La première Symphonie d'Amadeus
Taaru Sénégal, et Amadeus ressuscita Mozart ! Le nouveau visage de la musique sénégalaise a présenté son tout premier album ce jeudi lors d'une séance d'écoute. Massamba Walo a ainsi concocté un opus de 13 titres, avec trois featurings, dont le fameux Jëli réalisé avec Wally Ballago Seck, pour le grand bonheur des mélomanes.
Outre Jëli, le single qui a annoncé son album, les morceaux Dunyaa, Legeet, Kelemati Njegenaay, etc., constituent Taaru Sénégal et sont désormais disponibles. Les mélomanes l'ont attendu, et le voici enfin : Amadeus, qui s'est déjà illustré sur la scène musicale sénégalaise, sort Taaru Sénégal. Ce produit d'une dizaine de titres, bien que se voulant le reflet de la beauté du Sénégal, est aussi et avant tout un vibrant hommage aux grands noms de la musique, comme le dénote la pochette. “C'est assez visible sur la couverture de l'album, Taaru Sénégal est aussi un hommage que nous essayons de rendre aux pionniers de la musique sénégalaise. Vous reconnaîtrez entre autres Youssou Ndour, Baba Maal, Thione Ballago Seck, et feu Ndongo Lo”, déclare l'artiste.
Dans un deuxième couplet, le chanteur originaire de Richard-Toll évoque une chanson typique dont la source reste la “vieille école”. “En outre, même dans les mélodies, j'ai fait appel à ces ténors. À titre d'illustration, Njegenaay, qui symbolise la complicité entre deux âmes qui partagent tout, tire son inspiration de Kiné Lam et Maty Thiam Dogo. Pour en revenir à ce morceau, à l'instar d’un oreiller, cette personne t’accompagne dans tes moments les plus intimes, te soutient dans le quotidien et représente une partie de toi. Elle est ta confidente, celle qui comprend tes pensées les plus profondes.”
Par intermittence, l'artiste a pris le temps de revenir sur certaines de ses chansons. Par exemple, sur Kocc Na Ma Jéggal, tirée du proverbe de Kocc Barma, “cette chanson rejette l'idée de méfiance envers sa bien-aimée. Elle raconte la confiance et la rétrospective d’un amour qui a surmonté les obstacles et qui continue de se bonifier, jour après jour. Toujours dans cet esprit d'inspiration, ce morceau rend également un vibrant hommage à Fatou Guewël à travers son air musical.” Dans ce même élan interprétatif, le chanteur s'est arrêté sur le titre Ajaa mooy ajaa, un hymne en l’honneur d’Adja Diallo. “Cette belle Sénégalaise, qui a illuminé les podiums, est bien plus qu’une amie, elle est une confidente, une sœur. Adja a été présente depuis mes débuts, elle n’a jamais cessé de m’encourager et représente une fan inconditionnelle d’Amadeus.”
Amadeus, un “amoureux de l'amour”
Concernant le thème de son premier opus, Amadeus assume ce choix tourné essentiellement vers l'amour. Ironisant presque sur cette interrogation des journalistes, il se définit comme un “amoureux de l'amour”. Même si cette thématique attire quasiment toute la lumière sur cet album, Massamba Walo ne s'y est pas entièrement cantonné. “Le principal thème de l’album Taaru Sénégal est l’amour, sous toutes ses facettes. Ce dernier évoque aussi des souvenirs empreints de respect pour les traditions et met en lumière les liens d'amitié, de famille et les valeurs profondes qui ont façonné mon parcours. Une autre des thématiques centrales de cet album est l'hommage aux femmes sénégalaises, véritables piliers de la société”, chante Amadeus.
Pour accompagner sa voix atypique, Amadeus a misé sur un mix entre l'héritage traditionnel sénégalais et l'Afro fusion. “Globalement, pour cet album, c'est de l'Afro fusion, avec des touches de pop, de zouk et de notre Mbalax national. C'est avec un mélange pareil qu'on a réalisé ce produit pour le plaisir des oreilles.” Selon l'artiste, ce choix s'explique par son ambition de mieux vendre la musique sénégalaise. “Le mbalax, c'est bien beau et nous respectons ce qui a été fait par les précurseurs, mais l'expérience a montré que c'était un genre qui a du mal à s'exporter. À part le Sénégal, la Gambie et la Mauritanie dans une moindre mesure, cette musique a du mal à transcender les frontières. C'est fort de ce constat que nous avons misé sur l'Afro fusion avec le truchement de beatmakers comme Papelaye Beats, Fantastic Beatz, Zoom Beat, etc., afin de poser ce pas vers l'exportation de la musique sénégalaise.”