendre leur influence sur l'alimentation mondiale, les ingrédients issus de l'Afrique subsaharienne peuvent compter sur leurs qualités intrinsèques, en phase avec les transitions en cours. Il s’explique : ‘’la maîtrise des végétaux ainsi que des techniques de fermentation trouvent leur place dans le processus de végétalisation des assiettes, tandis que la culture de céréales, graines et tubercules économes en ressources (à l'image du sorgho, du teff ou du millet) peuvent se dupliquer dans des régions affectées par le changement climatique’’.
BABACAR SY SEYE